Tais-toi et cache-toi

Par le 26 novembre 2010

Existe-t-il encore une sphère privée dans laquelle chacun peut se retrouver et discuter de tout et de rien avec sa famille, ses amis ou bien ses collègues de travail ? On pouvait déjà en douter sur certains points mais c’est presque devenu officiel aujourd’hui. Et tout ça grâce à Facebook. Le dénigrement sur ce site peut désormais être un motif de licenciement. Aujourd’hui, le petit jouet de Mark Zuckerberg sert à tout et n’importe quoi. Il permet de se faire élire député en Suède, de communiquer à travers toute la planète avec près d’un internaute sur trois, de montrer sa vie à qui veut bien la voir. Et depuis quelques jours, donc, à se faire licencier pour « faute grave », « incitation à la rébellion » et « dénigrement de l’entreprise ». Facebook est un lieu public où l’on affiche sa vie privée avec les conséquences que cela peut engendrer.

Qu’en est-il alors de la liberté d’expression, d’opinion ? Même si celles-ci doivent toutefois être encadrées par le droit français, on en vient à surveiller tous nos faits et gestes, et davantage nos paroles. Si le « mur » de Facebook appartient à la sphère publique, à part chez soit, toutes nos paroles sont donc susceptibles d’être reprises par n’importe qui à mauvais escient. Dans le contexte actuel où la liberté des journalistes, c’est-à-dire le principe même de la démocratie, est sujet à discussion, il devient de plus en plus difficile de définir une frontière entre privé et public. Ainsi, alors que trois employés ont été licenciés pour avoir quelque peu « balancé », sur le ton de l’humour, sur leur entreprise ; qu’en est-il d’un Président de la République qui salue les journalistes d’un « amis pédophiles, à demain » ?

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à propos de l'auteur

Auteur : Hugo Jolion-David

Lycéen scientifique pour « m’ouvrir » toutes les portes après le bac, je me suis orienté vers une licence d’histoire avec un parcours « journalisme et monde contemporain ». Adolescent, j’ai longtemps hésité entre devenir journaliste ou bien kinésithérapeute, mais avec à chaque fois l’idée de travailler dans le monde du sport. Le sport, une véritable passion depuis l’enfance, mais aussi l'actualité, en particulier celle politique. La question était alors de savoir quel métier pourrait me permettre d’allier travail et plaisir, quel métier pourrait me permettre de partager ma passion, mes envies avec un public toujours de plus en plus exigeant… Le journalisme m’est alors apparu comme une évidence. Suivre le sport au quotidien, m’autoriser à voyager si la chance me le permet. Je me suis donc tourné vers l’histoire puis les sciences politiques et enfin cette année le Master 2 « métiers du journalisme » pour enfin véritablement me former à mon futur métier. En tout cas, je l’espère. Alors oui la presse est en crise et le journalisme est devenu de plus en plus précaire, surtout au début, mais quand cela est une véritable passion, il me semble évident de persévérer dans ce sens là. Au plaisir…