Ils n’ont plus assez d’argent pour nourrir leurs animaux

Par le 6 août 2008

Le refuge de la SPA de Berriac reçoit toujours trop d’animaux et de plus en plus de maîtres avouent de pas pouvoir assurer financièrement.

La société carcassonnaise de protection animale, route de Berriac, regrette, avec un train d’ironie, de ne pas être « en retard au niveau des effectifs ». Sa présidente, Claudette Armisen, constate pourtant une légère baisse du nombre d’abandons de chiens. Les derniers chiffres dont elle dispose en indiquent 136 en 2006 contre 125 l’an dernier. Mais cette année, on en compte déjà 60 fin avril, soit quatre de plus qu’au 30 avril 2 007. Malgré tout, les animaux trouvés ou ramenés sont pratiquement quatre fois plus nombreux.

Heureusement pour le meilleur ami de l’homme, les adoptions restent élevées. En comptant les chiens adoptés, ceux retrouvés et les repris, certains ont des remords, on atteint l’équilibre. Actuellement, le refuge de Carcassonne compte précisément 117 chiens et 51 chats.

Lorsqu’il s’agit de laisser un animal, le propriétaire doit remplir un contrat d’abandon avec des renseignements sur le comportement et l’état de santé. Il doit aussi s’expliquer. « Souvent, on nous dit qu’il n’est plus possible de garder l’animal en raison d’un déménagement ou d’une séparation dans le couple. » Les jeunes qui se quittent sont d’ailleurs les plus nombreux.

La présidente note également une nouvelle excuse. Elle précise que de plus en plus souvent, des personnes apportent leur chien car elles perdent leur emploi. Dès lors, l’animal doit aussi se serrer la ceinture… ou venir à la SPA. À vrai dire, ce phénomène n’existe que « depuis deux ou trois ans ». Il n’est pourtant peut-être pas si nouveau que ça car auparavant, les maîtres n’osaient pas avouer qu’ils ne pouvaient plus assurer financièrement. La part de ces abandons économiques est estimée à près de quinze pour-cent. Au regard des chiffres donnés par Claudette Armisen, on arrive environ à un cas toutes les trois semaines.

La SPA remarque également des abandons qu’elle qualifie de « déguisés ». « Les gens arrivent au refuge avec un chien, ils le laissent en prétendant l’avoir trouvé. Quand l’animal reste calme dans la voiture au milieu des enfants ou qu’il ne veut pas quitter celui qui l’a trouvé, on a des doutes. » Sans compter le « manque de courage » de certains qui laissent le chien au portail même quand le refuge est ouvert. La SPA raconte également qu’une fois, un propriétaire de deux femelles voulait en échanger une contre un mâle pour les reproduire…

Comme quoi, malheureusement, tout est vraiment possible au refuge de Berriac.

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à propos de l'auteur

Auteur : Jean-Philippe Juan

Depuis très jeune, le journalisme m'attire. Pour confirmer mon choix, j'ai entrepris un stage au Midi Libre de Béziers en 2001. Mes certitudes en poche, j’y suis retourné l'été suivant avec une grande impatience. L'an dernier, j’ai intégré le master journalisme de Montpellier 1 pour recevoir les bases nécessaires à ce métier et pouvoir rédiger très régulièrement dans le cadre de nos exercices et pour le site internet que nous créons. Après des stages à Corse-Matin Bastia en avril 2008, à la Dépêche du Midi Carcassonne en mai puis à Midi Libre Béziers en juillet, j'ai été embauché, en CDD, par Midi Libre à Béziers en août, une semaine à Narbonne en septembre et un mois en octobre à Carcassonne. Depuis début novembre 2008, je travaille de nouveau à la locale de Narbonne. J'ai par ailleurs obtenu ma carte de presse en octobre 2009.