Fillon écrase la primaire

Par le 22 novembre 2016

Coup de tonnerre chez les Républicains dimanche soir. François Fillon écrase le premier tour en arrivant largement en tête. Il sera face à Alain Juppé, fragilisé, dimanche prochain. Nicolas Sarkozy est dorénavant éliminé de la course à la présidentielle.

Résultat de la primaire dans l'Hérault

Ils étaient sept candidats. Ils ne sont plus que deux. Le duel annoncé par les sondages et les médias n’aura finalement pas lieu. Vainqueur surprise du premier tour, François Fillon obtient un plébiscite stupéfiant en atteignant plus de 44% des suffrages. Il sera favori face à son concurrent Alain Juppé, qui arrive second avec plus de 28 %. Les 5 autres candidats – dont l’ancien président Nicolas Sarkozy – sont éliminés.

Résultat national de la primaire.

Un vainqueur surprise ?

Ni les sondages, ni les médias ne l’avaient vu aussi haut. Éternel troisième dans les sondages, François Fillon obtient pourtant un plébiscite en récoltant plus de 44 % des voix lorsqu’ils lui prévoyaient encore récemment que 10 %. Du jamais vu. François Fillon qui chasse Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, favoris selon les sondeurs, apparaissait comme de la science-fiction il y a encore quelques jours. Et pourtant, c’est le scénario qui s’est réalisé hier soir. François Fillon, disciple de Philippe Seguin, a tablé sa campagne sur les fondamentaux de la droite lorsque d’autres candidats visait la « France silencieuse » ou « l’identité heureuse ». Au final, c’est la droite libérale et conservatrice qui gagne, rappelant que la primaire de la droite et du centre a définitivement rassemblé un électorat profondément de droite.

Fin de campagne, fin de carrière.

Largement ternie depuis sa défaite à la présidentielle de 2012 et ses nombreuses affaires judiciaires, Nicolas Sarkozy met un terme à sa carrière politique à la suite de ce désaveu. L’ancien chef du parti Les Républicains émarge à peine plus de 20 % des voix. Reconnaissant sa défaite rapidement dans la soirée, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il voterait pour son ancien premier ministre François Fillon. Étrange lorsque l’on sait que le député de la Sarthe avait incité l’Élysée à accélérer les poursuites judiciaires contre Nicolas Sarkozy, en plein scandale Bygmalion. De plus, les relations de l’ancien président avec Alain Juppé semblaient moins compliquées. Le vote de Bruno Le Maire se tournera, pour le second tour, vers François Fillon lorsque Nathalie Kosciusko-Morizet soutiendra le maire de Bordeaux. Les deux autres candidats Jean Frédéric Poisson et Jean-François Copé qui n’ont récolté que des miettes laissent leurs choix en suspens.

Une mobilisation « inespérée » dans l’Hérault.

Résultat de la primaire dans l'Hérault

Dans l’Hérault, les électeurs ont, comme au plan national, choisi majoritairement François Fillon pour représenter la droite à l’élection présidentielle l’an prochain. La participation a largement dépassé les pronostics en atteignant 70 885 votants. Les responsables du parti dans le département espéraient, pour les plus optimistes, au moins 50 000 électeurs. Président départemental des Républicains et unique député de droite de l’Hérault, Élie Aboud, se félicite de cette « mobilisation inespérée » pour un parti qui n’a pas « une culture de vote interne ». Dans le département de l’Hérault politiquement meurtri par des années de divisions, la droite – et plus particulièrement le parti Les Républicains – a marqué un point dans sa tentative de reconquête. Rassemblant plus de 15 % du corps électoral, Elie Aboud qualifie le premier tour de l’élection comme « une réussite totale dans le département de l’Hérault ». Cette forte mobilisation constitue une première étape pour Les Républicains héraultais dans leur volonté de reconquête en s’offrant de la crédibilité et une possibilité de se mettre en ordre de bataille à l’approche des échéances prochaines.

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à propos de l'auteur

Auteur : Clément Duffau

Exercice périlleux de parler de soi lorsque le métier de journaliste consiste à parler des autres. A l’heure ou la société ne semble être à l’abri de rien, ou la défiance envers le journalisme et les journalistes semble s'accroître chaque jour, ou une menace tenace plane au-dessus de la liberté de la presse, ou une concentration médiatique met en péril le pluralisme, ou l’infobésité confond divertissement et information et ou la vérité est sans cesse remise en cause, il semblerait que je sois fou de vouloir devenir journaliste. Et pourtant. C’est dans la quête de chercher à comprendre, d’affronter la vérité et d’exiger de savoir que me vient cette envie prétentieuse.