Virgile Joly, précurseur bio, toujours plus près de la nature

Par le 27 janvier 2017

Pionnier en bio, le vigneron Virgile Joly cultive la vigne en symbiose avec la nature et la biodiversité. Rencontre sur son domaine plus singulier que jamais au cœur de l’AOC Saint Saturnin.

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À Saint-Saturnin coule le vin… Dès l’entrée du village, une myriade de panneaux indique par des flèches la direction des domaines et des chais. Pas de doute, on vit ici au rythme de la vigne. Située à côté de l’église, la cave du domaine Virgile Joly occupe une place idéale dans le village.

Le domaine Virgile Joly ancré dans le bio

Originaire de la Vallée du Rhône, entre Avignon et Vaison-la-Romaine, Virgile, 42 ans, se découvre une passion pour la vigne à 17 ans. Au contact de ses grands-parents, viticulteurs dans le Vaucluse, il décide d’en faire son métier. Diplôme d’œnologue validé, Virgile Joly travaille au Chili et en France avant de s’installer sur le domaine de Saint-Saturnin en 2000. D’emblée, il fait le choix ambitieux et novateur de travailler son unique hectare de vigne tout en bio. « Le bio était une façon pour moi de respecter le terroir, de faire des grands vins, et miser sur leur qualité. Travailler sans pesticides, c’était le choix de la qualité et de la santé » explique-t-il.

Les débuts sont difficiles mais le jeune vigneron s’accroche. À l’époque, il affronte les multiples critiques des vignerons traditionnels face au bio. « Je me souviens avoir entendu des paroles très dures… que le vin bio était du mauvais vin, que ce n’était pas du vrai vin. » dit-il d’un ton assez triste. « Aujourd’hui les mentalités ont évolué et de nombreux vignerons se lancent dans le bio, c’est encourageant et ça donne du baume au cœur » déclare-t-il, ému.

Quand Virgile Joly s’installe sur le domaine, il ne sait pas encore que son aventure deviendra une histoire de famille. Il rencontre l’année suivante sa compagne actuelle, Magdalena, venue faire des vendanges. Elle s’installe au domaine en 2003. Il se développe et s’agrandit vite.

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En 2006, il compte 8,5 ha et produit près de 30 000 bouteilles. Aujourd’hui, le couple est à la tête de 15 ha de vigne et commercialise autour de 80 000 bouteilles par an. Il travaille trois cépages principaux : mourvèdre, syrah et grenache en rouge et deux complémentaires : carignan et cinsault en blanc et rosé. « Ce que j’aime dans le Languedoc, c’est que chaque vigneron peut s’exprimer à travers son vin, tout en finesse » assure ce passionné.

Virgile Joly a choisi de s’installer à Saint Saturnin, situé au pied du Larzac pour « la richesse de son terroir », avec la ferme intention de le défendre et de le promouvoir. Il a également toujours souhaiter rendre accessible le vin bio. Son entrée de gamme Joly rouge ou Joly blanc est disponible à partir de 10 euros.

Un projet de biodiversité innovant

Pionnier du bio dans l’AOC, il est aujourd’hui président du Syndicat des Producteurs de l’AOC Saint Saturnin. Précurseur en son temps, il est aujourd’hui à l’avant-garde de la culture du vin au plus près de son écosystème. « La qualité du vin est dépendante de la biodiversité et de la nature qui nous entoure » explique-t-il. À ce titre, l’AOC travaille depuis quelques mois conjointement avec le Conservatoire des espaces naturels pour réintroduire la faune et la flore à proximité des vignes.

Après une série d’études, plusieurs installations sont mises en place au cœur de son domaine pour recréer un terrain propice au développement des espèces animales et végétales.

Finalement, « ce projet a pour but de créer une harmonie entre la nature et la culture de la vigne ». Le domaine Virgile Joly regorge encore de projets… le mieux est encore de venir lui en parler au salon Vinisud de Montpellier et Millésime Bio à Marseille.

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à propos de l'auteur

Auteur : Julien Mora

A l’heure de l’« infobésité », le rôle du journaliste devient davantage prégnant. Ainsi, le journaliste a pour devoir d’informer les citoyens avec rigueur et de les guider dans ce flux d’information. En dépit de la défiance de la population, il reste encore aujourd’hui un élément essentiel au bon fonctionnement de la démocratie française. Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde déclarait que « le journalisme, c’est le contact et la distance ». D’une part, être journaliste me permet d’être sur le terrain pour discuter, échanger avec des acteurs et d’autre part de prendre du recul, garder une certaine distance et rendre compte aux lecteurs d’une information sourcée et honnête. Couvrir des événements sportifs ou culturels m’a permis de me rendre compte du métier de journaliste. Etre journaliste, c’est être utile à la société. Etre journaliste, c’est être rigoureux et créatif. Journaliste, me voilà !