Les livres de la hotte de Noël 2009

Par le 14 décembre 2009

Avec l’arrivée du Père Noël, la librairie Sauramps remplit ses rayonnages. Située au coeur du quartier commerçant de Montpellier, le célèbre bouquiniste prend le parti de surprendre ses clients par une kyrielle d’ouvrages aspirant à satisfaire petits et grands. Passage en revue.

En tête de gondole, ils trônent. Stratégie commerciale oblige, les prix littéraires et best-sellers attirent l’œil du chaland dès son entrée chez Sauramps. Pour Alain, responsable commercial, « le dernier prix Goncourt, Trois femmes puissantes de Marie N’Diaye, est une valeur sûre en terme de vente », même s’il précise  » que ce n’est pas pourtant pas le meilleur ouvrage » de l’écrivaine. Et de renchérir, « une femme, noire, qui parle du problème des femmes ça marche toujours ». Pourtant ses anciens livres sont particulièrement prisés en ce moment.

Cette tendance est à l’image de Mylène, enseignante trentenaire, qui achète « par principe tous les prix littéraires ». Et la rentrée littéraire ? « Mis à part les livres primés, je ne me sens pas plus que ça influencée par les nouveautés ». Enfin elle reconnaît tout de même acquérir les derniers Marc Levy et autre Anna Gavalda, « des livres un peu cul-cul pour les vacances et la plage. C’est juste pour le divertissement » dit-elle avec une pointe de confession.

Des nouveautés comme celui d’Hubert Haddad avec Palestine suscitent aussi l’intérêt du public. Le Goncourt des lycéens, Le club des incorrigibles optimistes de de Jean-Michel Guenassia demeure également un prix qui attire les lecteurs. Alain ajoute que « le livre de Jacques Chirac, qui n’est pas une œuvre littéraire « , se vend bien auprès de clients souvent âgés de plus de quarante ans. Les romans étrangers ont peu de succès par rapport aux nouveautés de la littérature française « même si les romans français sont plus littéraires, plus auto-centrés avec l’autofiction ».

Au rayon poche, Lucile, la libraire, dévoile une couverture en ajoutant d’un air gêné : « Ce livre marche particulièrement bien en raison de son titre ». Il s’agit du Festival de la couille de Chuck Palahniuk. Selon elle, « le rayon des livres de poche est moins affecté par la crise économique. Au contraire, s’il est privilégié c’est bien en raison des prix plus abordables ».En période de Noël, les nouveautés littéraires sont des cadeaux favoris. Les lecteurs acquièrent même plusieurs livres aiguillés par un bandeau-conseil écrit par les libraires.

Du côté des jeunes, Ilana, collégienne de 13 ans, préfère les mangas. « J’ai mes séries préférées et je les achète au fil des sorties ». En revanche, les nouveautés littéraires, elle ne les connaît pas. Pas étonnant au vu des statistiques d’Alain. D’après lui, « ce sont plus généralement les femmes qui achètent, environ 60 % ». Il est vrai qu’au premier abord, la population est largement féminine.

La bande dessinée, un domaine débordant

En cette période de fêtes, un flot de bandes dessinées surabonde les rayons de Sauramps. Une palette de couleurs et de personnages fantasques s’anime sur les couvertures cartonnées.Au comptoir, derrière un rempart d’ouvrages menaçant de s’effondrer, Michael, le vendeur nous explique qu’il reçoit, toute l’année en moyenne, une quinzaine de nouveaux titres par semaine. « Le mois de décembre, c’est la trêve des confiseurs, les éditeurs ont déjà sorti la grande cavalerie avant Noël. »
Sous le sapin, les trois tendances de cette années devraient confirmer le succès des séries populaires : Astérix – L’anniversaire d’Astérix et Obélix : Le livre d’or, Blake et Mortimer tome 19 – La malédiction des trente deniers et De Cape et de Crocs Tome 9 – Revers de fortune

Pour choisir les best-sellers qui feront les meilleures ventes de cette fin d’année 2009, il faut faire le tri parmi les nombreux albums publiés par les maisons d’édition. « Quand un représentant nous propose tel ou tel produit, on doit choisir certains qui nous semble bien mais parfois on peut se tromper. Du coup, on se retrouve avec un stock sur les bras, pour faire baisser les piles on les met en tête de gondole mais ce n’est pas cela qu’on va conseiller », avoue le responsable du rayon.
bd.jpg
Les coups de cœur du libraire ne s’affichent pas toujours sur les devants des rayonnages. « C’est le genre d’albums que j’arrive mieux à vendre en parlant qu’en les montrant » reconnaît-il. Et pour cause, il nous propose un choix qui se veut plutôt hétéroclite : Le premier de la série « Encyclomerveille d’un tueur », L’Orphelin, aux éditions Delcourt, qui signe le retour de Thierry Ségur aux crayons dans un univers fantastique très riche en graphisme.
Et le tome 2 d’ « Auto bio » de Cyril Pedrosa, des éditions Fluide Glacial, un recueil de gags « auto-bio-graphiques » mettant en scène avec humeur les contradictions du mode de vie bobo-écolo.

La BD est dans l’air du temps. Et de plus en plus les professeurs viennent puiser dans les collections de bande dessinée pour les étudier à l’école. C’est un véritable phénomène de société qui prend de l’ampleur et où l’on voit apparaître de nouveaux éditeurs chaque année. Pour preuve à Sauramps, l’espace réservé à la BD et aux mangas ne cesse de grignoter sur celui des autres genres littéraires.

Quant aux mangas, un nouveau lectorat se développe, à coté des plus passionnés, estime Michael, « ils s’interrogent et demandent ce qu’il y a de mieux ». Les différents types de mangas permettent de concerner un large public et non plus seulement des enfants. Ils connaissent aujourd’hui un public divers et apporte un nouveau regard et d’innovants sujets à cette expression majeure du dessin.

Amis lecteurs, c’est le moment de s’offrir une échappée culturelle, le nez dans les pages !

Catégorie(s) :
Étiquettes : , , ,

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Auteur : Julie Dumez

Mon parcours : Après une prépa science po, j'ai obtenu mes deux premières années de droit à l'université de Lille. J'ai poursuivi mon cursus à l'Institut Français de Presse (IFP) de Panthéon-Assas. Licence d'information-communication en poche, j'ai fait un petit détour Erasmus par Madrid dans le cadre de mon Master 1 à l'IFP. En octobre 2009, j'ai donc intégré le master 2 Métiers du journalisme de Montpellier. J'ai très vite voulu me rendre compte si le métier de journaliste était conforme à ce que j'avais tellement idéalisé. Appareil photos vissé autour du cou, calepin et stylo à la main, j'ai donc fait des stages me confronter à la réalité du terrain. Rencontrer des personnes d'horizons différents, traiter des sujets de société, de politique, de culture, de toutes disciplines, écrire, transmettre, informer. Ces stages n'ont fait que confirmer mon envie de devenir journaliste. Un secteur en crise Oui j'ai bien conscience de cela. Mais c'est aussi cette révolution, pleine de challenge qui est stimulante. Parce que c'est à nous, journalistes de demain de retrouver la confiance des lecteurs, de leurs proposer une information de qualité. Relever le défi de la révolution numérique est primordiale et je veux être de ce combat là.