CINEMA – TOP films et bilan de l’année 2015

Par le 30 décembre 2015

2015 ne marquera pas de son empreinte le cinéma, hélas. Pas ou peu d’œuvres majeures, aucun chef-d’œuvre mais des films imparfaits aux grandes qualités. Un cinéma commercial américain en sursis, un cinéma français en berne, et un cinéma indépendant inventif et prometteur ont fait 2015. A la veille de la nouvelle année, c’est l’occasion de revenir sur les films qui ont marqué l’année avec le top film cher aux cinéphiles.

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TOP 20*

1. Knight of Cups de Terrence Malick

2. White Shadow de Noaz Deshe

3. La chanson que mes frères m’ont apprises de Chloé Zhao

4. Star Wars VII : Le réveil de la force de J.J Abrams

5. Birdman d’Alejandro Gonzales Inarritu

6. Foxcatcher de Bennett Miller

7. Le Pont des Espions de Steven Spielberg

8. Sicario de Denis Villeneuve

9. Le fils de Saul de Laszlo Nemes

10. It Follows de David Cameron Mitchell

11. Mustang de Deniz Gamze Ergüven

12. Chronic de Michel Franco

13. Réalité de Quentin Dupieux

14. Back Home de Joachim Trier

15. Much Loved de Nabil Ayouch

16. Mad Max : Fury Road de George Miller

17. Daddy Cool de Maya Forbes

18. Mia Madre de Nanni Moretti

19. Une seconde mère d’Anna Muylaert

20. Crosswind – à la croisée des vents de Martti Helde

* Top effectué sur une sélection de 115 films sortis entre le 7 janvier et le 30 décembre 2015

L’heure du bilan

En cette triste année 2015, le septième art n’a pas été épargné. Le cinéma commercial américain aura vu sortir deux pépites dans le marasme ambiant : le nouvel épisode de Star Wars réalisé par JJ Abrams – qui renoue avec nostalgie et puissance à la franchise – et Mad Max : Fury Road de George Miller qui avec sa mise en épileptique et son univers apocalyptique aura dépoussiéré le blockbuster américain. Il en avait bien besoin lorsque l’on voit la faible qualité de Jurassic World, Fast and furious 7, deux des plus gros succès commerciaux de l’année.

Quant au cinéma français, il aura rarement été aussi décevant, mal inspiré, malade… Un constat accablant où les comédies populaires (Un moment d’égarement, Papa ou Maman, Connasse Princesse des cœurs, Les profs 2, Aladdin, Robins des bois la véritable histoire…) se sont distinguées par leur médiocrité et leur manque de finesse. Les films d’auteurs sont restés confinés entre maladresses politiques (Dheepan, Les Cowboys), sclérose « auteuriste » (L’ombre des femmes) et ratages totaux (Une histoire de fou, Les anarchistes). Seule la folie de Quentin Dupieux avec Réalité, la douceur comique de Comme un avion, la sensibilité du Dernier Coup de Marteau, la mélancolie de Michel Gondry avec Microbe et Gasoil et l’audace de Ni le ciel ni la terre ont retenu notre attention.

Le cinéma indépendant mondial aura une nouvelle fois montré toute l’étendue de sa richesse artistique et thématique : White Shadow et La chanson que mes frères m’ont apprises sont des œuvres quasi-accomplies, non sans maladresses mais dont la sincérité et la puissance du propos sont des plus enthousiasmants. Mustang, Much Loved et Une seconde mère ont eux séduit par le traitement politique intelligent et la délicatesse de leur cinéma, sans jamais oublier l’essentiel : raconter une histoire. C’est également avec joie que l’on a renoué avec le film d’horreur inventif avec It follows de David Cameron Mitchell.

Les réalisateurs confirmés ont eux été à la hauteur, à quelques exceptions près : la virtuosité de Malick (Knight of Cups), le grand classicisme de Spielberg (Le pont des espions), la force de Denis Villeneuve (Sicario), l’audace d’Inarritu (Birdman), la maitrise de Bennett Miller (Foxcatcher), et enfin l’émouvant Mia Madre de Nanni Moretti.

Le cinema americain au rendez-vous en 2016 ?

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En 2016, l’Amérique devrait être au rendez vous avec Les huits salopards le huitième film de Quentin Tarantino, western de 2h48 qui sortira le 6 janvier. Les frères Coen seront là aussi avec leur nouvelle comédie déjantée Ave César ! au casting 5 étoiles (février). Jeff Nichols (Take Shelter, Mud) présentera Midnight Special, film de Science-fiction produit par la Warner – une première pour ce cinéaste indépendant et extrêmement talentueux. Quant à Alejandro Gonzales Inarritu, il reviendra fin février avec ce qui s’annonce déjà comme l’un des films de l’année : The Revenant, un western-survival où Leonardo DiCaprio n’aura qu’une seule chose en tête, se venger.

La bande annonce de The Revenant :

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Côté français, on vous laissera découvrir les deux jolies réussites découvertes lors du dernier Cinémed : Peur de Rien de Danielle Arbid et Les Ogres de Léa Féhner.

Notre voisin belge Felix Van Groeningen reviendra avec Belgica, lui qui nous avait tant bouleversé avec Alabama Monroe. Vous savez ce qu’il vous reste à faire en 2016.

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à propos de l'auteur

Auteur : Jonathan Rodriguez

Né en terre Montpelliéraine, le journalisme m’est toujours apparu comme une évidence. Les notions de partage et de curiosité m’ont constamment accompagné dans mon développement. Rendre compte du monde qui nous entoure est mon leitmotiv. Passionné par le cinéma depuis le plus jeune âge - où les douces images de Terrence Malick m’ont bercé – ainsi que par le sport et sa ferveur enivrante, le journalisme me permet à travers ses formats divers et variés de transmettre ses passions, les faire vivre et c’est ce qui est le plus important. La transmission. Ma formation en science politique m’a également permis d’accentuer mon attrait pour la politique, les relations internationales et les questions sociétales. Du nécessaire Mediapart, au collectif revigorant So Press en passant par l’indispensable Monde Diplomatique, toutes ses inspirations me façonnent au quotidien et me confortent un peu plus chaque jour dans mon envie d’être un journaliste. Je me bats pour un journalisme citoyen, ludique, intelligent et accessible. « A quoi est supposé servir un journaliste, selon les canons d’une tradition qui unit règles professionnelles et principes politiques ? Tout simplement à apporter aux gens les informations dont ils ont besoin pour être libres et autonomes. » Edwy Plenel