C’est en fait un vote sanction contre le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero au pouvoir depuis 2004, et auquel a participé le candidat du PSOE Alfredo Perez Rubalcaba jusqu’à il y a 3 mois. Pendant la campagne c’est l’incapacité du gouvernement a gérer la crise économique de 2008 qui a été mise en avant. La politique d’austérité mise en œuvre depuis 2010 n’a permis ni de réduire significativement la dette, ni de relancer la croissance économique. Et les mesures comme la baisse de 5% des salaires pour les fonctionnaires, le gel des retraites, ainsi que l’allongement de deux ans de la durée de cotisation n’ont fait qu’ajouter le drame social au marasme économique.
Aujourd’hui l’Espagne est le pays européen où le taux de chômage est le plus élevé avec 22,6% de la population active, plus de 30% en Andalousie et prêt de 45% chez les jeunes, soit 5 millions de personnes au total. Cependant la situation ne risque pas de s’améliorer avec l’institution au pouvoir du PP prévue avant noël, car même si des mesures claires n’ont pas été dévoilées, les agences de notations mettent déjà la pression à Mariano Rajoy pour accentuer la politique d’austérité.
Avec 186 sièges sur 350 au parlement, le PP sera en capacité de gouverner sans être obligé de faire d’alliance, malgré le fait que treize partis seront représentés au nouveau parlement. Mais les petits partis comme Izquierda Unida, dénoncent la loi électorale qui n’est pas proportionnelle : « IU devrait avoir 25 sièges au lieu de 11 » déclare son représentant Cayo Lara. Ce discours résonne avec la critique émise par le mouvement des indignés qui pointe le manque de démocratie dans un système espagnol pris en otage par les partis majoritaires. De plus ce manque de légitimité du PP est renforcé par une abstention assez élevée puisque 9 710 000 Espagnols se sont abstenus, ce qui représente 28,31% du corps électoral.
Quoi qu’il en soit cela ne présage rien de bon pour les Espagnols qui en se débarrassant d’un gouvernement qui a institué l’austérité, s’en choisissent un qui l’amplifiera. Un beau coup joué pour l’Europe et les marchés !
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