Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street

Par le 25 janvier 2008

Réalisé par Tim Burton.
D’après le livret de Hugh Wheeler et la comédie musicale de Stephen Sondheim.
Avec Johnny Depp, Helena Bonham Carter.

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Cette histoire s’inspire de faits réels pour les uns, d’une légende urbaine pour les autres…

Londres, XIXème siècle. Après 15 ans d’absence, le barbier Benjamin Barker, alias Sweeney Todd, revient du bagne. Une cible en ligne de mire : le juge Turpin, qui l’a condamné injustement afin de convoiter sans entraves sa chère et tendre Lucy. Il doit payer le prix fort. A Fleet Street, le vengeur aux lames d’argent loge sous la même enseigne que Mme Nellie Lovett, éperdument amoureuse de lui. De leur union naît un commerce terrible mais florissant : le diabolique Monsieur T. égorge les clients qui viennent se faire raser ; son assistante se charge ensuite de les cuisiner façon tourte à la viande.

Au départ, Sam Mendes (American Beauty, Les sentiers de la perdition) devait réaliser cette comédie musicale datant de 1979 et donner la tête d’affiche à Russell Crowe. Mais suite à un changement de calendrier, Tim Burton se réinvestit dans le projet et entame une sixième collaboration avec son acteur fétiche, Johnny Depp. Près de la capitale anglaise, le tournage du film a lieu dans les studios de Pinewood, après Sleepy Hollow et Charlie et la chocolaterie. Les acteurs ont suivi des entraînements vocaux pour tenir la note ; heureusement, l’antihéros du film n’est pas novice dans ce registre-là. Agé de 17 ans, il monte son groupe de punk rock The Kids. Puis il joue et chante dans Cry baby de John Waters (1990). Le résultat ? Une voix limpide et puissante digne des B.O de Walt Disney. Un peu lassante aussi, comme toutes les autres, lorsqu’elles ralentissent l’intrigue.

Sanguinolent et bon enfant à la fois, Sweeney Todd cumule les ambivalences. Le thème du cannibalisme renvoie à une peur infantile d’être mangé par l’autre. Il illustre la violence de notre propre société individualiste, où chacun écrase et dévore tout cru son voisin pour réussir. Les chants se mêlent à une atmosphère macabre, oscillant entre comédie et tragédie. Le réalisateur, fidèle à lui-même, plonge le spectateur dans un monde peut-être plus sombre encore que dans ses films précédents. Seuls quelques jets de sang rouge vif éclairent la ville grise. Tout semble sale, et rares sont les personnages qui gardent un coeur pur.

Comment qualifier une œuvre si hétéroclite ?

« Mon film ne ressemble pas vraiment à une comédie musicale, et moins encore à un opéra », a révélé Tim Burton à Antoine de Baecque sur le site de Rue 89. « En fait, cela ressemble davantage à un film muet avec de la musique. Comme un vieux film d’horreur. »

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