Plusieurs millions de visiteurs, 80 projets de mise en lumière, huit millions de lumignons vendus, et la totalité du parc hôtelier qui affiche complet pendant quatre jours, telle est la fête des Lumières à Lyon. Et si les habitants se plaignent désormais de ne plus pouvoir descendre dans les rues le huit décembre, c’est parce que ce soir-là, la ville est noircie de monde. En 1850, Lyon lance un concours pour la réalisation d’une statue de la Vierge Marie qui serait installée au sommet de la colline de Fourvière. Un an plus tard, c’est le sculpteur Fabisch qui voit sa statue plaquée or inaugurée le huitième jour du mois de décembre. À cette occasion, les lyonnais agrémentent leurs fenêtres de lumignons et la tradition s’est poursuivie sans interruption jusqu’à aujourd’hui.
0,1% de la consommation annuelle d’énergie
Chaque année, la ville est illuminée par ses habitants. Tous sont très attachés à cette fête, d’autant plus qu’elle signifie l’entrée de la ville dans les fêtes de fin d’année. Cette date est généralement le signe qu’il faut acheter sapins de Noël, boules de verre et autres guirlandes éclatantes.
La Mairie de Lyon a cependant adapté cette fête religieuse aux exigences de notre temps, et en a fait la vitrine au combien visible de la ville. C’est désormais un dispositif gigantesque qui est installé chaque année pendant quatre jours. En 2002, la Ville a créé l’association LUCI (pour Lighting Urban Community International). Cette organisation qui regroupe désormais 64 villes du monde entier vise à mettre en valeur le rôle que tient l’éclairage dans le développement d’une ville. Vaste lieu d’échange entre cités, LUCI a d’abord été créée pour l’installation de la fête des Lumières. Grâce à elle, les quatre jours de réjouissances ne brûlent que 0,1% de la consommation annuelle d’énergie.
328 sites mis en lumière pour une facture de 3000 euros
Les lampes à incandescence, mangeuses boulimiques d’énergie, ont été remplacées par des LED, à la consommation très basse. Les matériaux utilisés sont pour la plupart recyclables, et la puissance des lanternes a été réduite de 40%. Ainsi, chaque année, la facture d’électricité s’élève à moins de 3000 euros, alors que le nombre de sites mis en lumière est passé de 107 à 328 depuis 1989. Une grande partie des éclairages mis en place pour le huit décembre reste généralement durant toutes les fêtes de Noël.
Si la réputation de cet événement n’est plus à faire tant les visiteurs se bousculent pour y participer, le but de la Ville de Lyon est désormais de promouvoir son côté écolo. C’est l’objet même de l’existence de LUCI, et de la décision de rendre permanentes certaines illuminations. La Manufacture des Tabacs est ainsi constamment illuminée de milles couleurs dès que la nuit s’installe. La halte ferroviaire de Jean Macé est incessamment teintée d’un bleu électrique. La tour TDF, petite tour Eiffel, qui culmine à la droite de la basilique de Fourvière, s’illumine de jaune or chaque soir. Une ville entière mise en beauté pour seulement onze euros par habitant et par an. Le prix est bas pour un tel résultat.
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