Né en 1932, Valentino Garavani sait rapidement qu’il veut devenir un grand couturier. A l’âge de 17 ans, il entre à l’école de la chambre syndicale de Paris. Valentino apprend et débute la couture sous l’égide des plus grands comme Jean Dessès et Guy Laroche en 1956.
Trois ans plus tard, il crée sa propre maison de couture à Rome puis s’associe avec l’architecte, Giancarlo Giammetti en 1960. Les deux compères ont un rôle bien défini au sein de la maison de couture, Valentino est à la création et Giancarlo Giammetti chargé des finances. Sa première collection haute- couture en 1962, présenté au Gotha International de la Mode, rencontre un grand succès. On découvre lors cette collection un jeu de couleurs et surtout celle qui est l’emblème de Valentino : le rouge. Une réussite rapide et reconnue dans le milieu de la mode. Il est consacré en 1967 par le prix Neiman Marcus à Dallas (comparable à un Oscar pour la mode). Outre, la reconnaissance de ses pairs, Valentino rencontre un grand succès auprès des stars et têtes couronnés, notamment en 1968 avec sa « collezione bianca ». Cette ligne pure et élégante détonne dans une époque où la tendance est à la couleur. Jackie Kennedy, admiratrice de ce travail, voudra pour son mariage avec Aristote Onassis, une robe Valentino qu’il dessine en dentelle blanche.
La même année, sa ligne de vêtements et accessoires siglée du « V » emblématique apparaît. Cette initiale mondialement reconnu est le symbole des collections Valentino : élégante, somptueuse et glamour. L’ouverture des boutiques Valentino se succédent dès 1969, Milan, New- York, Rome et Tokyo. Seulement, les créations de Valentino ne sont présentés sur les podiums parisiens que très tardivement. Le prêt- à porter est dévoilé en 1975 et la collection Haute- couture de 1962 en 1989 ! Mais c’est à Paris qu’il choisit lors de la Fashion Week des défilés Haute- Couture de faire ses adieux aux podiums.
Des adieux ovationnés
Sous une tente dressée dans les Jardins du musée Rodin à Paris (VIIème), Uma Thurman, Claudia Schiffer ou encore Eva Herzigova admirent les dernières créations du grand couturier italien. La collection Haute- Couture Printemps- Eté n’est pas sans rappeler sa «collezione bianca » qui en 1968, le rend célèbre. Valentino tire sa révérence avec une ligne de robes et tailleurs inspirés d’un classicisme élégant dont le principe est de valoriser les silhouettes féminines et de les sublimer. Près de 800 personnes, venus du monde entier ont admiré ses créations aux tons pastels. Le final du défilé marque la fin d’un règne d’un grand maestro de la couture italienne, les mannequins vêtus de longue robe rouge dont la couleur est la griffe emblématique de Valentino. Un départ à la retraire souhaité par Valentino mais il déclare au journal italien La Stampa « cela me manquera de ne plus pouvoir dessiner mais certainement pas ce monde (de la mode) La mode, je le répète, s’est gâtée. Tout le monde fait les mêmes choses. Il manque le défi, la créativité et la gaîté. A présent, c’est juste une histoire de chiffres ». Après une ovation, il quitte le podium et laisse place à Alessandra Facchinetti, ex- directrice artistique de Gucci, pour diriger les collections prêt- à- porter et Haute- couture de la maison Valentino. Quant à la collection homme, il passe le relais à Ferruccio Pozzoni.