« Montpellier Sud de France », une promesse d’excellence

Par le 24 mars 2011

A Montpellier, le feuilleton universitaire de ces derniers mois touche à sa fin. L’Opération Campus est en marche et les présidents des trois universités ont enfin trouvé un accord. Le 7 janvier 2011 ils ont déposé au Ministère de l’Enseignement Supérieur, leur dossier commun de « Campus d’excellence », sous le label « Montpellier sud de France ». Bien que celui-ci ne respecte pas toutes les conditions prévues…

Ce projet a déchaîné de nombreuses passions dans les corps enseignants et administratifs : plusieurs assemblées générales ont été organisées, des pétitions web signées… Anne Fraïsse, présidente de Montpellier 3, avait même claqué la porte mi-novembre au projet d’idEx, plus connu sous le nom de Grand emprunt. La raison ? Le sentiment que les intérêts de l’université des Lettres n’étaient pas pris en compte, voire menacés. La présidence considérait que le projet était essentiellement axé sur la partie scientifique, au détriment des sciences humaines et sociales.

En 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (dite loi L.R.U. ou loi Pécresse) visait à revaloriser certaines universités françaises. Suite à cette loi, l’État avait lancé un an plus tard un appel à candidatures dans le cadre de l’Opération Campus, avec pour objectif de faire émerger en France douze pôles universitaires d’excellence de niveau international, grâce à des dotations exceptionnelles. Cette opération est un projet d’urbanisme, visant à réhabiliter certains sites universitaires et en construire de nouveaux. Un projet financé par le placement en bourse du produit de la vente des 3 % des actions d’EDF et grâce aux apports financiers de la Région (162,5 millions d’euros), de la Ville de Montpellier (58 millions d’euros) et de l’Agglomération (5,5 millions d’euros).

Une fusion déjà avortée en 2008

« À travers le Plan Campus et l’initiative d’excellence, l’État cherche avant tout à créer une gouvernance unique de site » affirme le Recteur de l’académie de Montpellier, Christian Philip. Celui-ci déplore la complexité actuelle liée à l’existence de trois universités pour la seule ville de Montpellier. Selon lui, cela entraine des lourdeurs administratives et une perte de compétitivité dans les classements internationaux puisque seule l’Université Montpellier 2 est représentée au classement académique des universités mondiales (classement de Shanghaï).

La fusion des trois universités de la ville était donc une modalité largement souhaitée par le gouvernement. Pourtant, le 10 janvier 2011, quelques jours après le dépôt du dossier d’idEx, la Présidente du PRES, Dominique Deville de Perière a déclaré que celle-ci avait été abandonnée. Déjà en 2008, au moment de l’Opération Campus, la fusion, trop contraignante, avait été avortée.

Inquiet du mauvais avancement du projet, Christian Bourquin, le Président de Région, avait menacé de couper les aides financières. In extremis, les présidents ont déposé le dossier idEx baptisé « l’Homme dans un environnement en mutation », regroupant trente quatre projets. En tout, dix-sept candidatures ont été adressées au niveau national. Les premières initiatives d’excellence seront sélectionnées à l’été 2011.

Les présidents d’université ont eu du mal à s’entendre concernant la gouvernance qui va porter ce dossier. Il a finalement été décidé de constituer deux entités qui s’appuieront sur un conseil commun appelé « Sénat académique ». La première structure sera un PRES dont les statuts seront modifiés, qui gèrera les actions de mutualisation et de coopération. La seconde, une Fondation de Coopération Scientifique, dont le rôle sera essentiellement de répartir les financements.

C’est donc la piste fédérale qui a été privilégiée, laissant aux universités une main mise sur les formations et sur les emplois.

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à propos de l'auteur

Auteur : Claire Peyrard

Un master 2 de droit public en poche, la logique voulait que je m’oriente vers une carrière administrative. Mais l’envie d’exercer un métier qui me passionne a été plus forte. Les journalistes sont tous des vendus, cette profession est bouchée… Les journalistes n’ont pas toujours bonne presse. Pourtant mes expériences dans une radio locale à Saint-Étienne et comme pigiste dans un quotidien régional m’ont convaincue que c’était le métier que je voulais exercer. Je veux essayer de partager ma passion pour l’actualité, rencontrer des personnes d’horizons divers qui parlent de leur quotidien, de leur profession, de leur passion. Le sport est un domaine qui plait plus particulièrement. Originaire de Saint-Etienne, j’ai usé mes fonds de culottes au stade Geoffroy Guichard pour encourager les Verts. Je m’intéresse aussi à la vie politique française et au cinéma.