Les Boutographies mettent à l’honneur les jeunes photographes européens

Par le 4 mai 2010

Du 8 au 23 mai, les Boutographies s’exposeront à Montpellier pour la dixième fois. A travers la ville, différentes manifestations mettront à l’honneur une photographie dans tous ses états. Du Carré Sainte Anne au Pavillon Populaire en passant par la galerie A la Barak, autant de lieux qui présenteront les travaux de jeunes auteurs émergents.

Que les amoureux de la photographie se réjouissent : elle a encore de beaux jours devant elle à Montpellier. Après un hiver riche en émotions photographiques : l’exposition à plusieurs facettes de Raymond Depardon, celle des photojournalistes régionaux, celle des 20 ans du fond photographique de Montpellier où se côtoient Willy Ronis, Sebastiao Salgado, Bettina Rheims, Bernard Faucon ou encore la très grande Sabine Weiss, le printemps s’annonce radieux.

Le festival des Boutographies fête ses dix ans. Et la programmation prévue est à la hauteur de l’évènement. La vocation d’une telle manifestation ? Faire connaître et donner une chance à de jeunes photographes européens de présenter leurs travaux. Ces auteurs émergents viennent d’Italie, de Belgique, d’Hollande, de Suède, riches de leurs univers pluriels.

Le Pavillon Populaire, devenu un «écrin architectural dédié à la photographie», accueillera des démarches photographiques personnelles, introspectives, au cœur de l’intime. L’italienne Anna Di Prospero et le français Benjamin Schmuck, malgré leur jeune âge, la vingtaine à peine, font preuve d’une grande maturité, mettant à nu leur intériorité.

Autre lieu, autre approche. Au Carré Sainte Anne, une photographie plus politique et sociale se dévoilera aux yeux du public. Le lieu, en effet, se prête mieux à des tirages aux formats plus volumineux tels ceux de Bruno Arbesu. Le photographe français s’est intéressé à la scénographie et au côté marketing des meetings électoraux. Il a suivi chaque parti politique en France, en Allemagne et en Espagne. Iorgis Matyassy a photographié encore et encore les coursiers à vélo de Londres, profession précaire mais emprunte d’une grande liberté. Il s’est dit fasciné par cette «figure éphémère de la jungle urbaine». Autre figure de la jungle urbaine : ces jeunes femmes issues de l’immigration vivant dans les banlieues. L’hollandaise Ilse Frech a dressé le portrait de ces femmes à la fois modernes et attachées à leurs traditions et à leurs origines. La photographe a souhaité aller au delà des clichés.

A côté de ces deux principaux lieux d’exposition, les Boutographies sèment ci-et-là les germes d’une photographie européenne. Outre la rétrospective qui donnera à voir, sur l’Esplanade Charles de Gaulle, les plus importants clichés de cette dernière décennie, des galeries ont lié partenariat avec les Boutographes : l’Espace Transit ou la galerie A la Barak. Les Boutographies comptent aussi de nombreuses manifestations : séminaires, lectures de portfolios, projections au Musée Fabre et ailleurs, … L’objectif étant de faire connaître une photographie de qualité à tous. L’esprit du festival étant de «faire gratis et libre», souligne Peter Vass, le président des Boutographies. Même si ce dernier ajoute : «les Boutographies, c’est l’affaire des amoureux de la photo».

Pour connaître dans les détails la programmation, le site des Boutographies est accessible ici.

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à propos de l'auteur

Auteur : Julie Derache

« Un photographe est un funambule sur le fil du hasard, qui cherche à attraper des étoiles filantes » (Querrec) Diplômée du Master 2 Métiers du journalisme, je suis passionnée à la fois par les lettres, l’écriture et par la photographie. J'aime à reprendre les mots d'Eric Valli : « La photographie est avant tout, pour moi, la rencontre, la découverte, l’apprentissage d’autres mondes. Et le partage. C’est parce que ce métier est avant tout humain qu’il me passionne. » Ces propos résument tout. Mes expériences professionnelles, mes rencontres, mes passions, et surtout pourquoi j’ai choisi d’être à la fois journaliste et photographe. Amoureuse des mots, des livres, des images et des rencontres, j’ai toujours eu à cœur de comprendre le monde et de défendre ce que je crois être des causes justes. Curieuse, j’ai toujours voulu acquérir le plus de connaissances et d’expériences possibles dans divers domaines. Ainsi, mes multiples cheminements, atypiques bien souvent, se sont constamment éloignés des sentiers battus. Jeune, je me suis engagée par le biais d’une action pour la protection de l’environnement soutenue par PPDA, Roger Gicquel, Robert Hossein, entre autres. Grâce à cela, j’ai appris les bases du métier de journaliste, son éthique, et surtout à me dépasser pour aller vers l’autre. Ensuite, mon baccalauréat littéraire en poche, je me suis dirigée naturellement vers des études d’Histoire. Après ma licence, je suis allée voir ce qui se passait ailleurs, au Québec. M’intéressant à l’investigation et voulant m’immerger dans l’histoire du pays qui m’accueillait, j’y ai écrit un essai sur la femme amérindienne chrétienne en Nouvelle France dirigé par Paul André Dubois (Université Laval), explorant ainsi la culture et l’environnement des Premières Nations. A mon retour, je me suis vraiment lancée dans le journalisme. D’abord en intégrant le Master 1 Science Politique et le Master 2 Métiers du Journalisme, puis en faisant des stages dans le monde de la presse comme du photojournalisme. Notamment à l'Agence Vu, au sein de la rédaction locale, de la rédaction Culture/Magazine de Midi Libre et de celle de Polka Magazine où j’ai notamment eu la chance de pouvoir publier une première photographie commandée par Alain Genestar. Au sein du Master, j'ai également rédigé un mémoire intitulé « Au delà des clichés. Des évolutions du photojournalisme et de l'avenir d'une profession » sous la direction d'Edwy Plenel. A ce jour, je le retravaille en vue de le publier. Pour conclure, je pourrai vous dire, en reprenant les mots de Cédric Gerbehaye : « Je fais de la photo parce que j’ai des convictions », en ajoutant que pour moi le journalisme, c'est à la fois les mots et l'image, et que mon objectif est de faire des reportages pour documenter ce dont on ne parle pas, pour rendre compte, pour témoigner en prenant le temps, en analysant, en assumant sa subjectivité.