XV de France : le syndrome Poulidor

Par le 27 octobre 2011

Toujours placée, jamais gagnante. L’équipe de France de rugby a échoué pour la troisième fois de son histoire en finale de la Coupe du monde (7-8 contre la Nouvelle-Zélande) alors qu’elle n’a jamais été aussi proche d’écrire son nom au palmarès. Frustrant.

Il y a des défaites au goût amer laissant une impression d’inachevé. C’est ce genre de défaite qu’a connu le XV de France en finale de la Coupe du monde de rugby contre les redoutables All Blacks (7-8).

Si près, si loin…

Au lendemain de l’humiliant revers contre les Tonga (14-19) lors du dernier match du premier tour, peu de personnes auraient misé ne serait-ce qu’un kopeck sur la capacité des hommes de Marc Lièvremont à atteindre la finale et faire jeu égal avec les favoris Néo-Zélandais. Pourtant, les Bleus ont attendu l’ultime rencontre pour livrer leur meilleure prestation de la compétition. Et c’est tout le paradoxe.

Arrivés en finale après une performance indigeste face à des Gallois réduits à quatorze (9-8), les Tricolores ont vu la chance les délaisser bien que s’étant battus avec un courage exemplaire. « En donnant le sentiment de s’abandonner au hasard offensivement, ils n’ont réellement été en mesure d’asseoir un semblant de jeu pour poser leurs mains sur la coupe William Webb Ellis » résume Vincent Péré-Lahaille, envoyé spécial du journal L’Equipe. Pourtant, si le Montpelliérain François Trinh-Duc passe sa pénalité à la 65ème minute, la donne aurait été tout autre… Mais avec des si…

Polémique autour de l’arbitrage

Qu’a-t-il manqué ? Un soupçon de chance certes, et peut-être un arbitre impartial. A l’issue de la finale, l’arbitre de la rencontre a eu les oreilles qui ont sifflé. « On a eu l’impression de jouer à seize contre quinze » déplore Dimitri Szarzewski.

Dans les faits il est reproché à M. Craig Joubert de n’avoir jamais sifflé la pénalité tant attendue qui aurait permis à la France de passer devant au tableau d’affichage, notamment sur un hors-jeu néo-zélandais en toute fin de rencontre.

Dans les colonnes de Sud Ouest, Thierry Dusautoir revient sur l’arbitrage : « Je pense qu’il n’y avait pas de meilleur arbitre pour diriger cette finale. Joubert, c’est le meilleur. Je le pense toujours. Il y a eu des erreurs contre nous mais je n’aurais pas souhaité quelqu’un d’autre ». Pas rancunier, le capitaine français. A bien y réfléchir, si le Néo-Zélandais Piri Weepu avait été plus en verve sur les pénalités, la polémique n’aurait pas eu lieu d’être.

1987, 1999 et maintenant 2011

Avec trois finales, la France n’en est pas à son premier coup d’essai. A chaque fois, l’équipe se rapproche du Saint-Graal sans pour autant y parvenir jusqu’à présent.

Il y a eu d’abord 1987. Dans un rugby encore ancré dans l’amateurisme, et après un exploit retentissant contre l’Australie en demi-finale (30-24), la France ne peut rien faire en finale contre la Nouvelle-Zélande (9-29) qui domine la discipline depuis presque un siècle.

1999, ensuite. Comme douze ans auparavant, les Bleus réussissent un superbe exploit en demi-finale en passant plus de 30 points consécutifs aux All Blacks (43-31). Cette fois c’est l’Australie qui se dresse en obstacle insurmontable en finale (12-35).

Maintenant, 2011. Pas d’exploit unique. Juste un petit point de différence avec le champion…

Jamais deux sans trois. L’occasion était trop belle pour faire mentir la célèbre expression. Mais c’était peine perdue. « C’était écrit… » titre lequipe.fr, comme si la victoire ne pouvait aller qu’aux All Blacks. Il faudra donc patienter quatre ans de plus pour espérer voir les Bleus sur le toit du monde.

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à propos de l'auteur

Auteur : Thibaut Jullien

« Journaliste sportif, même si ça dérange » disait Roland Passevant. Quoiqu’on en pense, le journalisme de sport est une spécialité du journalisme comme une autre, et pourtant pas comme les autres. Originaire de Dijon, handballeur amateur, mon ambition de faire un métier autour du sport est allée crescendo. Bac STT en poche, je m’oriente d’abord vers un BTS Informatique. Il s’est vite avéré pour moi que le domaine de l’informatique était plus un loisir qu’une vocation professionnelle. Je me suis donc tourné vers une licence de droit afin de m’ouvrir d’autres portes. Durant mes années de juriste, j’ai eu l’occasion d’entrer au service des sports du journal Le Bien Public à Dijon. J’ai donc effectué des piges (compte-rendu, reportages, interviews) sur différents évènements sportifs en Côte-d’Or (21), tous les weekends. Une vocation est née. L’enchainement d’un bon nombre de piges me permet d’avoir un bagage non négligeable. Curieux par nature, la pratique m’a fait découvrir véritablement le passionnant métier de journaliste. C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers un M2 Journalisme après avoir accompli un M1 Science Politique à Bordeaux.