En direct de Electric Electric au Rockstore

Par le 8 décembre 2016

Mercredi soir le Rockstore accueillait le groupe noise rock Electric Electric. L’occasion pour les trois strasbourgeois de présenter leur nouvel album III et d’électriser le public montpelliérain.

-411.jpg

Quatre ans se sont écoulés depuis Discipline Discipline, la claque noise rock infligée par le groupe strasbourgeois Electric Electric. Sorti le 23 septembre, leur dernier projet III poursuit la démarche initiée par Vincent Redel, Eric Bentz et Vincent Robert dans une certaine idée du rock expérimental. Une cuisine savamment préparée : des influences punk imbibées de touches électroniques, le tout assaisonné d’une bonne poignée de percussions rappelant des rythmes ancestraux et rituels. Depuis septembre le groupe traverse la France pour présenter son nouveau projet à son public. Alors lorsqu’ils passent par Montpellier, bêtement, on tend l’autre joue.

20h. On se rend dans l’un des lieux privilégiés des mélomanes montpelliérains : le Rockstore et sa Cadillac rouge surplombant l’entrée. La salle est loin d’être comble quand on y pénètre. Quelques tables et chaises sont disposées sur les côtés. Après tout c’est « l’heure de l’apéro » comme le dit l’un des membres du duo Connasse qui assure la première partie. Face à face, capuches vissés sur la tête, et mains naviguant entre machines, synthés, pads et batteries, les locaux de l’étape distillent leur bass music devant un auditoire de plus en plus important. Devant, un type à lunettes et aux cheveux frisés improvise des pas de danse lancinants se rapprochant d’une séance de yoga. On tient notre baromètre de la soirée. Outre les sons rappelant nos vieilles gameboy et la voix modifiée à la Bowser; les basses ronflantes, les percussions puissantes et la voix traînante font de Connasse un pendant electro hip-hop complémentaire au groupe qu’ils introduisent.

-411.jpg

La scène s’embrase

21h15 Electric Electric entre en scène. Quelques puissants coups de baguettes pour rappeler la foule partie fumer une clope ou jeter un œil au onze de départ de Lyon face à Séville, tout le monde reprend place. La centaine de personnes présente pour l’occasion se tient prête. Comme sur l’album, le show commence par le morceau Obs 7 et la salle s’imprègne de l’ambiance électrique au rythme des riffs énervés, d’une batterie quasi militaire et d’une nappe de sons électroniques. Au premier rang, le prof de yoga passe à la capoeira et à des mouvements de bras désarticulés. Coté scène les strasbourgeois varient entre anciens et nouveaux morceaux. Sous une lumière rouge et dans une épaisse fumée, le batteur s’énerve sur ses cymbales ou sa grosse caisse et Éric Bentz y ajoute quelques notes de guitare saturée. Soudain des sirènes aiguës retentissent. Le groupe sort de scène et laisse le public dans le brasier qu’il vient de créer. Un temps mort de courte durée puisque dans la minute qui suit le spectacle recommence avec Pointe Noire et ses bruits de cloche qui introduisent le morceau. Le guitariste, yeux au ciel, bouche ouverte, semble habité tandis que Vincent Robert pianote sur son clavier. Il est des albums qui se vivent en live plus qu’ils ne s’écoutent confortablement assis sur son canapé. Assurément, celui-ci en fait partie.

22h10 dernier morceau. « Il n’y aura pas de rappel » prévient le groupe. On pense à une blague, mais non. Un peu court mais passons. Le concert se termine par le morceau The River et son chant qui flotte sur les percussions et les bruits métalliques. Devant, consciemment ou non, notre baromètre est dans le thème en agitant les bras comme pour un 50 mètres nage libre. Derniers coups de baguettes, dernières notes de clavier, derniers riffs, silence. Le public applaudit, espère le rappel puis reste immobile le temps de se remettre du moment qu’il vient de vivre. Les lumières s’allument et le brasier s’éteint. On regagne la rue les oreilles encore sifflantes, l’esprit occupé et le ventre vide. Pour nous l’apéro c’est maintenant, mais dans nos têtes, la cacophonie électrique résonnera toute la soirée.

-413.jpg
-412.jpg

Catégorie(s) :
Étiquettes : ,

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Auteur : Théo Meunier

De ma Bretagne natale à Montpellier en passant par les rives du Bosphore. Du droit à la science politique en passant par la sociologie. C'est ce parcours aussi alambiqué qu'épanouissant qui me mène aujourd'hui à étudier le journalisme. Côté passions je ne sais choisir entre un couplet de Nas et un contrôle de Zidane. C'est d'ailleurs d'abord via mon intérêt pour les presses musicales et sportives que m'est venu l'envie de devenir journaliste. Faire de ces passions un métier par procuration. Décrire les émotions qu'elles procurent, étudier leur complexité et apporter un regard critique, des envies qui se transforment rapidement en projet. Côté centres d'intérêt disons la politique. C'est vrai et en plus ça fait sérieux. Assez tôt attiré par le sujet, j'ai cultivé cet intérêt jusqu'à finalement l'étudier en me détournant de mon parcours initial d'apprenti juriste. A Rennes d'abord puis à Istanbul donc, pour une année de découvertes et d'enrichissement qui m'a ouvert à d'autres sujets et problématiques. Désormais à Montpellier j'essaie d'assembler le tout en apprenant le métier qui le permet.