La marche arrière de la Sarkozie

Par le 23 octobre 2009

Jean Sarkozy l’a annoncé hier soir sur France 2 : il renonce au poste de Président du Conseil d’Administration de l’EPAD. Une occasion de souffler pour la majorité, après plusieurs semaines de polémique.

Ce choix, qu’il dit avoir fait de lui-même, devrait mettre fin aux attaques portées contre une majorité qui s’est montrée de plus en plus mal à l’aise, malgré les appels à l’unité émanant du gouvernement. Après la taxe carbone et les accusations portées contre Frédéric Mitterrand, « l’affaire EPAD » était considérée par plusieurs députés UMP comme la goute d’eau qui allait faire déborder le vase.

Peu importe que le poste de Président du Conseil d’Administration de l’EPAD n’implique que peu de responsabilités, peu importe le fait que Jean Sarkozy soit par sa fonction de conseiller général des Hauts-de-Seine habilité à ce poste : les Français ont été profondément choqués par cette candidature du fils du Président de la République. Selon un sondage CSA publié par Le Parisien vendredi 16 octobre, 64% des Français s’opposaient à l’accession de Jean Sarkozy à la présidence de l’EPAD. Une pétition disponible sur le site internet mesopinions.com a elle recueilli plus de 93.000 signatures. La fameuse « affaire EPAD » a même été commentée en Angleterre, aux Etats-Unis, en Chine ou en Corée du Sud, faisant de Jean Sarkozy une quasi-star planétaire l’espace d’un instant.

Accusés de népotisme, ou de perpétuer la tradition monarchiste française, le Président et le gouvernement ont refusé d’affronter les critiques, dénonçant tour à tour les médias et l’opposition d’oublier « les problèmes de fond » pour s’intéresser aux polémiques de personnes. Frédéric Lefebvre a pour sa part pointé du doigt les autres « fils et filles de » (Martine Aubry en tête) oubliant que l’opinion ne reproche pas à Jean Sarkozy de faire de la politique, mais bel et bien d’être propulsé à la tête du plus grand quartier d’affaires européen, et ce sans avoir à première vue de qualification adéquate. Thierry Solère, vice-président de l’UMP a lui justifié la candidature de Jean Sarkozy en affirmant que celui-ci était tout qualifié pour ce poste par sa qualité de fils de « génie politique ». Enfin, autres supporteurs de choix , les Balkany sont eux aussi montés au créneau pour défendre celui qu’ils considèrent comme « le meilleur d’entre nous ».

Rappelons que Jean Sarkozy ne renonce pas à sa candidature, puisqu’il a déclaré « si je suis élu je ne briguerai pas la présidence ». Il ira donc – presque – « jusqu’au bout », comme il l’avait annoncé, toujours sur France 2, le 13 octobre dernier.

A la suite de cette déclaration, l’UMP s’est empressée de saluer par la bouche de son porte-parole Dominique Paillé « le courage et l’abnégation de Jean Sarkozy ». Benoît Hamon, porte-parole du PS a lui qualifié cette décision de « bonne chose ». Reste maintenant à savoir si Jean Sarkozy ne recule pas pour mieux sauter, pensant déjà à un autre poste à responsabilités (notamment au niveau régional).

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à propos de l'auteur

Auteur : Mathieu Banq

L'histoire, la géopolitique, la sociologie et le simple désir d'écrire sont les raisons qui m'ont orienté vers le journalisme. Originairement étudiant en droit, je me suis orienté vers les sciences politiques, afin de suivre un cursus plus ouvert sur l'actualité et encourageant la réflexion personnelle. Après avoir obtenu mon Master 1, j'ai traversé l'Atlantique pour étudier au Canada pendant une année, durant laquelle j'ai découvert les spécificités culturelles du continent Nord-Américain. De retour au pays, je souhaite avant tout acquérir une expérience professionnelle approfondie afin éventuellement de faire partager mes passions.