Florent Mazzoleni offre un voyage à travers l’histoire de la musique africaine

Par le 23 avril 2008

On y retrouve l’histoire de l’afro-beat, de Fela. Mais pas seulement. Et même surtout, « L’épopée de la musique africaine », les « Rythmes d’Afrique atlantique ». Une musique riche de la diversité des ethnies du grand continent. Le livre de Florent Mazzoleni ne se veut pas exhaustif, mais revient sur la naissance de certaines musiques populaires africaines. Et de leur transformation à travers un contexte historique. Par pays, du Sénégal à l’Angola. Parmi les grands noms évoqués : Salif Keita, Youssou N’Dour, Bonga, Cesaria Evora, Manu Dibango, Miriam makeba, Orchestra Baobab…Des cartes pour bien se repérer, des timbres locaux incrustés, les drapeaux…Des photos, une foule de pochettes de disques introuvables sauf sur place. Tout pour sentir l’Afrique. A défaut d’y aller.

Florent Mazzoleni

Florent Mazzoleni

Pourquoi ce livre sur la musique africaine ?

Il faut faire découvrir cette musique unique au monde. On n’a pas l’habitude d’entendre la musique africaine. Je l’écoute avec plus de passion que n’importe quelle autre musique. Au niveau rythmique c’est incroyable. Il y a un côté incantatoire, une puissance émotionnelle sidérante. C’est un choc physique, historique. Au mali surtout, les sonorités sont d’une telle beauté. On est au balbutiement de cette musique. Un folklore modernisé, des chansons traditionnelles amplifiées, des formations à l’occidentale avec guitares électriques. On trouve nombreuses influences. Rock, pop, rythm and blues, funk…

Comment avez-vous conçu votre livre ?

Le livre dresse un panorama des musiques africaines. Il pose les bases. Comment sont nées ces musiques dans des contextes économiques, politiques. Il met en perspective ce contexte. L’indépendance a permis de faire éclater ces musiques dans les pays africains. Le livre retrace l’histoire oubliée, comme cela été fait avec le Ghana. C’est le premier volet d’une série à venir, sur l’Afrique australe, du côté de l’océan indien, et en Afrique du Nord. On y trouve des photos, des pochettes de disques introuvables. Ce livre rend compte, il est solide, illustré. Je n’aime pas l’idée de clip. Je préfère écrire sur des formats longs, des livres plus que des articles. Je suis en quête de profondeur. Ce premier volet retrace l’histoire des musiques du Sénagal à l’Angola.

Quelles sont vos sources ?

Je suis allé sur place. Il faut aller voir à quoi cela ressemble. J’ai une grande collection de disques et de vinyls aussi. Et quand on écrit sur quelque chose il faut soi-même être touché. Par la musique en ce qui me concerne. Je suis un passionné de musique. Et de l’Afrique. Je suis allé quinze, vingt fois en Afrique de l’Ouest. Ca coule de source. Beaucoup d’interviews également pour réaliser cet ouvrage. Et des livres souvent en anglais. Il n’existe rien en français sur le sujet.

Comment travaillez-vous ?

Pour écrire je m’isole à Bordeaux, chez moi. Pour mieux me concentrer. Je me recrée un univers, parmi mon millier de disques.

Comment avez-vous démarré dans le métier ?

Je fais tout en autodidacte. La musique, les voyages, la photo…Je n’ai pas de formation de journaliste. Après les études je savais juste que j’étais un passionné de musique. Je suis allé à la Nouvelle-Orléans pour mon premier reportage, pour Rock and Folk. Et puis après ça s’est enchaîné. J’ai fais des études de science politique, d’histoire, de sociologie, d’ethnographie, de géographie…Ce que je fais n’est pas anodin, je mélange tout cela dons mon livre.

Vous avez écris d’autres livres, notamment sur Nirvana, le rock, James Brown, la disco…Vous êtes éclectique…

Le problème en France c’est que l’on reste beaucoup dans des cases. On n’en sort pas…

D’autres projets ?

Je prépare une série de huit compilations afro-pop-groove
avec Discograph le producteur sénégalais Sylla. Je travaille également sur les racines noires du rock’n’roll. Le jazz, la country, le gospel…

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à propos de l'auteur

Auteur : Audrey Montilly

Diplômée de l’IUT de journalisme de Lannion, j’ai pu effectuer plusieurs stages. En PQR mais également en télévision, à TV7 Bordeaux. Expérience très enrichissante puisqu’en télévision locale, j’ai pu effectuer des reportages de A à Z, de la prise d’image, au montage, en passant par la rédaction des commentaires. Puis je suis partie un an à Québec. Cours à l’Université Laval et stages, à Radio Canada, au service télévision. Une licence info-com et un master 1 de science politique en poche, j’ai pu intégrer le master 2 journalisme. Entre temps, deux étés à la Dépêche du Midi à Agen, un autre à Ouest-France, à Nantes, en 2007. J’ai longtemps hésité entre la presse écrite et la télévision. Entre l’écrit et l’image. Si j’ai privilégié l’écrit, le web pourrait me permettre d’allier les deux.