« L’impression d’être les boucs émissaires »

Par le 8 avril 2008

Le malaise est grand entre les clubs de football et les arbitres. Interview de Philippe Malige, arbitre de Ligue 1, qui revient sur la pression exercée à leur encontre ces derniers temps.

Comment réagissez vous aux tensions survenues cette semaine à propos de l’arbitrage ?

La même réaction que mes collègues, on en a assez ! On a l’impression d’être les boucs émissaires même si on ne nie pas qu’il y a des erreurs. C’est un acharnement qui ne nous met pas dans de bonnes conditions, qui ne nous permet pas de travailler avec sérénité.

Avez vous senti le ton monter récemment ?

Le ton est monté doucement. On sentait la polémique sous-jacente. Il ne fallait plus qu’un prétexte pour qu’elle réapparaisse. De plus, le championnat est sur sa fin, il y a de plus en plus de crispation. Ce genre de polémiques n’arrive pas en début de saison, au bout de 4 ou 5 journées.

Comment expliquer la dégradation du climat ?

On a trop laissé passer certaines déclarations aussi graves. Si dès le départ on ne réagit pas, on s’expose à cela. Il aurait fallu éviter cette escalade dans les propos. La commission d’éthique n’a saisi aucun de ces dossiers.

Avec l’évolution du football, est-ce devenu plus difficile d’arbitre qu’auparavant ?

Ok, le jeu s’est accéléré mais parallèlement on est plus préparé. Mais nous restons des humains. Nous essayons de faire le moins d’erreurs possible. Il ne faut pas systématiquement les stigmatiser. Quand un attaquant loupe un but tout fait ou frappe trois mètres au-dessus, on ne s’arrête pas autant sur cette erreur.

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