Venus en nombre pour soutenir Mohamed, sans-papiers en procédure d’expulsion, les protestataires et la Coordination des Comités de soutien aux sans-papiers de Montpellier sont restés environ une heure sur place pour alerter le préfet. Cette action qui s’est déroulée en fin d’après-midi était directement liée à l’hospitalisation le jour même de Mohammed. Ce dernier a entamé une grève de la faim et de la soif suite au jugement du tribunal administratif qui a confirmé son obligation de quitter le territoire français il y a une semaine.
Scandant des slogans comme : « Première, deuxième, troisième génération, nous somme tous des enfants d’immigrés » ou encore « Liberté pour tous, égalité pour tous, des papiers pour tous », les manifestants étaient là pour crier leur colère et dénoncer les méthodes toujours plus autoritaires de la préfecture. Comme l’explique un manifestant : «L’augmentation des objectifs chiffrés du gouvernement en matière d’expulsion rend les procédures de recours quasiment impossibles et de moins en moins humaines ».
Un contrôle sur le lieu de travail avec la collaboration de l’URSSAF
D’après une source proche du dossier, Mohamed ainsi que son collègue Jamel travaillaient sur un chantier de Pérols lorsqu’ils ont été arrêtés le 11 Janvier 2012. C’est l’URSSAF (Unions de Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d’Allocations Familiales), considérant que le travail était non déclaré, qui aurait appelé la police pour procéder au contrôle d’identité des deux travailleurs incarcérés le jour même au centre de rétention de Sète.
Mohamed est arrivé en France en 1989 depuis le Maroc pour rejoindre sa famille. Depuis, il travaille en tant que maçon. Âgé de 41 ans, il a passé plus de la moitié de sa vie ici. Malgré ses multiples demandes de titre de séjour auprès de la préfecture de Montpellier ses droits au séjour en France n’ont jamais été reconnus. C’est pour cette raison qu’il a déposé une nouvelle demande de régularisation groupée avec 71 autres personnes le 18 mai 2010. Suite à un nouveau refus de la préfecture qui a considéré que ni son travail en tant que maçon ni sa présence en France depuis plus de 20 ans ne lui permettaient d’être régularisé, Mohammed s’est maintenu sur le territoire qu’il n’a pu envisager de quitter et a engagé une procédure en appel à la cour administrative d’appel de Marseille.
C’est en désespoir de cause qu’ il a débuté une grève de la faim et de la soif le 17 janvier. Mardi matin, il en était à son 7e jour. La préfecture comptait l’expulser dans la journée mais la visite médicale a stoppé le processus en décidant de son hospitalisation.
Une situation en suspens
Malgré la situation, les deux hommes sont toujours expulsables. La coordination des comités de soutien aux sans-papiers organise une autre manifestation samedi à 14h30 devant la préfecture. Elle demande au préfet de réexaminer les dossiers pour mettre fin à ces situations dramatiques.
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