Mariage et parentalité homosexuels, le débat est relancé

Par le 12 novembre 2009

Après l’arrêt du tribunal administratif de Besançon ordonnant la délibération d’un agrément d’adoption à une lesbienne, l’appel samedi d’Hélène Mandroux, en faveur du mariage de couple de même sexe, relance le débat des droits des homosexuels.

C’est en tant que célibataire que Emmanuelle B. avait demandé le droit d’adopter. Mais en couple depuis vingt ans avec une autre femme, le Conseil général du Jura, chargé de fournir les agréments d’adoption, lui avait refusé à deux reprises. Malgré des avis favorables obtenus lors d’enquêtes liées à la procédure d’adoption et un arrêt de la Cour Européenne des droits de l’homme de 2008 condamnant la France pour discrimination sexuelle, le Conseil général du Jura reste sourd à sa demande. Saisie du litige, le tribunal administratif de Besançon a tranché le 10 novembre dernier: il n’y a rien qui s’oppose à l’obtention de l’agrément d’adoption.

Mais ce n’est pas la reconnaissance du droit d’adoption pour les homosexuels qui est ici reconnu. C’est en tant que célibataire et non comme couple, qu’Emmanuelle B. pourra adopter un enfant. Néanmoins, Hussein Bourgi, Président du Collectif contre l’homophobie de Montpellier se réjouit : «C’est une très bonne décision». Cependant, il ne manque pas de souligner que « c’est une réponse positive mais qu’elle ne répond pas à toutes les situations ».

L’appel d’Hélène Mandroux

10 ans après l’entrée en vigueur du PACS (pacte civil de solidarité) destiné en premier lieu à la communauté homosexuelle, l’édile de la cité héraultaise lancera samedi 14 novembre, un appel en faveur du mariage homosexuel.
C’est lors du Cinquième festival gay et lesbien de Montpellier organisé par le Collectif contre l’homophobie, que l’appel sera lancé à 18h sur la place du Marché aux fleurs de Montpellier. Le festival qui se déroule jusqu’au 15 novembre, est l’occasion pour le C.C.H. de réaffirmer son engagement pour la cause homosexuelle mais surtout de revendiquer l’égalité des droits pour tous.

D’après nos confrères de Midi Libre, Hélène Mandroux a reçu « plusieurs dizaines de signature de soutien » dont celle de « Bertand Delanoe, maire de Paris ou encore Pierre Cohen, maire de Toulouse ». La journée sera entre autre marquée par la présence de Patrick Bloche, député-maire du 11ème arrondissement de Paris et rapporteur de la loi créant le PACS.
Pour Hussein Bourgi, « l’initiative du maire de Montpellier est particulièrement bienvenue. L’un des objectifs de l’association est le débat public, il sera ainsi relancé ». Et d’ajouter « le fait que cela soit des maires de province qui s’engage sur le sujet est très bien. C’est une question nationale qui n’est pas seulement lié à un microcosme parisien ».

Rappelons qu’en Europe cinq pays autorisent le mariage gay. Il s’agit des Pays-Bas, de la Belgique, de l’Espagne, de la Norvège et de la Suède. Mais le débat pourrait revenir rapidement sur le devant de la scène européenne avec la réélection du Premier ministre portugais, le socialiste José Socrates dont le mariage des couples homosexuels était inscrit au programme.

Pour retrouver le programme du 5ème Festival gay et lesbien de Montpellier : http://www.cch.asso.fr/IMG/pdf/programme_bbr2009.pdf

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à propos de l'auteur

Auteur : Julie Dumez

Mon parcours : Après une prépa science po, j'ai obtenu mes deux premières années de droit à l'université de Lille. J'ai poursuivi mon cursus à l'Institut Français de Presse (IFP) de Panthéon-Assas. Licence d'information-communication en poche, j'ai fait un petit détour Erasmus par Madrid dans le cadre de mon Master 1 à l'IFP. En octobre 2009, j'ai donc intégré le master 2 Métiers du journalisme de Montpellier. J'ai très vite voulu me rendre compte si le métier de journaliste était conforme à ce que j'avais tellement idéalisé. Appareil photos vissé autour du cou, calepin et stylo à la main, j'ai donc fait des stages me confronter à la réalité du terrain. Rencontrer des personnes d'horizons différents, traiter des sujets de société, de politique, de culture, de toutes disciplines, écrire, transmettre, informer. Ces stages n'ont fait que confirmer mon envie de devenir journaliste. Un secteur en crise Oui j'ai bien conscience de cela. Mais c'est aussi cette révolution, pleine de challenge qui est stimulante. Parce que c'est à nous, journalistes de demain de retrouver la confiance des lecteurs, de leurs proposer une information de qualité. Relever le défi de la révolution numérique est primordiale et je veux être de ce combat là.