Benoît Hamon déjà en campagne ?

Par le 20 novembre 2017

Benoît Hamon tenait une conférence jeudi 16 novembre à la faculté d’économie de Montpellier, sur le thème « Être jeune en 2017 ». Le fondateur du Mouvement du 1er juillet effectue un tour de France dans les universités pour conquérir la jeunesse, son terreau électoral.

« Je me sens triste quand je pense que je n’ai pas voté pour vous », regrette un étudiant suite à la conférence de Benoît Hamon, jeudi 16 novembre. L’ex-candidat à l’élection présidentielle est intervenu à la faculté d’économie de Montpellier sur le thème « Être jeune en 2017 ».

Révolution numérique, transition énergétique, écologie, revenu universel, taxe robot… Pendant une heure et demie, il a abordé une dizaine de thèmes issus de son programme présidentiel. Être jeune en 2017 ? Il avoue ne pas être « forcément le meilleur pour répondre à cette question ». Le jeune public semble pourtant réceptif. Certains ont d’ailleurs rejoint les rangs du Mouvement du 1er juillet, fondé par Benoît Hamon après son départ du Parti Socialiste. « Le programme que je défendais n’avait rien à voir avec les idées du PS », indique-t-il. Pascal Cherki, Isabelle Thomas, Guillaume Balas… nombre de ses proches ont aussi quitté le PS pour se joindre à lui.

Un mouvement participatif

À ce jour, le M1717 revendique plus de 30 000 adhérents à l’échelon national. Le mode d’adhésion est « gratuit ! », rappelle son fondateur. Et « les gens sont sollicités par un appel aux dons ». Un questionnaire, publié en ligne jusqu’au 20 novembre, appelle les citoyens à préciser les objectifs du mouvement. 25 000 personnes y ont déjà participé. Les résultats indiquent une tendance selon Benoît Hamon : « On sait que plus de 75% des personnes qui ont répondu n’appartiennent pas à un mouvement politique ». Et d’ajouter : « Les réponses aux 44 questions nous inspireront pour la formulation d’une charte ». Ce dernier, qui prône une démarche participative, « refuse la figure d’homme providentiel » dans son mouvement. À ce jour, il est pourtant le seul à incarner le M1717. Sa position, encore floue, reste donc à définir.

Dans l’Hérault, quatre comités locaux ont ouvert. Et c’est celui de la faculté d’économie qui a organisé la conférence du jeudi 16 novembre. Pour sa formation, Benoît Hamon est très clair : « Dans la bataille pour les valeurs de la gauche, on accorde une place délibérée et décisive à la jeunesse ».

Avec le M1717, il a entamé un tour de France. Il donne des conférences dans les universités, où se trouve son potentiel futur électorat. Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise (FI), fait aussi campagne dans les lycées et universités, via des « groupes d’appui ». Journalistes, militants ou simples curieux se demandent pourquoi les deux ténors de la gauche ne joignent pas leur combat. « Je reste ouvert à la discussion, indique-t-il. Le problème, c’est que nous n’avons pas le même projet politique », notamment sur l’Europe et le travail.

S’il se dit donc ouvert au dialogue avec FI, M. Hamon devient, en revanche, beaucoup plus critique concernant le cas d’Emmanuel Macron ou Manuel Valls, donnant à sa conférence des allures de meeting de campagne.

Prochaine étape : le 2 décembre

Se pose à présent la question de l’évolution du M1717 : « Le mouvement évoluera en parti politique quand nous aurons des candidats à présenter aux prochaines élections, précise Benoît Hamon. Mais pour l’instant, aucune décision n’a été prise à ce sujet » insiste-t-il.

Prochaine étape pour l’édile, la fondation officielle du mouvement, le 2 décembre, au Mans. À cette occasion, la formation changera de nom, inspiré des 25 000 propositions du questionnaire en ligne. Il sera aussi question de faire le point sur ses valeurs et grands principes.

À l’issue de la conférence, il a annoncé que le thème du harcèlement sexuel en fera partie. Une caisse de solidarité, finançant les démarches des femmes désirant porter plainte, a déjà été créée.

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à propos de l'auteur

Auteur : Marie-Perrine Tanguy

On m’a souvent fait remarquer - ou reproché - ma curiosité. Avec les années je réalise que, loin d’être un vilain défaut, elle m’a permis et me permet encore de comprendre la réalité du monde qui m’entoure, de chercher la/les vérité(s), le sens des mots, des informations qui façonnent mon quotidien. C’est la curiosité qui m’a amené à étudier l’Histoire durant trois années ; elle-même qui m’a conduit sur les bancs de la faculté de Science Politique, à Rennes puis à Montpellier. Elle enfin qui m’a aidé à réaliser que mon vœu le plus cher est de devenir journaliste. Haut Courant sera donc le terrain de jeu idéal pour vous en faire profiter !