Urbanisme : « Monaco relève les défis »

Par le 25 novembre 2014

Monaco est un des Etats les plus petits de la planète. Un espace restreint qui n’empêche pas la Principauté de poursuivre son développement, grâce au lancement de projets urbanistiques d’envergure, comme une extension de six hectares sur la mer. Des travaux d’aménagement indispensables pour la cité-Etat qui souhaite conserver sa compétitivité sur la scène internationale.

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Monaco, c’est une succession de chiffres qui donnent le vertige. Ses 37 000 habitants se partagent un territoire de deux petits kilomètres carrés, offrant à la principauté le titre de pays le plus dense du monde, avec un record de 18 000 habitants au km2. C’est sans compter les quelque 50 000 salariés qui viennent chaque jour travailler à Monaco. Ces données illustrent à quel point l’aménagement du territoire représente un défi majeur pour la Principauté.

En réponse à ce dilemme à la fois démographique et spatial, la politique d’aménagement monégasque a pris une nouvelle ampleur ces dernières années. Le gouvernement a fait le choix de privilégier deux axes, la rénovation du bâti existant et l’extension du territoire. L’enjeu est de taille puisqu’il en va du développement économique qui, dans le cas de la Principauté, se trouve fortement lié au développement urbain. « Aujourd’hui, le budget de l’Etat est d’un milliard d’euros et provient uniquement de l’impôt, souligne Michel Roger, Ministre d’Etat de la Principauté. Pour que le budget croisse, il faut que de nouveaux résidents viennent s’installer, achètent des appartements, mettent leurs enfants à l’école et travaillent dans la Principauté. Pour cela, nous avons besoin de place ».

« Si Monaco n’est plus en travaux, Monaco va décliner »

Il est vrai que la cité-Etat fourmille de chantiers en tous genres. En déambulant dans les rues de la Principauté, difficile de ne pas tomber sur des échafaudages ou d’apercevoir une grue à l’horizon. De quoi donner l’impression d’un territoire en perpétuelle mutation. « Monaco est sans cesse en reconstruction, en extension, en hauteur, sur la mer ou en sous-sol » décrit le Ministre. « Alors évidemment, il y a des gens qui disent qu’il y a trop de travaux, qu’il y a du bruit et qu’on ne peut pas circuler. Mais si Monaco n’est plus en travaux, Monaco va décliner ». Il faut dire que ces chantiers engendrent de lourdes retombées économiques pour la Principauté. « Les travaux publics sont une source importante de recettes pour l’Etat grâce à la TVA et aux cotisations sociales, révèle le chef du gouvernement. Et puis ça fait travailler les entreprises monégasques ».

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La rénovation du mythique Hôtel de Paris témoigne de cette politique de reconstruction. Le célèbre palace de Monte-Carlo s’est engagé dans une opération de réhabilitation en profondeur. « Tout va être détruit à l’intérieur. La rénovation fait le tour de l’hôtel mais on ne touche pas à la façade ni au Grand Salon, tient à rassurer Michel Roger, haut-fonctionnaire français nommé Ministre d’Etat de la Principauté par le Prince Albert II en 2010. Alors que les travaux doivent s’étaler sur quatre ans, « l’hôtel va rouvrir fin décembre 2014 avec un nombre de chambres réduit ». Des travaux rendus nécessaires par le besoin de s’aligner sur les établissements d’accueil étrangers. « La clientèle qui vient à Monaco est entièrement mondialisée et habituée à un certain nombre de standards de confort et de luxe. C’est la raison pour laquelle l’emblématique Hôtel de Paris est en restauration. Le bâtiment n’était plus aux normes des grands palaces internationaux » confesse l’homme politique. Une amélioration des infrastructures révélatrice du statut de destination touristique haut-de-gamme de la Principauté. Cette dernière accueille en moyenne 7 millions de touristes par an.

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Dans les airs ou sur la mer

« Depuis deux ans, le nombre de nouveaux résidents est en très forte augmentation » constate le numéro 2 de l’exécutif. Avec 695 nouveaux habitants en 2013, la Principauté se doit de renforcer son offre de logements. Sauf que la tâche n’est pas simple, car les possibilités d’extension sont limitées. Au regard de sa situation géographique complexe, nichée entre les falaises et la mer, la Principauté cumule les handicaps. L’absence de terrains disponibles et l’exiguïté de son territoire sont autant de contraintes techniques liées à l’urbanisation. D’où une nécessite d’optimiser l’espace. La construction en hauteur fait partie des solutions trouvées. La silhouette élancée de la Tour Odéon illustre cette recherche de verticalité. Haute de 170 mètres et dotée de 49 étages répartis sur 50 000 m2, la tour dont la livraison est prévue au printemps 2015 accueillera des bureaux, des commerces et des logements de luxe. Comble du chic, les quatre derniers étages supérieurs seront destinés à un seul et même appartement, déjà présenté comme le plus cher du monde avec une mise en vente à 300 millions d’euros, pour une surface de 3300 m2. Edifié sur les hauteurs de Monaco, le gratte-ciel préfigure l’aménagement d’un nouveau pôle d’affaires et d’habitations dans une Principauté plus que jamais en quête d’espace.

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Quand ce n’est pas dans les airs, c’est sur son espace maritime que Monaco entend bâtir son futur. A ce titre, la construction d’un éco-quartier de six hectares sur la mer apparaît comme un ultime recours destiné à prolonger l’image dynamique de la Principauté. Programmé pour accueillir des bâtiments à vocation résidentielle afin de loger une population en forte croissance, ce projet actuellement en cours de négociations s’annonce d’ores et déjà pharaonique. Pilotée par Bouygues, cette extension sur la mer nécessitera la construction d’une plateforme sur les fonds marins et devra composer avec un environnement protégé puisqu’elle doit s’insérer au milieu de deux zones naturelles. Le coût de l’opération est à la mesure de l’ampleur du projet. La réalisation des infrastructures et des aménagements de l’extension, hors superstructures, est estimée à environ un milliard d’euros. Le projet final devrait être dévoilé à l’été 2015, avant d’entrer dans sa phase opérationnelle qui devrait nécessiter dix années de travaux.

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à propos de l'auteur

Auteur : NICOLAS FORQUET

Gros consommateur d’actualité, je m’injecte avec application ma dose quotidienne d’information. Quoi de plus passionnant que de plonger au cœur de l’évènement ? A mon intérêt pour le journalisme politique s’agrège un suivi de l’actualité à toutes les échelles : locale, nationale et internationale. Ma licence en sciences politiques à l’Université Lyon II m’a offert un savoir que je compte bien réutiliser dans ma pratique du journalisme. En quête de belgitude, j’ai passé ma troisième année de licence tout là-haut, à Bruxelles. Cette ville du « Nord » m’a séduit par son caractère chaleureux et son dynamisme, caché derrière son calme apparent. En intégrant un master 1 de sciences politiques dans la capitale des Gaules, j’ai décidé, en parallèle, de pratiquer une activité journalistique afin de m’immerger dans ce milieu tant fantasmé. C’est ainsi que j’ai exercé pour le quotidien régional Le Progrès en qualité de correspondant local de presse, pendant une année. Ce que j’en retiens ? Un univers passionnant et une pratique assidue du terrain, au contact de personnalités diverses, élus, acteurs du milieu culturel ou responsables associatifs. Cette expérience enrichissante m’a conforté dans mon souhait de m’orienter dans le monde de la presse et des médias. Ce Master 2, je le vois comme une opportunité destinée à assimiler les techniques propres à ce métier et à me donner les clés pour ouvrir les portes du journalisme professionnel.