Exposition et Publication
jeudi 27/05/2010
Crédit photo : Julie Derache
Du 19 mai au 3 juillet, la salle des Prévôts de l’Hôtel de Ville de Paris accueille “Dignité”. Mandatés par Amnesty International dans le cadre de la campagne “Exigeons la dignité”, cinq photographes de l’Œil Public démontrent à travers leurs reportages le lien étroit entre violation des droits humains fondamentaux et la pauvreté.
Le contraste est saisissant. Contraste entre les dorures et les lustres de cristal de l’Hôtel de Ville et l’insalubrité des cabanes où vivent les tribus aborigènes indiennes photographiées par Johann Rousselot. Contraste entre le lieu d’exposition et son sujet. Depuis quelques jours l’Hôtel de ville de Paris accueille “Dignité”, un projet réalisé par des membres de l’ancienne agence l’Œil Public et commandité par Amnesty International il y a quatre ans dans le cadre d’une campagne de sensibilisation relative aux droits humains.
“Avec le travail des photographes engagés de l’Œil public, nous voulions interpeller. Faire en sorte que tous aient envie d’agir ensemble et que le monde change”, a expliqué Geneviève Garrigos, la présidente d’Amnesty International, dans le discours inaugural de l’exposition, le 18 mai.
Philippe Brault, Guillaume Herbaut, Jean-François Joly, Johann Rousselot et Michael Zumstein, cinq photographes engagés, présentent leur dernier projet commun : leur vision des violations des droits de l’homme sur les cinq continents. Cinq pays dans le but de mettre en lumière les droits humains dans la lutte contre la pauvreté : Philippe Brault en Égypte, Guillaume Herbaut au Mexique, Jean-François Joly en Macédoine, Johann Rousselot en Inde et Michael Zumstein au Nigéria.
La dignité. Beau sujet pour une dernière exposition. En effet, ce collectif fondé en 1995 et caractérisé pour son indépendance et son engagement, a dû déposer le bilan en janvier dernier. Au service d’une cause, ces photojournalistes vont ici jusqu’au bout de leur démarche.
Les clichés sont magnifiques. Durs mais magnifiques. Presque trop au goût de certains. “Ce matin une Polonaise m’a dit que l’exposition ne lui plaisait pas car elle jugeait les photographies trop belles pour le sujet traité”, nous raconte l’une des membres d’Amnesty International, tout en expliquant l’histoire de certains clichés. “Sur ces quatre prisonniers, trois sont libres aujourd’hui. Il en reste un encore en prison. L’institution ne voulait pas que Michael Zumstein les photographie. Il a du menacer de dire qu’ils étaient morts pour qu’on accepte de les lui faire voir brièvement”.
A noter que cette exposition est gratuite et que des tables rondes auront lieu dans l’auditorium les 1er, 15, 21 et 22 juin. De plus, en marge de l’exposition, un ouvrage est disponible aux éditions Textuel.
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