Du « cash » ou le business de l’achat – revente

Par le 17 janvier 2010

En cette période de crise, les Français ont rivalisé d’idées pour faire des cadeaux de Noël à petits prix. Si à la première impression les ventes de présents d’occasion explosent, à Montpellier, les magasins de « cash » sont plus réservés. Rencontre avec l’univers de l’achat-revente.

Au 25 Avenue Clemenceau à Montpellier, l’ambiance est sombre. Le magasin Cash Express au logo orange, incarné par le symbole de l’euro (€) propose une devanture assez discrète. Un tour d’horizon s’impose pour comprendre l’univers de l’occasion mais surtout le business de l’achat – revente. Ici, on vend de tout. Enfin presque. Les produits consacrés aux loisirs et à la culture sont prédominants dans les rayons. On remarque notamment que les étals de DVD et autres jeux vidéo tirent leur épingle du jeu. L’électroménager n’est cependant pas en reste. Dans l’échoppe, peu de monde. On regarde, on farfouille, on étudie l’objet intéressant sous toutes ses coutures. Un air de brocante en mieux, la négociation en moins et la garantie en plus. L’essentiel de la marchandise proposée est de l’occasion.

Le principe est simple : Cash Express rachète aux particuliers leurs denrées puis les revend. L’achalandage est épuré. Pas de fioritures, parfois un peu de désordre. Alignées en rang d’oignons, les cafetières et grille-pains défraîchis tentent tant bien que mal d’attirer l’œil du client. «Ce qui fonctionne, ce sont les produits les plus récents» admet Jean-Luc, le vendeur. A l’évocation de l’impact de la crise sur les ventes durant les fêtes, Jean-Luc répond tambour battant : « Je sais ce que vous allez me dire. Ça fait douze ans que je fais ce métier, on entend beaucoup de chose dans les médias. Mais pour moi, la crise n’a rien changé. Nous sommes dans une progression normale ». Pourtant, le mois de décembre, il l’attendait particulièrement « parce que c’est quand même le plus gros mois de l’année ». En ce qui concerne la fréquentation de sa boutique pendant les fêtes, « elle est constante ». Il explique alors « que les gens n’achètent pas plus pour Noël et ne revendent pas non plus ».

Contrairement à l’idée reçue, l’occasion serait-elle un mauvais filon pour la hotte du Père Noël ? « Sauf pour les jeux vidéo et les consoles ». D’ailleurs, lorsqu’un client l’interpelle pour savoir où se trouvent les manettes de Xbox, il répond allègrement que « cette année, elles sont parties très vite ». Sans oublier la petite touche commerciale « mais repassez, il y a souvent de nouveaux arrivages ! ». Les conséquences de la crise, « elles ne l’atteignent pas». Mais il ne manque pas de souligner une évolution, « c’est le positionnement de la grande distribution sur la marché de l’occasion ». Et l’achat – revente sur Internet ? « Ce ne sont pas les mêmes personnes qui utilisent ce service en ligne que nos clients. Ici, on assure un service de qualité avec une garantie ».

« Les gens vendent avant les fêtes pour se faire une trésorerie »

Chez Planet-Cash, à Saint-Jean-de-Védas même discours. La crise n’a pas eu beaucoup d’incidence. L’atout de l’enseigne, c’est son site Internet. « Nous sommes sur les deux terrains, ça nous évite de trop ressentir la concurrence du web » révèle le vendeur. Pourtant, un nouveau phénomène a été remarqué dans ce magasin : «Décembre est un bon mois en général, mais cette année, les gens sont venus vendre plus de produits avant les fêtes pour se faire une trésorerie». La crise y est pour le coup sans doute pour quelque chose.

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à propos de l'auteur

Auteur : Julie Dumez

Mon parcours : Après une prépa science po, j'ai obtenu mes deux premières années de droit à l'université de Lille. J'ai poursuivi mon cursus à l'Institut Français de Presse (IFP) de Panthéon-Assas. Licence d'information-communication en poche, j'ai fait un petit détour Erasmus par Madrid dans le cadre de mon Master 1 à l'IFP. En octobre 2009, j'ai donc intégré le master 2 Métiers du journalisme de Montpellier. J'ai très vite voulu me rendre compte si le métier de journaliste était conforme à ce que j'avais tellement idéalisé. Appareil photos vissé autour du cou, calepin et stylo à la main, j'ai donc fait des stages me confronter à la réalité du terrain. Rencontrer des personnes d'horizons différents, traiter des sujets de société, de politique, de culture, de toutes disciplines, écrire, transmettre, informer. Ces stages n'ont fait que confirmer mon envie de devenir journaliste. Un secteur en crise Oui j'ai bien conscience de cela. Mais c'est aussi cette révolution, pleine de challenge qui est stimulante. Parce que c'est à nous, journalistes de demain de retrouver la confiance des lecteurs, de leurs proposer une information de qualité. Relever le défi de la révolution numérique est primordiale et je veux être de ce combat là.