Électro, trance et reggae-pop – Top 5 des albums de 2016

Par le 26 décembre 2016

Haut Courant passe la seconde vers 2017, mais regarde dans le rétroviseur de l’année musicale. Montez à bord, on sort l’autoradio de la boîte à gants et on se repasse les 5 meilleurs albums de l’année avec la rédaction. Aujourd’hui, Chloé explore la scène électro, trance et reggae-pop.

Fakear – Animal

Après trois ans d’ascension et quatre EPs, Fakear sort son premier album Animal composé de 17 titres, dont 13 inédits. De son vrai nom Théo Le Vigoureux, ce compositeur et musicien français de 25 ans s’illustre avec des mélodies électroniques douces et envoûtantes. Avec Animal, Fakear réussit son pari de proposer « une musique émotive » portée par des beats entraînants, des samples de voix quasi-chimériques et des inspirations exotiques. Les morceaux s’enchaînent avec cohérence, entrainant le public dans un enivrant tour du monde. On voyage en Inde avec « Sheer-Khan », au Japon avec « Leaving Tokyo » mais aussi en Afrique avec « Rise », en passant par l’Europe ou encore l’Amérique avec des morceaux comme « Ankara » et « Song for Jo ». L’album permet de reconnecter l’homme avec ses fondamentaux : on lâche prise, on s’éloigne du monde urbain et on s’imagine au cœur d’une nature pure et sauvage. Animal c’est la force tranquille, des sonorités volages et subtiles pour un rendu prenant, immersif et contemplatif. Une œuvre « minimaliste » dont la charge de travail se perçoit dans chaque morceau. Un album qui s’écoute aussi bien depuis son canapé qu’au milieu d’une salle de concert en transe.

5wiK2_1JWLo

Flume – Skin

Après le succès de son premier album éponyme, Flume revient en force avec Skin, une œuvre composée de 16 titres. À 25 ans l’australien n’a pas peur de confondre ses compositions électroniques avec des genres musicaux divers et variés. Un savoureux mélange qui rend l’album accessible à tous, voguant entre influence hip-hop, pop ou encore trap, avec toujours une irrésistible envie de danser. Pas moins de 11 invités interviennent dans cet album, dont les rappeurs Vic Mensa, Vince Staples et Allan Kingdom sur les titres « Lose it », « Smoke & Retribution » ou encore « You Know ». Côté pop on retrouve la canadienne Kai sur « Never Be Like You », la suédoise Tove Lo sur « Say it » ou encore l’américaine Beck sur « Tiny Cities ». Voix et musique se muent à la perfection, sans qu’aucune ne supplante jamais l’autre et sans aucune fausse note. Le génie de Flume est bien présent avec des beats puissants, fluides et des morceaux dont l’intensité monte crescendo.

Ly7uj0JwgKg

Petit Biscuit – EP

Tout juste âgé de 17 ans, Petit Biscuit – de son vrai nom Mehdi Benjelloun – est un artiste à surveiller de près. Découvert sur Internet, le jeune français marche sur les pas d’artistes comme Bonobo, Flume ou encore Fakear avec une maturité artistique déconcertante. Si la musique électronique peut-être fustigée de musique froide et impersonnelle par certains, Petit Biscuit prouve exactement le contraire. À l’instar de ses aînés le jeune rouennais met sa sensibilité au service d’une musique électronique douce et chaleureuse, agréablement candide et profondément humaine. Après deux années à enchaîner les morceaux, Petit Biscuit sort son premier EP en mai 2016. Cette œuvre autoproduite comporte cinq morceaux dont son titre phare « Sunset Lover ». Poésie et fraîcheur sont la marque de fabrique de l’artiste. On se détend et on se laisse bercer. On s’évade aussi : dans les étoiles avec « Full Moon » ou au sommet de montagnes enneigées avec « Iceland ». Peu de chant pour Petit Biscuit, l’EP donne la part belle aux instruments avec une influence notable de musique classique. Sur scène, l’artiste se produit déjà « comme un grand » communiquant énergie et chaleur au public.
Si ce premier Ep vous a séduit et que vous souhaitez en découvrir davantage, je vous recommande vivement l’écoute de « Memories », « Alaska », « Palms » ou encore « Midnight Sky ».

wuCK-oiE3rM

Hilight Tribe – Temple of light

Hilight Tribe ambiance les salles et les festivals depuis 1999. Temple of light est le huitième album de leur carrière. Musiciens de « natural trance » ou « techno acoustique », les six membres du groupe se sont produits aux quatre coins du monde puisant l’inspiration au fil de leurs voyages. Hilight Tribe se démarque avec un son electro-instrumental où se mêlent guitare, basse, batterie, djembé, conga, sitar, didgeridoo, dungchen… Entre sonorités modernes et cadences tribales, Temple of light réussit une fois de plus à déchainer les foules. Les sons se répètent, roulent et rebondissent avant d’exploser en plein vol. Un album exotique et agité qui donne envie de taper du pied.

T0YWGp2UMxc

Soom T – Free As a Bird (Bonus Tracks)

Après la sortie de son premier opus Free As a Bird, Soom T propose un Bonus Tracks de son album en avril 2016 dont deux titres originaux « Lead Me Out » et « Upside Down ». Un bon prétexte pour découvrir ou redécouvrir le travail de cette chanteuse et musicienne écossaise. On triche (un peu) mais cette virtuose pétillante et bourrée de talent en vaut la peine. Le style de Soom T est difficile à définir puisque nourri d’influences très diverses. Entre reggae, ragga, dub, funk, soul, hip-hop ou encore pop, la chanteuse vogue entre les styles pour imposer sa propre signature. Avec un flow efficace et groovant, Soom T est une artiste libre qui s’amuse à bousculer tous les codes. Une énergie communicative et des paroles en rafale, l’écossaise fait passer des revendications sociales et des messages politiques à travers sa musique comme dans son titre « Politic Man » revisité avec l’artiste Derajah.

RZTxQM_olHg

Catégorie(s) :
Étiquettes : ,

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Auteur : Chloé Garillot

Éditrice de formation, je m’intéresse à la littérature en tant que miroir réaliste ou métaphorique de nos sociétés contemporaines. Depuis toujours, la littérature participe à éveiller les consciences politiques et sociales des lecteurs et constitue un tremplin majeur dans la formation et l’avancée des débats publics. Aussi, c’est presque naturellement que cette appétence pour l’information et l’examen de nos civilisations m’a conduite vers le métier de journaliste. Loin d’être antagonistes, je perçois l’édition et le journalisme comme des pratiques d’informations complémentaires qui me permettent d’élargir mes horizons et de satisfaire ma curiosité. Aujourd’hui, je souhaite moi aussi prendre la plume, investir le terrain et m’immerger au cœur des problématiques populaires. Car, comme le disait Socrate, je suis d’avis que l’information la plus juste se glane sur « la place publique, près des comptoirs des marchands ». Idéaliste pragmatique, j’aspire à faire reculer le mépris ignorant et participer à l’émulation collective d’idées et d’opinions. En devenant journaliste, j’aspire à faire démentir la citation de Paul Valéry qui affirme que « la politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde ».