Tsunami : une tragédie indonésienne

Par le 1 novembre 2010

L’archipel indonésien des Mentawai a été submergé lundi 25 octobre par un violent tsunami. Provoqué par un séisme marin de magnitude 7,7 sur l’échelle de Richter, les petites îles au large de Sumatra, ont vu déferler d’impressionnantes vagues de plusieurs mètres de haut, une dizaine de minutes seulement après le tremblement de terre.
Sept jours après, 449 personnes ont déjà péri dans la catastrophe et une centaine reste encore disparue.

Certains mots sont synonymes de mauvais souvenirs. Pour l’Indonésie, le phénomène, bien connu, des tsunamis en fait parti. En décembre 2004, le pays était balayé par l’un des plus violents raz de marée connu en Asie, à la suite d’un séisme de magnitude 9,2 sur l’échelle de Richter. Plus de 220 000 personnes avaient alors perdu la vie dans les déferlantes de l’Océan Indien.

Lundi 25 octobre, l’Indonésie est venue une nouvelle fois, allonger la longue
liste des pays victimes de catastrophes naturelles. Un séisme maritime de magnitude 7,7 a entrainé la formation d’un important tsunami près des côtes indonésiennes. Et comme lors du tragique épisode de 2004, le tremblement de terre a trouvé son origine dans la faille de chevauchement de la plaques australienne et de celle de la Sonde. Situées à quelques kilomètres de l’épicentre, les îles des Mentawai, ont été les premières touchées, observant impuissantes, des vagues hautes de trois mètres pénétrer à l’intérieur des terres.

130 personnes retrouvées saines et sauves

Très vite, les premiers secours ont dénombré des centaines de morts dans les villages de pêcheurs des îles Pagai et Sipora. Et 48 heures après le drame, les corps découverts sur les plages se multiplient. L’espoir de retrouver des survivants reste mince. Ade Edward, responsable des service de secours est, lui, septique sur le sort des disparus : «  il est probable que les deux tiers des disparus aient été soit emportés par la mer, soit ensevelis ».

Comme toute catastrophe naturelle, le tsunami du 25 octobre a aussi eu son lot de miracles. Trois jours après la déferlante, un bébé de 18 mois est ainsi retrouvé vivant dans les branches d’un arbre par un petit garçon de dix ans. L’enfant dont les deux parents sont morts, fait figure de « miraculé ».
Autre bonne nouvelle : plus de 130 personnes portées disparues dans les îles dévastées par le tsunami, ont été retrouvées saines et sauves. Paniquées par l’avancée des eaux dans les terres, elles s’étaient réfugiées sur des collines de l’île de Pagaï du Nord.

Une faille dans un système sophistiqué d’alertes

Malgré ces quelques exceptions heureuses, le dernier bilan de l’AFP, dimanche 31 octobre, fait état de 449 morts et de 96 disparus. Des chiffres surprenants compte tenu de l’installation d’un système sophistiqué d’alertes dans tout le pays, suite à la catastrophe de décembre 2004.
Comment alors expliquer ce lourd bilan? Peu expérimentées, les sirènes prévenant la population du danger d’un tsunami sembleraient ne pas avoir atteints les villages les plus isolés d’Indonésie, sur lesquels les vagues géantes se sont abattues un quart d’heure seulement après la secousse. Une faille dans ce système d’alertes dont l’UNESCO veut tenir compte pour l’avenir, en préparant mieux les populations côtières des régions du monde les plus vulnérables.

1,5 millions d’euros débloqués par la Commission européenne

« Nous avons des problèmes à acheminer l’aide vers les Mentawaï ». Jimmy Nadapdap, directeur des opérations d’urgence en Indonésie constatait deux jours après la catastrophe, les grands problèmes de distribution d’aide. Les opérations de secours, mises en place dès l’annonce du tsunami, ont eu du mal à atteindre les zones les plus sinistrées. Isolées, les petites îles des Mentawaï sont longtemps restées difficiles d’accès et privées de communication. Fortes précipitations, routes impraticables, manque de bateaux… La liste des facteurs ayant empêché toute intervention extérieure aux zones touchées, est longue.

Le 31 octobre, l’aide a enfin pu être acheminée vers les îles, jusqu’alors inaccessibles. Une météo plus clémente dans l’archipel des Mentawaï, a permis aux hélicoptères et bateaux de ravitailler les villages les plus isolés. Les populations sinistrées reçoivent régulièrement de l’eau potable, des vivres, des médicaments et des tentes, nécessaires à l’organisation de « l’après tsunami ».

A l’heure où les secours continuent d’intervenir dans les îles indonésiennes, la commission européenne a d’ores et déjà débloqué 1,5 millions d’euros pour aider le pays à se reconstruire. L’Australie et les États-Unis ont également exprimé leur solidarité avec l’Indonésie. Au total, cinq millions de dollars d’aide ont été promis par plusieurs puissances mondiales.

Une somme qui ne sera pas de trop pour ce pays insulaire, qui doit affronter depuis le 26 octobre une nouvelle catastrophe naturelle : l’éruption du volcan Merapi qui menace, cette fois, le centre de l’île de Java.

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à propos de l'auteur

Auteur : Elodie Calas

Originaire d'un petit village tarnais, rien ne me prédestinait à m'orienter vers le métier de journaliste. Après un bac économique, une année d'hypokhâgne à Toulouse a suffit à me convaincre de rejoindre les bancs de la fac de droit. Et, après une courte expérience juridique, c'est finalement vers les sciences politiques (L3 et Master 1) que je me suis dirigée. Mon envie d'appartenir au cercle étroit des journalistes n'est pas nouvelle, mais ce n'est que cette année que mes ambitions professionnelles se ressentent, enfin, sur mon orientation universitaire. Comment expliquer ce choix du journalisme? Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui voient dans les journalistes de vicieux vautours manipulateurs, prêts à tout pour obtenir un scoop et l'étaler sur la place publique. Peut-être dois-je remercier ces détracteurs, car ce sont eux qui m'ont convaincu de persévérer dans cette voie. Et tenter de redonner ses lettres de noblesse au journalisme. Après tout un journaliste n'est-il pas ce contre pouvoir qui donne aux citoyens les clés indispensables à la compréhension d'une société ? Naïve ? Non, pas vraiment. Idéaliste ? Sans aucun doute...