Fêtes votives : concilier tradition et sécurité, pas une mince affaire !

Par le 29 octobre 2018

Dans le Gard, on compte plus de 1000 jours de festivités sur 71 communes. Difficile de tout sécuriser…
Des jeunes mais aussi des élus de l’Hérault et du Gard s’expriment !

Voiture de fêtes et taureau lors d'une fête votive. Crédit : Engarda oc

La sentence est tombée ! Après qu’une voiture de fête se soit retournée, avec à son bord une quinzaine de personnes le dimanche 7 octobre à Aigues-Mortes, Didier Lauga, préfet du Gard a décidé de sévir. Une circulaire est venue interdire les voitures de fêtes jusqu’à nouvel ordre. Les réactions scandalisées des habitants, des associations et des élus se sont enchainées.

« Nous depuis 20-30 ans on est irréprochable ! » 

Thomas Pagnon, secrétaire de l’Union des jeunes de Provence et de Languedoc pour la défense des traditions estime que « les fêtes votives, c’est un lieu de rencontre et de convivialité. Les commerçants et les restaurateurs font une grosse partie de leur chiffre à cette période-là et les manadiers vivent en grande partie de ça. » La circulaire du préfet du Gard a été prise comme « une punition collective ». Il insiste sur le fait que des engagements de bonne conduite ont été pris pour les fêtards : « Les jeunes se sont engagés à fournir une copie de leur permis de conduire aux autorités avant la fête et à ne pas consommer d’alcool ou de stupéfiant. » 

La défense des traditions n’est pas réservée qu’aux jeunes amateurs des fêtes votives. « Nous sommes pour la conservation des traditions, c’est dans la culture », s’empresse de le préciser le conseiller délégué aux festivités de la ville de Vendargues, dans la métropole de Montpellier.

« Les voitures de fêtes, c’est une erreur »

Mais la tradition peut aussi faire alliance avec la sécurité. Le premier adjoint de la mairie de Lattes (Hérault) en est convaincu : « ici les voitures de fêtes motorisées sont interdites ! Les jeunes les poussent à la force de leurs bras. Et bien sûr, elles sont interdites sur les parcours, c’est-à-dire lors des abrivados et des bandidos. Seul cas exceptionnel, les encierros, mais dont la sécurité est au maximum ; les voitures de fêtes, c’est une erreur ! »

Des villes telles que Lattes ou Vendargues nous exposent également les consignes de sécurité dans leur ville pour que les festivités se déroulent en toute sérénité. « Chaque année, on est sur le qui-vive, abrivados comme bandidos sont protégées par des grilles. On a également investi dans des barrières anti-attentats et la police municipale et nationale patrouillent tout au long de la fête. »  

« On a été le déclencheur en matière de sécurité »

Le conseiller délégué aux festivités de la mairie de Vendargues aime rappeler que cela fait des années que certains villages cherchent à mieux encadrer les fêtes. « Quand j’étais président du Comité des fêtes en 1997, on a été les premiers à faire appel à une société de vigile pour assurer la sécurité lors des fêtes votives, en plus de la police municipale. » 

Il ajoute « On a été de plus en plus drastiques en ce qui concerne la sécurité avec des bracelets de couleur qui ont été mis en place pour différencier les majeurs des mineurs pour la consommation d’alcool, mais aussi la présence des numéros à appeler en cas d’urgence. On a été le déclencheur en matière de sécurité. »

Propos appuyés par le président de l’association l’Avenir Saint-Laurentaise, Thomas Pagnon : « Les parcours sont délimités, la gendarmerie circule, et les barres de fer sont obligatoires sur le toit des voitures de fêtes. » Il n’hésite pas à appuyer sur la notion responsabilité « Plusieurs chartes ont été mises en place ces dernières années. Il y a la Charte de bonne conduite que les communes de la Petite Camargue ont signée, celle de prévention sur la consommation d’alcool à risque et dernièrement celle d’encadrement des voitures de fête. »

Les mesures de sécurité et les engagements de la part des citoyens ne manquent pas. Encore faut-il que tous les villages appliquent ces règles. Ce qui est encore loin d’être le cas, à Aigues-Mortes comme ailleurs.

Abrivado : conduite des taureaux par les gardians des près aux arènes.

Bandido : conduite des taureaux par les gardians des arènes aux près.

Encierro : lâchers de taureaux sur un parcours clos (rue, place) fermé à ses extrémités par des charrettes et des barrières, où les spectateurs peuvent venir exciter les taureaux et leur échapper en trouvant refuge sur des ballots de paille, derrière les barrières, dans les voitures de fêtes.

Gardian : gardien d’une manade camarguaise appartenant à un manadier.

Manade : troupeau libre de taureaux, mais aussi de vaches ou de chevaux conduit par un gardian.

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à propos de l'auteur

Auteur : Pauline Defoix

Devenir journaliste, une volonté qui s’est imposée à moi. Du livre de Valérie Zenatti Une bouteille dans la mer de Gaza, au personnage qu’incarne Patrick Poivre D’Arvor, chacun a su déclencher en moi cette certitude que le métier que je souhaiterais exercer plus tard serais celui de journaliste. Que ce soit les endroits dans lesquels j’ai pu vivre, cette envie de nouer avec mes origines, ou encore mon appétence pour la politique suite à mon parcours, chaque moment de ma vie m’ont mené à cette évidence : raconter aux gens de quoi est fait le monde, proche ou loin d’eux.

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