« J’aime les choses barbantes. J’aime que les choses soient exactement pareilles encore et encore.«
Un peintre de Cour. La notoriété ne leur faisait pas défaut mais rien ne garantissait leur postérité : stars hollywoodiennes, hommes politiques et richissimes marchands sont passés derrière le polaroïd Big Shot d’Andy Warhol pour laisser un profil dans l’histoire de l’art. Pendant les vingt dernières années de sa vie, le maître du Pop Art a réalisé ces portraits au gré des commandes, à des fins privées et sans qu’aucune exposition ne soit prévue. Le Grand Palais s’offre le luxe de réunir 250 portraits, tour à tour célèbres et intimistes.
Qui oserait dire de lui qu’il était ennuyeux et répétitif? Dans « Ma philosophie de A à B et vice versa », il déclarait « Tout le monde est très beau, ou alors personne.« . Des propos que ne contrediraient pas Mick Jagger, Stallone, Bardot ou Sonia Rykiel, tous photographiés et colorés par l’artiste. Le secret de ses œuvres réside dans une transposition sérigraphique de portraits, sélectionnés et repeints avec soin. Un procédé reconnaissable parmi tous.
Une passion peut en cacher une autre. On reconnait souvent Andy Warhol à sa peinture, elle n’est pourtant pas la seule activité à laquelle il se soit adonné avec passion. Considéré comme l’un des précurseurs du Pop Art, il participe en 1962 avec Roy Lichtenstein et une poignée d’artistes français (Klein, Niki de Saint Phalle) à une consécration du nouveau réalisme « The New Realists » qui se tient à New York. L’année suivante, il ouvre une usine désaffectée, la Factory. Elle lui sert à produire un groupe de rock « The Velvet Underground » et a tourner de nombreux films expérimentaux. Les portraits de commande auraient été des rentrées d’argent nécessaires pour son « cinéma conceptuel ».
Celui qui a osé déclarer « Une personne c’est de la compagnie, deux c’est la foule, trois c’est une réception » pourrait faire l’objet d’un intarissable défilé de visiteurs à partir du 18 mars.