Remettons les pendules à l’heure !

Par le 25 octobre 2009

Bonne nouvelle pour les adeptes de la grasse matinée. La nuit dernière nous avons changé d’heure, et gagné 60 minutes de sommeil supplémentaires. Les français ne sont pas les seuls à bénéficier de ce privilège, la plupart des européens auront également une heure de plus sous la couette.
Cependant Gordon Brown se lèvera quand même une heure après François Fillon, qui se lèvera lui-même une heure après son homologue finlandais, Matti Taneli Vanhanen. La faute aux fuseaux horaires : ainsi, le Portugal, la Grande-Bretagne, l’Irlande et les îles Canaries ont une heure de moins que la France, tandis que la Grèce, la Finlande et les pays Baltes ont, eux, une heure de plus.

Et si on a oublié de changer d’heure ? Cette année, rien ne sert de chercher midi à quatorze heure, puisque ça tombe un dimanche, et même les éternels retardataires qui seront pour une fois une heure en avance ne pourront pas impressionner leurs chefs… Dommage.

D’où vient donc cette habitude étrange qui rythme pourtant les horloges et pendules des français depuis maintenant presque 34 ans?

L’idée a germée dès 1784 Outre Atlantique dans la tête de Benjamin Franklin, afin d’économiser l’énergie. Ce n’est qu’en 1916 que le député bas-alpin André Honnorat fit la proposition au parlement français qui institua une loi votée en 1917. Puis, l’heure d’été fut abandonnée. Jusqu’au 18 mars 1976, suite au choc pétrolier de 1973 qui incita les gouvernements à se lancer dans des politiques d’économie énergétique. L’objectif des gouvernants étant de réduire les consommations d’électricité en matière d’éclairage en soirée.

Il y a quelques années, en 1996, il fut question d’oublier cette tradition ancestrale. Et à la question «faut-il conserver l’heure estivale ou l’heure d’hiver», un très sérieux rapport du Sénat à l’attention de l’Union Européenne estime que cette mesure qui visait à l’origine à économiser de l’énergie électrique n’a plus lieu d’être avec l’avènement du nucléaire. L’idée d’un référendum a même été évoquée chez certains politiciens, fervents défenseurs de la démocratie. Et un sénateur, M. Jacques Habert a déploré, toutefois, que « le maintien de l’heure d’hiver en permanence réduise la durée des longues soirées d’été dont il appréciait l’agrément. »

Ce rapport insiste par ailleurs sur le fait que se baser sur l’horaire d’hiver, GMT+1( Greenwich Mean Time), « aurait pour avantage de cesser de manipuler les données naturelles de la vie, dont on connaît désormais l’importance et les conséquences qu’elles peuvent avoir en termes de santé publique. ». Car oui, le changement à l’heure d’été, GMT+2, provoquerait une chrono-rupture désastreuse sur nos organismes, puisque déréglant nos rythmes biologiques et engendrant « troubles du sommeil, de l’appétit, de la capacité de travail, voire de l’humeur, lors des changements horaires et notamment lorsque (…) le temps de sommeil est amputé d’une heure. »

Qui a dit que les problèmes de santé publique n’intéressaient pas l’Etat ?

Sûrement pas Mme Bachelot qui, en pleine campagne de vaccination contre la grippe H1N1, tente de convaincre des français plutôt réticents. Selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France, seuls 17% des Français envisageraient de se faire piquer. « Peut-être le changement d’heure va-t-il leur remettre les pendules à l’heure » doit espérer Mme Bachelot. La commande de vaccin a, il est vrai, tout de même coûté la modique somme de presque un milliard d’euros au gouvernement français. On ne lésine pas sur les moyens en France lorsque c’est une affaire de santé publique.

Quand à Nicolas Sarkozy, à peine sorti de la tourmente filiale, de la polémique Mitterrand et le procès Clearstream ayant touché à sa fin, le voilà poursuivi par le temps lui-même. Il est vrai qu’il lui faudra peut-être faire le tour du cadran pour mettre à l’heure les nombreuses montres Rolex qui constituent sa collection personnelle, preuve s’il en est qu’à 50 ans il n’a pas raté sa vie (dixit Jaques Séguéla).

Pour en savoir plus sur le rapport et l’origine du changement d’heure:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Heure_d’été
http://www.senat.fr/rap/r96-13/r96-13.html

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à propos de l'auteur

Auteur : Camille Garcia

« Avec le temps va tout s’en va », disait le grand Ferré... Tout, sauf cette envie de journalisme qui me tiraille déjà depuis longtemps. Le chemin fut sinueux et peu conventionnel avant d’intégrer ce master métiers du journalisme. Cinq longues années à errer entre une première année de droit, puis un master 1 LEA Europe qui aura eut le mérite de me faire franchir les frontières du territoire français pendant deux ans. Après un passage à Liverpool chez les quatre garçons dans le vent que sont les Beatles ou une épopée andalouse chez le roi Boabdil et sa divine Alhambra de Granada, me voilà en territoire Héraultais. « L e journalisme, c’est bouché » me disait déjà à l’époque Mme François la conseillère d’orientation en troisième. « Les journalistes, tous des fouineurs » ajoutait Mr Chabrier mon cher et tendre voisin. C’est dire si journaliste est une vocation, un sacerdoce qui demande avant même de pouvoir l’exercer une grande ténacité et une grande volonté pour s’opposer aux nombreux pessimistes voire détracteurs de la profession. Et pour continuer avec la morosité ambiante, maintenant, c’est la crise de la presse, la mort des journaux, le lecteur n’achète plus, ne fait plus confiance aux journalistes... Mais alors pourquoi vouloir se lancer dans une bataille déjà perdue ? Ma réponse est simple et courte : je ne me vois pas faire autre chose et c’est une histoire de passion et de passionnés. Je crois que c’est à nous futurs journalistes de reconquérir nos lecteurs, de revaloriser l’information, de la diversifier, de la rendre originale et pluraliste en répondant aux besoins du lectorat sans oublier de susciter chez eux l’envie de s’informer, d’en savoir plus. Alors même si les journalistes précaires se ramassent à la pelle comme les feuilles mortes du grand Prévert, tant pis! Je reste convaincue qu’après l’automne vient le printemps et qu’une nouvelle génération de journalistes, la nôtre, aura sa place. Satanée optimisme quand tu nous tiens !