Port-Marianne : nouvel eldorado des commerçants

Par le 16 mars 2014

Après l’implantation de la nouvelle mairie, la SERM (Société d’Equipement de la Région Montpelliéraine) cherche à faire de Port-Marianne le nouveau quartier qui compte à Montpellier. D’où la venue de nombreux commerçants, ici pour engendrer une vraie vie de quartier, mais aussi pour faire du chiffre.

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Ils sont beaucoup de restaurants, alignés, côte à côte. Mais « ils sont tous pleins le midi, il n’y a pas de problèmes de concurrence » affirme Jean-François Boudet, commercial et responsable d’une agence AXA aux bords du bassin Jacques-Cœur mais aussi président de l’APPM (Association des Professionnels de Port-Marianne). Cette association, créée il y a quatre ans, rassemble aujourd’hui plus d’une cinquantaine d’adhérents. Malgré les critiques récurrentes faites sur Port-Marianne, les commerçants sont nombreux à voir leur chiffre d’affaires augmenter.
Beaucoup sont là depuis peu, tout juste un an. Et ils constatent que les affaires commencent à tourner.

Les nouveaux commerçants ne sont pas là par hasard. Car ce ne sont pas tout à fait des « nouveaux ». De l’expérience, ils en ont. « Les restaurateurs étaient restaurateurs, les coiffeurs étaient coiffeurs, pas bouchers ! » ironise Jean-François Boudet. La majorité a déjà tenu un établissement ailleurs et l’a parfois encore. S’installer ici, c’est surtout « du plus ». Mais aussi un peu de l’avant-garde. La ville de Montpellier mise beaucoup sur ce quartier. Et les commerçants sont déjà au rendez-vous.

Un quartier en pleine expansion

« On attend 40 000 personnes ici » avance Jean-François Boudet. Voilà l’une des grandes raisons de l’implantation de tous ces commerces. Le quartier est tout jeune et il est en plein essor. Bien sûr, ce n’est que le début : « on commence à peine à connaître le bassin Jacques-Cœur » poursuit le président de l’association.

La plupart des commerçants sont donc arrivés avec un but bien précis : faire des affaires.
Caroline Curtet, gérante de la Factory, un bar à vins aux abords du bassin, explique avoir fait « un vrai placement immobilier ». Une stratégie qui paye aujourd’hui : « On a un autre restaurant à Lattes qui fonctionne très bien. Au début ici, on voulait simplement un petit établissement, un peu pour voir. Finalement, la Factory fait deux étages !» explique-t-elle.

Le bassin Jacques Cœur attend d’ailleurs un réaménagement. Des travaux de près d’un million d’euros sont prévus, dans le but d’attirer encore plus de monde. Quand le bassin sera terminé, le quartier aura un réel potentiel. « Je suis sûr que, dès les travaux finis, le quartier sera très sympa pour dîner en ville le soir » assure Raba Ait, gérant du restaurant le D’Cartes, tout proche du bassin. Et il continue « le plan d’eau, les roseaux… Ce paysage naturel me plait particulièrement pour moi qui vient de la campagne. Et je n’ai aucun doute sur le fait que ça plaise aux futurs clients ».

De nouvelles stratégies… et de l’argent de côté

Mais pour l’instant, Port-Marianne n’est pas encore le nouveau centre-ville, les commerçants l’ont bien compris. Et ils s’adaptent. Port-Marianne, c’est un quartier de bureaux, d’hommes d’affaires et de déjeuners. D’où le nombre de restaurants qui n’ouvrent leurs portes que le midi. Avec des prix autour de 30 euros pour un menu le midi, les restaurants préservent tout de même leur chiffre d’affaires. Et ils précisent en même temps leur clientèle : pas les habitants, encore trop peu nombreux, mais bien les businessmen. « Je me suis aussi installé ici car je trouve plus agréable de travailler pour une clientèle d’affaires plutôt que touristique » raconte le restaurateur du D’Cartes.

« Si un restaurant fait quelque chose de bon et d’original, il marche » veut résumer Jean-François Boudet. Et prend l’exemple du restaurant situé juste en face de son agence AXA, le Trinque Fougasse, dont le gérant n’est autre que… son frère. Mais un détail est oublié : le Trinque Fougasse existe déjà au nord de Montpellier et il marche très bien.

Les affaires sont donc bonnes à Port-Marianne. Il « suffit » d’avoir la bonne idée. Et peut-être aussi – et surtout – un autre établissement qui paye à côté.

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à propos de l'auteur

Auteur : Soisic Pellet

Née dans la capitale, d’une mère journaliste, ce serait peut-être un peu présomptueux de dire que le journalisme est dans mes gênes. Pourtant, 22 ans et une maîtrise de Science Politique plus tard, l’envie et la vocation sont restées entières. Après une première expérience dans une chaîne de télévision locale bretonne – TV Rennes - je me suis rendue compte que ce n’était pas dans l’audiovisuel que je me sentirais le mieux. Auditrice fidèle de Patrick Cohen et passionnée de politique, c’est plutôt derrière un micro que je me vois faire carrière.