Hommes-Femmes: loin du 50/50

Par le 22 février 2008

Les femmes sont moins bien payées, sous-représentées dans les postes à responsabilité et gardent une place importante dans les taches ménagères. C’est ce qui ressort de l’étude sur la parité publiée, ce jeudi 21 février, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

L’égalité des sexes sur le marché du travail, à la maison et en politique n’est pas encore une réalité en France. L’étude 2008 « Femmes et Hommes- Regard sur la parité » de l’Insee dresse un tableau de la situation à quelques jours de la Journée internationale des femmes, le 8 mars.

Scolarité. Malgré de meilleurs résultats scolaires, les femmes ont toujours plus de difficultés que les hommes concernant le marché du travail.
Les filles sont moins souvent en retard scolaire que les garçons. Elles sont également moins nombreuses à sortir du système éducatif précocement. De ce fait, elles sont majoritaires dans les filières du second cycle général et technologique. Cependant, les terminales économiques et sociales et surtout littéraires sont davantage investies par les filles (55% des lycéens). Les baccalauréats scientifiques observent une relative mixité. Tout bac confondu, les jeunes filles ont de meilleurs résultats que les garçons. Au niveau des universités, 59% des étudiants sont des étudiantes mais leur part décroît avec le niveau de diplôme préparé. Les instituts de formation des maîtres et les écoles paramédicales et sociales les attirent très largement. Au contraire, les garçons forment le gros bataillon des classes préparatoires aux grandes écoles et des écoles d’ingénieurs. La situation est plus équilibrée concernant les écoles de commerce.

23% d’écart de salaires

Emploi. De la même façon que les hommes et les femmes ne suivent pas les mêmes formations, ils ne travaillent pas dans les mêmes secteurs d’activité. Les femmes forment 75% des effectifs dans le secteur de la santé, de l’éducation et de l’action sociale et 61% dans celui des services aux particuliers. Elles sont peu présentes dans la construction et dans l’industrie. Il en va de même pour les emplois de la fonction publique de l’Etat. Ils affichent une forte spécialisation et des écarts hiérarchiques entre hommes et femmes. Dans le secteur privé, seul un poste d’encadrement sur quatre est occupé par une femme. Au niveau de la création d’entreprise, en 2006, 30% des personnes à se lancer étaient de sexe féminin ce qui est un progrès par rapport à 2002.
Malgré une nette augmentation de leur activité (60% en 1975 à 82% en 2006), elles sont toujours plus touchées par le chômage. Entre l’âge de 25 et de 49 ans, 9% des femmes et 7% des hommes sont sans travail. Elles accèdent également davantage à des emplois à temps partiel (30% contre 6% pour les hommes).
Les femmes perçoivent des niveaux de revenus inférieurs aux hommes. Dans le secteur privé et semi-public, pour les salariés à temps complet, la différence de salaires horaires nets moyens était de 23% et de 29% pour les cadres. Pour la fonction publique, situation similaire. L’écart moyen atteint 16% dans la fonction publique d’Etat, 14% dans la fonction publique territoriale et 27% dans la fonction publique hospitalière. D’après l’Insee, « pour l’ensemble des salariés du privé et du public, les différences de caractéristiques (éducation, expérience, …, temps de travail et caractéristiques des emplois) expliquent environ 75 % des écarts de salaires mensuels entre les hommes et les femmes, et ce de manière stable depuis le début des années 1990. L’écart résiduel reste inexpliqué.»

En première ligne pour les taches domestiques


Taches ménagères. Si les femmes n’ont pas accès aux mêmes responsabilités que les hommes concernant le marché du travail, elles gardent une place primordiale dans les activités ménagères et familiales. Ce qui engendre des difficultés pour concilier vie professionnelle et vie de famille. Les femmes passent deux fois plus de temps que les hommes à s’occuper des taches domestiques et des enfants. Même si les hommes travaillent davantage, les femmes ont moins de temps libre qu’eux, environ 40 minutes.

Politique. La loi du 6 juin 2000 a instauré l’obligation d’établir des listes avec une alternance d’hommes et de femmes, pour les élections locales dans les communes de 3 500 habitants ou plus et pour les élections régionales. En 2007, 18,5% des députés et 16,9% des sénateurs français étaient des femmes. Même si leur part croît depuis plusieurs années, cette situation ne reflète pas la réalité car elles représentent 53% du corps électoral. Cette loi a eu de forts impacts : 47% des conseillers municipaux élus en 2001 étaient des femmes. Mais le déséquilibre est important au niveau des maires qui ne sont pas soumis à la règle. Les femmes ne sont que 11% à occuper cette fonction.
Pour l’instant, le gouvernement fait preuve de parité : 8 hommes et 7 femmes sont ministres.
La France n’est pas le pays le mieux placé au niveau européen concernant la représentativité politique féminine aux parlements nationaux. Au 31 octobre 2007, la Suède occupait la première place. En revanche, grâce à la loi de 2000, la France était en tête des pays européens concernant la proportion de femmes parmi les conseillers municipaux, en 2002.
Au Parlement européen, pour la législature 2004-2009, les femmes représentent 30% des députés.

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