Port Marianne sur un petit nuage signé Philippe Starck

Par le 13 mars 2014

Après la mairie de Montpellier imaginée par Jean Nouvel et les tramways signés Christian Lacroix, c’est au tour du designer français Philippe Starck d’investir Port Marianne tout en légèreté. En septembre prochain « le nuage by Starck » à l’initiative du promoteur Roxim, réunira au sein de 3000m2 : bien-être, santé, activité sportive et vie sociale. Rencontre avec Carole Pigeon, directrice du pôle sport et détente au sein du groupe Roxim.

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Comment avez-vous eu l’idée de ce nuage ?

C’est la continuité de l’expérience que nous avons acquise lors de nos précédents projets : « Le club 7 » créé en 2008 à Aiguelongue, qui est un lieu autour du sport, de la détente (spa, tennis, restaurant…). C’est un club traditionnel orienté vers le service. Puis en 2011, on a créé une deuxième structure, « City 7 » qui est un club urbain répondant à des caractéristiques plus spécifiques : ouvert 7 jours sur 7 avec des horaires larges, sans oublier le côté interactif, comme le programme d’entrainement sur borne tactile.
Le Nuage est donc né de l’expérience entre ces deux clubs. On a voulu aller encore plus loin et répondre aux attentes d’un nouveau mode de vie. La cohésion sport, bien-être, santé, fait partie des grandes lignes du projet. On va créer un lieu de vie où l’on ne vient pas seulement pour faire du sport, mais où l’on vient avec ses enfants, boire un café, rencontrer ses amis, etc… Pour créer ce projet, on s’est inspiré des Gymnasiums grecs qui étaient de véritables lieux de vie sociale.

Pourquoi avoir pensé à Philippe Starck ?

En tant que promoteur immobilier, on essaie de donner une identité aux lieux que l’on peut créer. On voulait donner à notre projet une dimension exceptionnelle, on a donc pensé à l’un des plus grands designers au monde qui est Philippe Starck. C’est la première fois qu’il signe un bâtiment dans son intégralité ? Pour ce projet, il a une double casquette, celle de designer mais aussi d’architecte. Christine Destenay, jeune architecte montpelliéraine, a saisi l’opportunité de le seconder ainsi que le bras droit de Starck, Stefano Robotti.

Quelles infrastructures abritera ce nuage ?

Le projet est cohérent et aborde une vision différente que Philippe Starck a su comprendre en termes d’utilisation des espaces. C’est bien d’avoir quelque chose de beau et de design mais encore faut-il pouvoir l’utiliser. Sur les deux derniers niveaux, il y aura le village sportif (gym, cardio-musculation, stretching…). Au troisième niveau, on retrouvera le village aquatique avec une piscine de 15 mètres, accompagné d’un espace détente doté d’un Spa. À côté de ça, il y aura le village d’enfant avec une structure de micro crèche. Au premier étage, le village de santé ouvrira ses portes aux professionnels qui auront leur cabinet sur place (ostéopathe, podologues, diététiciens…) . On pourra venir consulter parallèlement à une activité physique. Puis pour finir, au rez de chaussée la vie sociale rayonnera grâce aux divers boutiques et restaurants… Le soir il y aura aussi une vie avec des bars proposant de la musique, des DJs… Puis des petites boutiques, appelées « corners », se déclineront autour des nouvelles tendances de sportwear, d’accessoires…Des marques qui ne sont pas encore présentes en France mais qui ont déjà une couverture internationale investiront les lieux.

Quels matériaux seront utilisés lors de la construction?

On va utiliser beaucoup de matériaux bruts et l’on ne va rien cacher, pour un résultat étonnant quant au jeu de matière. Le nuage sera construit à partir d’ETFE (éthylène tétrafluoroéthylène) qui ressemble plus ou moins à du plastique. C’est un ballon formé de trois peaux gonflées en capiton. Des moteurs souffleront en permanence de l’air pour remplir cette façade. L’ETFE a des caractéristiques thermiques qui sont plus performantes que le verre. De l’extérieur, on pourra voir ce qu’il se passe à l’intérieur, surtout la nuit. Ça a été utilisé pour l’« Allianz Arena » – le stade de foot de Munich – ou encore « le cube d’eau » à Pékin pour les Jeux Olympiques. Mais ceci dit, c’est la première fois en France qu’il est utilisé sur la totalité d’un bâtiment. Pour la gare de Montpellier, cette matière a été utilisée mais seulement pour le plafond.

Y-a-t-il une raison d’établir ce projet à Port Marianne ?

À Port Marianne, on est sur un emplacement numéro un, c’est le nouveau cœur de Montpellier. On parle de nouveau centre-ville sur l’avenue Raymond Dugrand. Ce quartier est à la fois piéton et doté d’axe de circulation majeure avec le tramway. La continuité entre le bassin Jacques Cœur et le miroir d’eau crée pour moi une dynamique. En tant que promoteur, on est au courant des perspectives de la ville qui nous présente ce qu’il va se passer jusqu’en 2020. Puis on est déjà présent dans le quartier puisqu’on a construit des immeubles. On a pu y observer une réelle demande que ce soit en termes de logement, d’habitation ou d’entreprise.

Quel sera le public concerné par cet espace ?

C’est un public très diversifié, il n’y a pas de cible type. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas parce que le nom de Starck est associé au projet que ça va être inaccessible… Au contraire, c’est ce qui lui a plu dans notre projet, puisque Philippe Starck souhaite avant tout rendre accessible le design. On est sur un lieu accessible à toute la famille, donc nos prix seront basés sur du moyen de gamme. Pour que ce lieu soit vivant, il faut qu’il s’adresse au plus grand nombre.

Ce projet a-t-il un quelconque rapport avec la future cité du corps humain ?

Ça sera dans la continuité. Nous sommes à la fois dans le bien-être physique et mental, donc la cité du corps humain fera peut-être un effet miroir. Je pense que notre projet n’a pas était retenu par la ville pour rien…

A combien s’élève le montant des travaux ?

Je tiens à dire tout d’abord que c’est de l’investissement privé, car à un moment donné il y a eu un amalgame. Les gens ont commenté le projet en disant « c’est nos impôts qui vont payer… ». Non, ce n’est pas un projet de la ville de Montpellier. Les travaux du nuage s’élèvent à peu près 8 millions d’euros. En terme d’emploi direct, on créera entre 20 et 30 postes au sein du nuage, sans compter les emplois indirects qui seront générés par les commerces du rez de chaussée.

Philippe Starck parle lui-même du projet

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à propos de l'auteur

Auteur : Lucy Moreau

Collectionneuse d’instants présents, poète rêveuse aux temps perdus, journaliste des temps modernes, étudiante consciencieuse aux heures restantes. Premier pas dans la presse écrite au sein du Midi Libre en tant que stagiaire secrétaire, j’y ai appris la polyvalence et l’exigence de l’immédiateté. Passionnée par la verve affutée et les écrits originaux, je considère la plume comme étant aussi dévastatrice que la chair à canon. Mener la révolution, dans les tranchées numériques, tel est mon destin. Hasta la victoria, SIEMPRE.