Sofia Essaïdi:  » Je ne suis pas reine dans la vie »

Par le 10 juin 2009

La comédie musicale  » Cléôpatre » à fait salle comble ce week-end au Zénith de Montpellier.
A l’occasion de la tournée en province qui a démarré le 8 mai, rencontre avec Sofia Essaïdi qui incarne la célèbre reine d’Égypte.

Les comédies musicales sont en vogue, en quoi Cléopâtre est-elle différente des autres?

Les décors et la mise en scène sont nouveaux. Il y a beaucoup de tableaux en vol, l’apport de Circassiens. Mais surtout, on est deux des 6 chanteurs à danser. Pour la première fois, le personnage principal danse et fait des acrobaties en plus de chanter.
Cléopâtre est présentée comme une « femme d’aujourd’hui », qu’y a-t-il
de moderne chez ce personnage historique?
Il y a presque 3000 ans, cette femme avait déjà réussi à allier une vie privée faite d’amants, d’enfants et une vie professionnelle faite de pouvoir. Elle était très moderne.

Femme forte et indépendante, qui fait le lien entre l’Orient et l’Occident, Cléopâtre, c’est aussi un peu votre histoire?

Oui, c’est vrai. Comme elle, je suis la réunion de l’Orient et l’Occident, c’est pour cela que ce rôle m’évoque quelque chose, quelque part c’est aussi un peu moi.

Justement, vous dites dans un entretien, « je mange Cléopâtre, je dors Cléopâtre», l’identification est elle aussi forte?

Non, je ne suis pas du tout reine dans la vie! J’ai un caractère bien trempé mais je suis plutôt douce. J’ai tellement travaillé ce rôle que durant une période, il n’y avait plus qu’elle dans ma vie. Maintenant que la tournée a débuté, je commence à me sortir un peu du personnage et j’arrive à repenser à Sofia.

Comment avez-vous préparé ce rôle?

J’ai passé un casting très intense d’un an et demi pour avoir le rôle. Je me suis documentée et je suis arrivée aux répétitions avec un premier jet, une idée de Cléopâtre. Au fil du temps, mon personnage s’est affiné. J’invente, je découvre des subtilités… Je voulais qu’elle naisse d’elle-même.

Le metteur en scène Kamel Ouali dit avoir écrit la pièce pour vous, pourquoi ce casting?

Il me l’a révélé seulement lors de la première du spectacle! J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Il ne voulait pas me le dire avant pour que je puisse travailler. J’ai douté, pleuré, attendu, je me suis battue et j’ai finalement eu ce rôle car je le méritais.

Vous avez joué le rôle de Aïcha dans le téléfilm de Yamina Benguigui de France 2, encore une femme qui rêve d’indépendance…

J’ai toujours été indépendante. J’ai grandi dans une famille mixte, avec une mère française et un père marocain. Famille très ouverte, qui m’a laissé beaucoup de liberté. Je n’ai pas de combat particulier car je n’ai jamais eu besoin de rêver d’indépendance. Mais, si je peux, à travers le film de Yamina, véhiculer un message pour les femmes qui n’ont pas cette chance, je suis ravie.

C’est aussi un petit pas vers les lucarnes, petites et grandes?

J’ai des envies très fortes de cinéma. J’ai reçu des propositions mais j’attends la fin de la tournée, pour pouvoir m’y mettre sérieusement.

Vous vous êtes fait connaître par la Star’Ac 3, après « Mon cabaret »un nouveau disque à l’horizon?

Je prépare mon prochain album prévu pour le printemps. L’influence musicale sera la même, mélange de pop-folk et de jazz car c’est ce qui me ressemble. Mais j’ai 25 ans aujourd’hui, j’en avais 20 pour « Mon cabaret », l’album aura une autre maturité, il sera plus personnel.

Chant, danse, comédie, s’il fallait choisir?

Impossible! Mon équilibre vient du mélange des trois mondes, c’est seulement là que je suis épanouie.

Article paru dans Midi Libre du 04/06/09

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