Deep Purple en 2010, Deep Purple quand même ?

Par le 5 novembre 2010

Le Zénith Sud de Montpellier risque de trembler fort samedi soir, à l’occasion de la venue des pionniers du hard rock : Deep Purple. Mais le groupe n’est plus tout jeune, et certains membres historiques ont quitté le vaisseau. De plus, le billet n’est pas donné. Est-ce grave docteur ?

C’est un événement. La venue d’une telle formation à Montpellier ne peut être qu’un événement. Pour ceux qui n’ont pas vécu sur la même planète ces quarante dernières années, rappelons que Deep Purple, aux côtés de Led Zeppelin et de Black Sabbath, a contribué à l’émergence du hard rock dès le milieu des années 60. En effet, en pleine vague psychédélique, saturer les guitares à fond, monter le son et chanter comme un eunuque n’allaient pas forcément de soi. Eux l’ont faits.

Adulés pour des qualités techniques proches de la virtuosité et pour leur talent d’improvisation, le quintet est entré dans l’histoire de la musique grâce à des disques comme In Rock et Machine Head, ce dernier contenant d’ailleurs l’hymne Smoke on the water. Mêlant l’orgue tantôt classique et tantôt jazz de Jon Lord, les déluges de notes saturées de Ritchie Blackmore à la guitare et la voix parfois suraigüe de Ian Gillan, Deep Purple est sans contestation possible un monument du rock.
Deep Purple

Un billet cher pour un Deep Purple « discount »

Mais il y a une objection de taille : c’était il y a quarante ans tout ça. Et c’est peut-être là que le bas blesse. Car du line up historique ne restent que Ian Gillan, Ian Paice et Roger Glover, respectivement chanteur, batteur et bassiste. Exit Blackmore et Lord, pourtant indispensables au son Deep Purple.
Faut-il pour autant bouder son plaisir ? A pas moins de 45€ la place, on est en droit de se poser la question.

A l’instar des Guns N’Roses qui tournent sans leur guitariste mythique Slash, ou bien de Queen reprenant du service sans Freddy Mercury, Deep Purple fait partie de ces groupes qui, malgré une formation amputée, ont su exploiter la manne financière qu’offrait le renouveau de popularité de leur musique chez les jeunes d’aujourd’hui. A la clé, l’organisation de grandes tournées, parfois sans nouveau disque à défendre, à des prix souvent exorbitants.

Sans doute est-ce mieux que rien. Ce concert donnera l’occasion à des milliers de fans de découvrir Deep Purple sur scène. Et si l’on en croit les critiques glanées ça et sur la toile, la formation semble avoir encore la patate.

Mais la question douloureuse du prix de la culture est ici saillante. Combien de fans n’auront pas les moyens d’assister à cet événement ? Est-il acceptable, en particulier en matière de culture dite alternative, de payer 45€ (minimum) pour un concert ? Non, mais quand la logique commerciale a finalement tout emporté, plus rien n’est surprenant.

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à propos de l'auteur

Auteur : Martin Gauchery

« La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute! », disait Pierre Desproges. Bien malgré moi, cette phrase semble me coller à la peau. Mon parcours en est la preuve : un bac scientifique sans trop savoir pourquoi ( il paraît que ça ouvre toutes les portes, pas mal quand t'es dans le doute ), une année de médecine très vite avortée, puis une licence AES réputée pour son format bâtard, pratique lorsque l'on ne veut pas choisir. Mais il est arrivé, le moment où il a fallu prendre des décisions. Mince alors. Puis, il m'est apparu que le doute convenait bien au journalisme. C'est un moteur de la curiosité non? Après un stage concluant de trois semaines dans une locale du Journal de Saône-et-Loire, bien décidé, je me lance dans cet univers qui sent la précarité à plein nez, on verra bien. Mes intérêts sont très divers, de la politique à la musique en passant par les questions concernant la critique des médias. J'espère désormais pouvoir assouvir cette passion pour le journalisme, certes naissante mais déjà bien accrochée. Pour le coup, je doute que quelqu'un puisse m'en dissuader...