Des collégiens à la découverte du dessin de presse

Par le 19 novembre 2012

« À quel âge, vous avez commencé à dessiner ? », « Vous connaissez des dessinateurs en prison ? », « Combien de dessinateurs il y a dans le monde ? »… 18h30, jeudi dernier, dans l’amphithéâtre de Pierres Vives, à Montpellier, les enfants interrogent les 29 dessinateurs de presse présents à l’occasion de la première édition du festival Hérault Trait Libre. Du 15 au 17 novembre, les dessinateurs du monde sortent de leur bulle, une occasion rêvée pour expliquer le rôle du dessin de presse.

« Si on m’avait tout expliqué avec des images à l’école, j’aurais tout pigé ! », Plantu

L’un des enjeux du festival du dessin de presse est de faire que « les dessinateurs rencontrent le public » explique Plantu, le célèbre dessinateur du Monde. Au programme des festivités, un thème rassembleur : l’eau. Mais, au-delà de ce thème universel, les organisateurs mettent un point d’honneur à expliquer le dessin de presse. Alors quand il faut sensibiliser, c’est dès le plus jeune âge. Ainsi pour l’inauguration du festival de nombreux enfants sont présents. Visite de l’exposition «Lignes d’eau »[[L’exposition reste ouverte au public jusqu’au 28 février 2013 à Pierresvives]] et conférence-débat sont menu du jour.

Après la visite, Plantu ouvre la séance dans l’amphithéâtre. Il insiste sur le rôle essentiel du dessinateur et de l’image pour comprendre la société : « Le rôle du dessinateur est de dessiner tout ce qui se passe pour provoquer un débat. Si on m’avait tout expliqué avec des images à l’école, j’aurais tout pigé ! »

Dans l’assemblée, douze élèves du collège les Escholiers de la Mosson sont présents. S’ils ont préparé leurs questions en classe, ils ne manquent pas une occasion pour prendre la parole. Cette rencontre est l’aboutissement d’un travail suivi : « on a été invité il y a un mois par Pierres vives, plusieurs rencontres ont été organisées avant le festival et mardi dernier les élèves ont dessiné sur le thème de la journée de la gentillesse avec le dessinateur Wingz » précise Denis Tuchais, leur professeur documentaliste.

« Ce qui compte c’est le message », Aurel

Contrairement à ce qui se fait dans une salle de classe, les élèves sont invités à se lever quand bon leur semble pour venir dessiner. En effet, chacun peut s’exprimer en direct sur un écran d’ordinateur relié au grand écran de l’amphithéâtre. Alors que quelques-uns n’osent pas et s’inquiètent de ne pas savoir dessiner, Kap, dessinateur Catalan, intervient: « la première chose, c’est de penser. Alors tout le monde ici est dessinateur ». Aurel, dessinateur Montpelliérain, ajoute que «même si vous dessinez des bonhommes en bâtons, c’est bon. Ce qui compte c’est l’idée que l’on veut faire passer, le message ».

Entre les dessinateurs et les élèves le courant passe bien. Très bien même, Kroll, caricaturiste bruxellois, décide d’inverser les rôles et pose à son tour une « qui s’est déjà fait punir par un professeur car il dessinait en classe ? ». Une dizaine de jeunes se lèvent dans l’assemblée, des rires éclatent dans la salle, les professeurs esquissent un sourire. Et Kroll renchérit : « moi, ça m’arrivait souvent, désormais je dessine en direct le dimanche à la télévision pendant les débats, comme quoi j’ai montré à mes professeurs que l’on pouvait dessiner en écoutant ». À ces mots, les enfants applaudissent.

Chacun y va de son mot d’humour pour encourager les enfants à s’exprimer. À Kroll de conclure : « tous les enfants dessinent, c’est juste que certains s’arrêtent! »

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à propos de l'auteur

Auteur : Claire Fortin

Après un Baccalauréat ES, j’ai réalisé tout mon parcours universitaire à Montpellier. Titulaire d’une double licence en droit public et science politique, j’ai poursuivi en master 1 science politique dans l’objectif d’intégrer le Master 2 métiers du journalisme. Un bagage qui, j’espère, me permettra d’embrasser une carrière de journaliste. « Le journalisme : un métier qui consiste à expliquer aux autres, ce qu’on ne comprend pas soi-même.» Lord Northcliffe. Cette citation reflète ce que j’aime dans le métier de journaliste. Il nécessite une curiosité et une soif d’apprendre permanente, ainsi que la pédagogie et la neutralité nécessaire pour la transmettre aux lecteurs de manière compréhensible. J’aspire plus particulièrement à travailler dans la presse féminine. J’ai eu l’occasion d’accumuler quelques années de vente en prêt à porter en parallèle de mes études. J’ai obtenu la confirmation que ce qui s’applique aux chaussures dans la citation du film Forest Gump, [« On peut dire beaucoup de choses des gens en regardant leurs chaussures. Où ils vont. Où ils sont allés »], vaut également pour les vêtements. Cette expérience m’a laissé un goût prononcé pour la mode et surtout pour le contact humain, la base du journalisme.