Fermeture de l’ERT en Grèce : des citoyens grecs témoignent

Par le 27 juin 2013
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La fermeture de la télévision publique ERT en Grèce le 11 juin dernier a mis le feu aux poudres, provoquant la colère des citoyens grecs. Nous avons rencontré quelques-uns qui ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’avenir de la chaîne publique la plus populaire de Grèce.

Le mardi 11 juin, les Grecs ont eu la surprise de découvrir un écran noir sur la chaîne publique ERT. Le gouvernement grec a effectivement décidé de fermer soudainement la chaîne ERT en vue de son plan d’austérité, la crise continuant de faire rage dans le pays. L’étonnement des citoyens grecs a fait place ensuite à un sentiment de profonde inquiétude.

Le chanteur Christos Hadjinassios a rappelé que l’«ERT a été la télévision et radio officielle publique pendant plus de 50 ans et a toujours eu à cœur d’être plus neutre que la plupart des médias privés qui choisissent de prendre parti, parfois de manière trop évidente». ERT était aussi la seule chaîne qui permettait aux Grecs résidant à l’étranger de rester connectés à leur pays d’origine. «Grâce à elle, les Grecs de l’étranger pouvaient savoir tout ce qu’il se passait dans leur pays», explique Christos Hadjinassios. Quant au distributeur de films pour ERT, Zinos Panagiotidis, la fermeture représente quelque peu la fin de son activité. «Pour les distributeurs spécialisés dans les films d’auteur, c’est un gros choc. ERT qui était une chaîne culturelle, était la seule à acheter nos films», se plaint-il.

Mais si la chaîne publique ERT permettait à 3.000 familles de vivre, les salaires des employés sont jugés trop élevés par rapport au salaire minimum perçu en Grèce. «Alors que le salaire de base en Grèce est de 500 euros par mois, les employés d’ERT percevaient au moins 2.000 euros par mois. Pourquoi ?», s’interroge la journaliste de la chaîne grecque privée Star Channel, Kona Dimopoulou. «Ils auraient pu penser à une décision moins ‘cruelle’», souligne un autre chanteur grec du nom de Thanos Petrelis. «Par exemple, le gouvernement aurait pu faire en sorte de réduire les salaires des employés de l’ERT, en menaçant de fermer la chaîne s’ils n’étaient pas d’accord. Cela aurait été plus ‘juste’», ajoute Petrelis.

Antonis Samaras restera Premier ministre jusqu’à nouvel ordre

Mais, alors que la colère des employés d’ERT n’a cessé d’augmenter jusqu’à maintenant, le Premier ministre grec Antonis Samaras a proposé le 14 juin dernier de rouvrir une service public d’informations avec quelques salariés. Et les Grecs devront se satisfaire de cette décision, car le Premier ministre a annoncé qu’il n’y aurait pas d’élections législatives anticipées malgré les dissensions existantes au sein de sa coalition gouvernementale.

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