Dans la nuit du vendredi au samedi 27 novembre 2015, à l’âge de 87 ans, est décédé Jean Joubert, poète et romancier Montpelliérain. Également président de la Maison de la Poésie du Languedoc Roussillon, il était connu pour son souci du lecteur, la forme libre de ses poèmes et sa grande liberté de ton dans « une poésie ouverte et accessible à tous. » [[Annie Estèves, directrice artistique de la Maison de la Poésie du Languedoc-Roussillon, à l’AFP.]]
Originaire du Loiret, il voyage partout dans le monde avant de s’installer à Montpellier dans les années 50, où il passera le restant de sa vie. Professeur de littérature anglo-américaine à l’Université Paul Valéry, il consacra sa vie à l’écriture dans sa maison au bord de la garrigue. En 1975, il reçoit le Prix Renaudot pour son roman L’Homme de sable.
En ces temps difficiles et glacials, un morceau choisi qui résonne avec l’actualité.
La petite lampe
«J’allume à ma fenêtre une petite lampe,
une petite lampe bleue comme mon cœur
afin que tous les mots qui traînent dans la nuit
les mots perdus, les mots blessés,
les mots ivres de clair de lune,
les mots amoureux de la brume,
les bons mots, les mauvais mots,
les petits et les gros mots,
les mots qui volent, qui rampent,
les mots qui luisent,
les mots qui chantent,
les obscurs,
les délaissés –
afin que tous les mots de la nuit
sachent qu’il y a ici, au bord du ciel,
la maison d’un poète
qui est prêt à les accueillir
pour les bercer, les réchauffer,
les serrer contre son cœur.»
Jean Joubert, La Maison du Poète, Pluie d’étoiles, 1998.