« Tout se passe dans la tête! »

Par le 12 janvier 2009

Faire du karaté sur des chaises roulantes, c’est le défi de 14 amateurs inscrits au club de handi karaté de la Maison Départementale des sports de Montpellier. Sous l’égide du coach Fateh Sebbak, les sportifs se retrouvent une fois par semaine, dans une ambiance bonne enfant mais la rigueur est de mise SVP !

Pour la rentrée 2008-2009, le coach Fateh Sebak, a réussi à rassembler 14 personnes invalides et trois stagiaires dans les locaux de la maison Départementale, pour leur faire partager sa passion du Karaté. « C’est tout simplement les mêmes techniques du karaté avec des méthodes plus adaptées » déclare t-il. Au programme de cette année sportive, de nombreux exercices de self défense, de la gymnastique et des rencontres avec d’autres clubs du Département et de la Région. Cependant, la self défense reste la priorité du coach, lui-même invalide, qui explique ce choix par les nombreuses agressions que subissent les personnes à mobilité réduite et les handicapés en général. Il nous déclare à ce propos: « j’essaye d’apprendre aux sportifs certaines techniques phares de la self défense pour qu’ils puissent se défendre en cas d’agression. Donc on peut joindre l’utile à l’agréable »

Plus qu’un sport, le handikaraté est donc un moyen de défense et surtout d’assurance pour ces personnes qui se sentent vulnérables et souvent dépendantes de leur entourage. Mais Fateh rappelle à chaque séance sa propre devise « tout se passe dans la tête ! ». Une façon bien à lui d’encourager son équipe à aller au delà de l’handicap pour vivre normalement au sein de leur environnement.

La séance type

Une séance type commence par un échauffement d’une dizaine de minutes animé par trois stagiaires, étudiants à l’UFR STAPS de l’université Montpellier 1. Comme Mathieu Quiriconi, âgé de 20, étudiant en deuxième année, qui explique son choix par un sentiment de satisfaction personnelle après chaque séance, car il avoue « se sentir utile, tout en développant le côté relationnel, qui reste très fort.» Bref, pour ces jeunes apprentis le stage est une belle leçon que donnent ces personnes invalides, en se battant contre le handicap et la passivité en général.

Après une première partie consacrée à l’échauffement, le coach annonce le thème du cours avec une démonstration. Les élèves doivent se prêter au jeu et refaire l’exercice avec les stagiaires. Mais le coach ne s’éloigne pas et garde un œil sur ces sportifs. D’ailleurs, il n’hésite pas à les encourager, les orienter et les motiver s’ils se découragent.
Troisième dan dans sa discipline du haut de sa trentaine, Fateh continue à mener un autre combat, pour faire connaitre le handi karaté en participant à des rencontres à l’échelle nationale ou internationale. La dernière en date, c’est « l’Istanbul Open day ». Mais le coach se dit confiant puisque désormais, les arbitres invalides peuvent arbitrer des compétition de sportifs valides, et cela n’est qu’un début…

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à propos de l'auteur

Auteur : Chahinez Sahraoui

Ayant exercé le journalisme en Algérie pendant trois ans, 2003-2006 (journal régional) où je m'occupais de la rubrique culturelle, j y ai mis une pause en 2006, histoire de voir ce qui se passe ailleurs. Destination la France, deux masters en communication et cette année je reviens enfin à la presse ! Après la pratique, j’ai choisi de reprendre les bases théoriques du métier, en général on fait la théorie après la pratique mais pour le moment l’inverse me réussit! Je n’ai pas de centres d’intérêts particuliers car je m’intéresse à tout. Sur haut courant.com, j’ai pour mission cette année, d’informer nos chers lecteurs sur l’actualité du Maghreb ….C’est parti