L’impact de la crise économique sur les lieux culturels de Montpellier

Par le 13 décembre 2011

La crise économique n’épargne pas la culture à Montpellier. Les institutions mais aussi les théâtres d’art et d’essai : tous connaissent une baisse de fréquentation.

 » La crise a un petit impact sur la fréquentation, il y a un peu moins de public.« , déclare Pascal Dufour, chargé de la communication de l’Opéra et Orchestre National de Montpellier Languedoc Roussillon. Avner Camus Perez, directeur du théâtre Le Carré Rondelet, rappelle lui que la crise entraine globalement « une désaffection des lieux culturels« . Pour François Duval, conseiller théâtre et danse à la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Languedoc-Roussillon (DRAC), il y a une difficulté pour le public à acheter des places de spectacles car en période de crise, cela ne fait pas partie des priorités budgétaires des ménages. Il n’y a pas un impact direct de la crise sur les aides financières distribuées aux lieux culturels de Montpellier : la DRAC ne diminue pas les subventions accordées aux théâtres.

Toutefois, ces derniers restent inégaux face à la crise, car la politique culturelle de l’État consiste à effectuer des choix précis entre des lieux où il estime devoir être présent, et ceux où il considère qu’il n’a pas vocation à agir. Le Carré Rondelet, soutenu par la mairie de la ville, ne reçoit aucune subvention de la part de la DRAC. Le directeur du théâtre est inquiet : « La DRAC m’a dit clairement que les budgets cette année n’iront qu’aux grandes structures. Ce qui fait que tous ces petits théâtres, ces compagnies associatives, cette année n’auront rien« , déplore t-il. Mais pour François Duval, l’État « n’a pas vocation à intervenir partout. »

Un public étudiant qui se tourne vers les offres culturelles les moins couteuses

Les étudiants, ayant un faible pouvoir d’achat et celui-ci étant encore réduit avec la crise, se tournent plus facilement vers les spectacles à des tarifs intéressants. Ils ne se détournent pas particulièrement des opéras, mais restent assez peu nombreux malgré les opérations de vente de billets à tarif réduit entreprises par ces établissements. En revanche, dans le théâtre de M. Perez, la situation est inverse : contrairement aux opéras, le public étudiant est au rendez-vous cette année grâce à une politique active menée par le directeur. Ce dernier a entrepris un partenariat avec le Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires (CROUS), ce qui permet de proposer aux étudiants des billets à des tarifs très intéressants.

Une programmation fidèle à l’esprit de chaque théâtre

Malgré la crise économique, les théâtres montpelliérains restent fidèles à leur
« ligne ». Les opéras continuent à exercer leur mission d’éducation culturelle, refusant de se cantonner à programmer des spectacles grands publics : « ce n’est pas l’objet des maisons d’opéra de ne proposer que des choses que les gens ont envie d’entendre. Il y a aussi une mission culturelle qui est en quelque sorte l’éducation du public« , explique Pascal Dufour. Le Carré Rondelet « résiste » à une tendance du public à se tourner plutôt vers le divertissement, et continue à proposer des spectacles d’auteur : « on résiste, on essaye de résister. Nous ici, justement c’est le profil de ce petit théâtre, la programmation est essentiellement sur des textes d’auteurs, des textes du patrimoine, voire même des textes difficiles, de recherche« , explique le directeur du théâtre. Les lieux culturels montpelliérains connaissent aujourd’hui une baisse de leur fréquentation avec la crise économique, mais ils conservent tout de même un certain nombre de fidèles.

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