Chantal Sébire relance le débat sur l’euthanasie.

Par le 12 mars 2008

Chantal Sébire, défigurée par une maladie incurable, a demandé mercredi à la justice le droit d’être euthanasiée par un de ses médecins.  » Une requête exceptionnelle et légitime  » selon son avocat, Me Gilles Antonowicz.

Chantal Sébire, ancienne professeur des écoles de 52 ans, domiciliée à Plombières-les-Dijon (Côte-d’Or) et mère de trois enfants, a appris en 2002 qu’elle était atteinte d’une « Esthesioneuroblastome« , une tumeur évolutive des sinus et de la cavité nasale.
Une maladie très rare – seuls 200 cas ont été recensés dans le monde depuis 20 ans -, incurable et dont l’évolution provoque une déformation spectaculaire et irréversible du visage. Dans une interview au Monde le 12 mars, Chantal Sébire dit se sentir  » littéralement mangée par la douleur. « 

Dernier combat. Opposé au suicide, cette mère de famille de trois enfants avait évoqué l’idée de rejoindre la suisse, la Belgique ou les Pays-Bas afin de bénéficier d’une euthanasie. En saisissant la justice Française, son combat pour le droit de mourir dans la dignité prend une autre ampleur. Oublié depuis l’affaire Vincent Imbert, le débat sur l’euthanasie refait subitement surface.  » C’est le dernier combat que je peux mener, s’il ne me sert pas directement, qu’il serve au moins à d’autres après moi.  » explique Chantal Sébire dans son interview au Monde.

« Je demande simplement que ce calvaire s’arrête. »

Loi Léonetti. Selon son avocat, Me Gilles Antonowicz, la loi Léonetti du 22 avril 2005 sur les droits des malades « reconnait le droit aux malades en fin de vie de refuser tout traitement et le droit de soulager leurs souffrances, mais elle ne dit rien lorsque les malades refusent la solution proposée qui est le coma artificiel et la mort au bout de dix à quinze jours » .
Le président du tribunal de grande instance (TGI) de Dijon «a mis son jugement en délibéré à lundi prochain», a précisé à l’AFP Me Antonowicz, qualifiant cette démarche de «première.»

En conclusion de son interview, Chantal Sébire confie sa vision de l’euthanasie, «il ne s’agit nullement de tuer, mais de poser un geste d’amour envers l’humain en souffrance en face de soi, d’accompagner vers ce dernier cap. Nous ne sommes pas des éternels vivants, ni vous ni moi. Je demande simplement que ce calvaire s’arrête.»

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à propos de l'auteur

Auteur : Julien Ginoux

Diplômé de Sciences-Po Grenoble en 2007, j’ai intégré le master Métiers du Journalisme à Montpellier en 2008. Fraichement diplômé, j’ai signé un contrat avec le Dauphiné Libéré. Mission : participer au lancement du tri-média Avignews.com. Un hebdo gratuit, un site internet et des vidéos. Deux ans après sa mise en orbite, la fusée avignews poursuit son envol et atteint des sommets inespérés. En 2010, je quitte l’équipe d’Avignews pour rejoindre celle du quotidien Vaucluse matin appartenant lui-aussi au groupe du Dauphiné Libéré. Mon quotidien ? Faits divers, dossiers, actualité locale, animateur de zone de vie.