Blink 182, le mythe punk de retour sur scène

Par le 8 février 2009

Après plus de quatre ans d’absence, le trio californien animera ce dimanche 8 février à Los Angeles la 51e cérémonie des Grammy Awards. Ensemble. Des bruits de couloirs, une rumeur qui enfle, Blink raviverait-il la flamme punk en 2009 ?

1999. Alors que « The Offspring » cartonne avec son « Americana« , un petit groupe californien va venir s’immiscer dans le coeur des adolescents adeptes du tryptique « je fais du skate – en écoutant du rock – dans une piscine ». Leur nom, « Blink 182 », « battement de paupières » en français, 182 étant le nombre de fois qu’Al Pacino prononcerait le mot « fuck » dans le film « Scarface ». L’album, « Enema of the State« , une compilation de paroles irréfléchies aux sons ravageurs et frénétiques, sera vendu à 16 millions d’exemplaires dans le monde. Un carton planétaire. Les titres « What’s my age again ? » ou encore « All the small things » hantent encore dangereusement les ex-adolescents des années 1990. Tom Delonge (chant et guitare), Mark Hoppus (chant et basse) et Travis Barker (batterie), s’estiment comme les fiers descendants du mouvement punk né dans les années 1970 en Angleterre avec les « Sex Pistols » et les « Clash ». Un punk à la californienne qui rompt avec la noirceur « made in UK » pour se tourner vers un rock optimisme, léger, facile, tout en gardant cette insolence, ce côté « no brain, no pain » (pas de cerveau, pas de douleur) propre au mouvement punk.

En coulisses, il se murmure que Mark Hoppus n’aurait jamais digéré l’affaire « Box Car Racer »

2001 L’album qui suit, « Take Off Your Pants And Jacket« , est un succès dans la lignée d' »Enema« . Une tournée européenne doit alors suivre durant l’hiver 2002, mais elle ne verra jamais le jour suite aux attaques du 11 septembre. Tom Delonge va alors profiter de ce laps de temps pour créer avec Travis Barker et son ami David Kennedy, le groupe « Box Car Racer ». L’essai sera un succès mitigé, et Blink 182 reviendra aux affaires pour un dernier album, éponyme. En coulisses, il se murmure que Mark Hoppus n’aurait jamais digéré l’affaire « Box Car Racer ». Une disgrâce entre Tom et Mark qui serait l’une des causes principales de la séparation du trio. Elle interviendra finalement en 2005. Dans une interview donné au site officiel du groupe quelques mois après le démembrement, Mark Hoppus accuse le mutisme de Tom Delonge, flagellant son nouveau groupe « Angel and Airwaves ». Le divorce semble paraphé, les destins fragmentés. Depuis, Travis barker travaille pour Avril Lavigne et a crée avec Mark Hoppus le groupe « +44 » fin 2006.

« Si, et c’est un gros si, Blink-182 se reforme, il faudrait que l’on puisse donner le spectacle le plus incroyable qui soit »

L’espoir est bien présent. Il est là, au chaud, prêt à exploser et à déchaîner ses riffs libres, punks, adolescents. Dimanche 8 février, Tom, Mark et Travis seront réunis en public pour la première fois depuis quatre ans et demi. Les Californiens ne joueront pas selon toute vraisemblance. Mais l’évènement ne peut être anodin. Les amitiés sont faites pour se défaire et se refaire. A quelques heures de la cérémonie, David Kennedy, ancien de « Box Car Racer » et guitariste des « Angel et Airwaves », le groupe de Tom Delonge, aurait lâché une pépite : Blink 182 préparerait un nouvel album.
Interviewé le 13 janvier 2009 par MTV, Mark Hoppus déclarait : « En termes clairs, nous devrons redevenir des amis et des collaborateurs musicaux proches. Si, et c’est un gros si, Blink-182 se reformait, il faudrait que l’on puisse donner le spectacle le plus incroyable qui soit. J’ai le sentiment que, même si la rupture fut amère, nous avons quitté à notre sommet et qu’il faudrait que nous soyons encore meilleurs pour revenir. » Trois garçons dans le vent, animés d’une fougue, d’un esprit rock, d’une jeunesse, et si, « et c’est un gros si », d’une amitié : « L’avenir est grand ouvert. Blink-182 n’est pas un groupe qui a été créé par une étiquette et nous ne faisions pas de la musique pour faire de l’argent ou devenir célèbres. Nous étions trois amis dans un groupe et nous faisions de la musique que nous aimions« .

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à propos de l'auteur

Auteur : Mathieu Martiniere

Basé à Lyon, indépendant depuis 2011, Mathieu Martiniere travaille sur des enquêtes et des reportages au long cours pour des médias français ou européens, comme Mediapart, Slate, La Cité, Libé, La Tribune de Genève ou RFI. Il est le cofondateur en 2014 de We Report, un collectif international de journalistes indépendants, qui réalise des enquêtes long format et multimédia. Prix : Bourse Netzwerk Recherche 2015 de la fédération allemande des journalistes d’investigation, avec Robert Schmidt, pour son travail sur l’industrie du tabac. Prix international DevReporter 2015, avec Alberto Campi et Daphné Gastaldi, pour des reportages sur les Roms en Roumanie et Slovaquie. Contact : mathieu[@]wereport.fr // Twitter : @Mat_Marty