« La présidentielle n’est pas bonne pour EELV mais cruciale pour nos idées »

Par le 14 novembre 2016

Pas de chance pour le député EELV de l’Hérault, Jean-Louis Roumégas. Il a soutenu au premier tour de la primaire écologiste l’ancienne ministre Cécile Duflot puis Michèle Rivasi au second, battue par Yannick Jadot.

Figure locale de l’écologie politique, Jean-Louis Roumégas, 53 ans, plaide pour une candidature autonome de son parti à la présidentielle.

Compte tenu de la faible surface médiatique de Yannick Jadot, votre candidat à l’Élysée, est-ce qu’EELV fera de la figuration dans cette campagne?

Oui on sait que pour nous c’est risqué mais c’est l’élection majeure. Si vous n’êtes pas dans les débats lors d’une présidentielle, personne ne parle d’écologie. On ne peut pas y échapper si on veut parler d’écologie. Ce n’est pas nécessairement bon pour nous en tant que parti mais c’est un moment crucial pour nos idées.

Pourquoi ne pas avoir rejoint Jean-Luc Mélenchon qui propose une planification écologiste ?

La question ne s’est même pas posée car il a décidé d’y aller seul. Puis EELV doit tenir une ligne d’autonomie. Faire exister un parti écologiste c’est indispensable même si l’élection présidentielle nous est défavorable. On fait traditionnellement des scores plus élevés aux régionales.

Comment avez-vous vécu cette primaire sur un plan personnel ?

La démocratie a parlé, ma candidate Michèle Rivasi s’est exprimée à ce sujet. Comme elle, je soutiendrai et je ferai campagne pour Yannick Jadot. La primaire a été constructive. Elle a donné lieu à des moments de travail et d’échange.

La famille écologiste totalement dispersée aujourd’hui peut-elle se recomposer ?

Ça va être difficile. EELV est ouvert à tous. Après il y a des choses qui sont difficiles à vivre. Pour certains, la démission d’Emmanuelle Cosse pour entrer au gouvernement a été vécue comme une trahison. Elle avait bien caché son jeu et a trompé les gens. C’est un problème de déontologie et de morale grave. Les autres partants, François De Rugy et Jean-Vincent Placé, ont annoncé la couleur : ils ont fait un choix stratégique qui est celui de rejoindre le PS. Sincèrement je pense qu’ils ont échoué à faire prendre un virage écologiste au gouvernement. Je pense qu’il faut un pôle écologiste autonome, capable de passer des accords, mais à condition de les respecter.

Serez-vous candidat aux prochaines législatives et êtes-vous favorable à un accord de gouvernement avec le PS ?

Oui je me représente en 2017. Au niveau national, il n’y a pas d’accord gouvernemental mais au niveau local, on peut au moins s’entendre dans les endroits difficiles, pour éviter que le Front National passe. Il faut travailler pour éviter une multiplication des candidatures de gauche.

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à propos de l'auteur

Auteur : Julien Mora

A l’heure de l’« infobésité », le rôle du journaliste devient davantage prégnant. Ainsi, le journaliste a pour devoir d’informer les citoyens avec rigueur et de les guider dans ce flux d’information. En dépit de la défiance de la population, il reste encore aujourd’hui un élément essentiel au bon fonctionnement de la démocratie française. Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde déclarait que « le journalisme, c’est le contact et la distance ». D’une part, être journaliste me permet d’être sur le terrain pour discuter, échanger avec des acteurs et d’autre part de prendre du recul, garder une certaine distance et rendre compte aux lecteurs d’une information sourcée et honnête. Couvrir des événements sportifs ou culturels m’a permis de me rendre compte du métier de journaliste. Etre journaliste, c’est être utile à la société. Etre journaliste, c’est être rigoureux et créatif. Journaliste, me voilà !