Ces étudiants qui choisissent l’alternance

Par le 13 janvier 2013

Entrer dans la vie active tout en poursuivant ses études, les jeunes sont de plus en plus nombreux à faire ce choix. Revenant sur les raisons qui les ont poussés à choisir cette offre de formation, des étudiants et anciens étudiants nous expliquent ce qu’ils en ont retiré.

Financer ces études et gagner en expérience.

A l’unanimité, ce sont les deux objectifs principaux brigués par les étudiants qui ont choisi la voie de l’alternance. Aurore, en première année de master de management et stratégie d’entreprise confie « J’ai fait ce choix pour éviter les frais de scolarité, et pour l’expérience qui est bien vue par les employeurs à la fin des études » . 
Les impératifs économiques entrent en première ligne de compte pour les jeunes, et les avantages de la formation sont loin d’être moindres dans ce domaine comme l’explique Laurent en master d’ingénierie d’affaires « Le critère financier n’est pas négligeable. Je suis rémunéré 1425 euros brut par mois, mon année scolaire est entièrement financé par mon entreprise, je bénéficie d’une mutuelle solide et je cotise aussi pour ma retraite. »
Une solution idéale qui permet à ces jeunes d’assumer les frais de leurs scolarité tout en s’immergeant au plus tôt dans le monde du travail. En effet, les étudiants en alternance sont considérés comme des salariés à part entière de l’entreprise qui les embauche. Un statut qui les confronte rapidement aux réalités de la vie professionnelle « Je travaille dans un magasin de décoration et arts de la table. J’apprends beaucoup au quotidien en terme de techniques de ventes, de management de l’équipe, ou la gestion de la boutique. Cela va bien compléter mon CV mais au début c’est dur de s’adapter » développe Aurore qui souligne les tâches qui lui ont été confiés dès son arrivée dans l’entreprise.

« La difficulté de l’alternance c’est surtout le rythme très soutenu »

Pour ces jeunes il s’agit de gérer les responsabilités données par leur employeur tout en assurant à côté leur travail scolaire. Alternant les cours et la vie en entreprise, une organisation rigoureuse est de mise pour gérer au mieux son temps, comme l’explique Laurent qui partage son temps entre son master d’ingénierie des affaires et le groupe Dell Europe du Sud qui l’emploie « Je suis trois semaines en entreprise, et une semaine en cours. La difficulté c’est surtout le rythme très soutenu. Moralement et physiquement c’est éprouvant, on subi beaucoup de pression au boulot et à côté il faut gérer le travail personnel. Et puis on a pas de vacances scolaires » . Même son de cloche pour Nelson, ancien étudiant en licence de banque et assurance « Il y a une nécessité de s’adapter vite parce que ça ne traîne pas, le programme est assez lourd en cours et au niveau professionnel il y a rapidement les mêmes attentes que pour un salarié normal » . Pour autant malgré l’investissement que requiert cette formation, aucun ne semblent regretter son choix. Pas plus que les autres, Nelson confirme « Cette expérience à été plus que bénéfique parce qu’au fur et à mesure j’avais plus de responsabilités et de libertés pour organiser ce que j’avais à gérer. J’ai appris le fonctionnement du monde du travail et cela sera toujours un plus » . 
Une expérience enrichissante qui bénéficie aussi aux entreprises. Côté employeurs, cette alternative n’est pas sans intérêt comme le confie Catherine directrice d’une boutique de luxe « Cette option nous permet d’avoir un employé qui fournit le même travail que les autres à un moindre coût. C’est aussi la possibilité de transmettre un savoir-faire à la jeune génération. Je pense que les deux parties sont gagnantes avec cette formation » .

Les points noirs de l’alternance.

En 2011, on comptait 627 000 contrats d’alternance. Victime de son succès, beaucoup rencontrent alors des difficultés pour trouver une entreprise : « J’ai galèré pendant trois mois pour trouver une entreprise qui m’accepte, j’étais sur le point d’abandonner quand la boutique m’a rappelé in extremis » confie Aurore avant de continuer « heureusement depuis tout se passe bien, mais j’ai des amis pour qui l’expérience s’est mal passé et qui ont du abandonner. Disons que c’est un choix réfléchi à faire car l’embauche à la sortie n’est pas non plus garantie » . Une réalité à nuancer avec les chiffres qui prédisent que 80% des jeunes ayant suivi une formation en alternance trouvent rapidement un emploi stable sur le marché du travail.[[ Source Cogefi]]

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à propos de l'auteur

Auteur : Coline Chavaroche

Une curiosité à toute épreuve et un goût prononcé pour l’actualité : ces deux traits de caractère ont mené mes pas tout droit vers un master de journalisme qui est une passion depuis toujours et qui s’est rapidement transformée en vocation professionnelle. 
Amoureuse de littérature française contemporaine je rêve d’une carrière à la Patrick Poivre d’Arvor : écrivain, journaliste et reporter de renom dont j’ai souvent pu admirer le style de l’écriture. Amatrice de mode et de nouvelles tendances, je souhaiterais faire mes armes dans la presse féminine spécialisée et poursuivre plus loin une carrière de journaliste aguerrie.