K-1 World Grand Prix 2008 : Les japonais en sont fous

Par le 24 novembre 2008

Le 6 décembre aura lieu à la Yokohama Arena, la finale 2008 du K-1 World Grand Prix. Cette compétition inconnue en France voit s’affronter lors d’une folle soirée les meilleurs combattants de la planète. Huit guerriers, de l’adrénaline, du spectacle, 70 000 japonais surexcités, regard au cœur de l’évènement sportif de l’année au pays du soleil levant.

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Les Gladiateurs des temps modernes

Hawaï, Budapest, Amsterdam, ils ont foulés les rings de la planète durant une année. Ils ont combattu tous les spécialistes de la boxe pieds poings, afin d’obtenir un billet pour la phase finale, qui aura lieu début décembre dans l’arène gigantesque de la Yokohama Arena. Il en reste huit aujourd’hui. Huit combattants dépassant allégrement les 100 kilos. Huit monstres de puissance et de technique qui vont, le temps d’une soirée, s’affronter dans le but de remporter la consécration suprême, le titre de champion du K-1.
Cette compétition crée en 1993 par le professeur de karaté japonais Kazuyoshi Ishii, est née d’une volonté de voir s’affronter sur un même ring, des sportifs pratiquant des techniques de combat différentes. Karaté, Kick Boxing, Kung Fu, Tae Kwon Do, Ishii prônait la maîtrise de ces quatre disciplines, la combinaison des quatre « K », pour devenir « The One », le meilleur combattant de la planète.
En plus de la technique, il faudra aux boxeurs une condition physique irréprochable. Trois matchs en trois rounds de trois minutes à disputer dans la soirée, en évitant les K.O, les blessures, en faisant abstraction des ecchymoses et de la douleur, pour avoir l’honneur d’arborer la couronne dorée dévolue au vainqueur.

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Les néerlandais et les autres

Depuis sa création, le K-1 est dominé sans partage par l’école néerlandaise, qui a formé 11 des 14 vainqueurs de la compétition. Dotés d’infrastructures adaptées, d’aides financières publiques importantes et d’une bonne image de marque, les boxeurs bataves remportent la plupart des compétitions de boxe pieds/poings/genoux chez les poids lourds depuis une vingtaine d’année. La France, elle, souffre encore de l’image négative de ces sports décriés et considérés dans l’opinion publique comme violents et dangereux. Pourtant, la France a donné naissance à la star du tournoi, l’idole des nippons, le favori de cette édition, Jerôme Le Banner.

«Le roi sans couronne»

Ses surnoms, «Jeronimo» ou encore « le roi sans couronne » lui ont été donnés par ses nombreux fans japonais. Star sur l’archipel, Jérôme Le Banner, est plus connu en France pour ses petits rôles de brute dans des grosses productions (Astérix et Obélix aux Jeux Olympiques, Scorpion). Pourtant, le havrais est un des meilleurs boxeurs pieds poings de la planète. Champion du monde de boxe Thaï, sa notoriété asiatique K1osaka03.jpgest née de son physique hors du commun (1m90 pour 120 kilos), de son engagement total sur le ring et surtout de sa capacité à participer à de nombreuses phases finales du K-1, sans jamais parvenir à en remporter une. Finale perdue en 1995, troisième en 1999, il est à deux doigts d’être sacré en 2002, quand son bras droit casse dans l’ultime round face à Ernesto Hoost. Après un retour mitigé à sa sortie de blessure, il revient cette année pour tenter enfin de remporter le titre. Pour cela, il lui faudra battre dès les quarts de finale, « le hollandais volant » Remy Bonjasky, double vainqueur du tournoi. Et surtout, souhaiter que le jeune marocain Badr Hari, autre grand favori de l’évènement, chute dès le premier tour face au triple champion de la compétition, Peter Aerts. Un plateau final relevé, indécis, qui contentera sans aucun doute les attentes des milliers de japonais qui feront le déplacement.

Le Japon et ses princes

Au Japon, le sumo fait fureur. A une longueur derrière, il y a le K-1. La Yokohama Arena sera à nouveau pleine comme un œuf le 6 décembre, forte des 70 000 spectateurs qui s’amassent chaque année pour soutenir ces champions. Les japonais en sont fous, les produits dérivés, les T-shirts, les figurines à l’effigie des boxeurs partent comme des petits pains. On les voit partout. Ils alimentent les spots publicitaires, ils possèdent leurs images en 10 par 10 sur les immeubles de la capitale. Fidèles à leur tradition de combattants, de berceau des arts martiaux, de garant des valeurs de courage et de respect, les japonais ont adopté de manière naturelle cette compétition devenue l’évènement majeur de l’année sportive. Ils possèdent peu de représentants de leur pays, peu importe, ils s’approprient les combattants, en font leur chouchou, une récompense pour ces guerriers qui souffrent généralement d’un manque de reconnaissance. Là bas, ils sont stars. Et comme des stars, les récompenses financières frôlent l’extravagance. Le vainqueur du tournoi remporte plus de 300 000 euros, alors que par comparaison le cycliste arborant le maillot jaune sur les Champs Elysées empoche 450 000 euros.
De la folie à la japonaise, un évènement démesuré, une récompense superbe pour devenir l’empereur japonais des sports de combat.

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à propos de l'auteur

Auteur : Benjamin Gil

A l’âge de 16 ans, j’ai effectué des piges de sport pour le journal local de Dijon « Le Bien Public ». Cette aventure a duré au total cinq années où week end après week end, j’arpentais les terrains de football, de rugby, de handball et les gymnases de toute la Côte d’Or. Parallèlement à cela, après un Bac ES option économie, je me suis inscrit dans un D.U.T information communication à Dijon. Cette formation m’a ouvert les portes du plus grand quotidien sportif, « L’Equipe », dans lequel, à l’issu de mon stage de trois mois, j’ai été embauché en CDD en qualité de rédacteur iconographique. Malgré cette expérience très enrichissante, j’ai décidé à l’issu de ce stage de me réorienter, de quitter pour un temps la communication, pour m’inscrire et obtenir une licence de sociologie à Dijon. L’année dernière, l’envie de changer d’air, de revenir à ma passion première, m’a envoyé à Rennes où j’ai pu mêler la sociologie et la communication dans un Master 1 de sociologie des nouvelles technologies. Toujours très orienté journalisme, j’ai choisis de faire mon stage de trois mois dans une télévision locale, TV Rennes 35, en tant que JRIM (journaliste reporter d’image monteur) malgré le fait que la formation n’orientait aucunement vers cette voie. L’expérience fut passionnante, le travail enrichissant, la passion était revenue comme au premier jour. Je me suis donc inscrit au Master 2 de journalisme à Montpellier afin d’avoir enfin une base théorique dans ce métier. Toujours passionné de sport, je souhaiterais travailler dans cette branche si particulière du journalisme soit en presse écrite ou bien sûr en télévision.