Une conférence a été tenue ce mardi après-midi lors du salon Millésime Bio pour rappeler les nombreux chantiers qui attendent la nouvelle structure chargée « d’élaborer des scénarios et des stratégies pour l’avenir de la culture bio » et plus particulièrement de la filière viticole selon les dires du président de France Vin Bio Richard Doughty. La structure nationale possède comme principale ressource le militantisme de ses adhérents car elle ne dispose pas de budget alloué par les pouvoirs publics.
L’organisation intervient dans un contexte de forte croissance de la filière vin bio française. Elle fédère plusieurs associations régionales comme Sudvinbio qui est l’une des structures prédominantes au sein de France Vin Bio. Ce but de promouvoir et de mettre en avant les vins bio est bel et bien réel puisque désormais 8% du vignoble français est produit en bio, contre seulement 3% en 2012. L’un des objectifs de France Vin Bio est de poursuivre sur cette voie en ciblant les caves des particuliers et des coopératives ainsi que les différents acteurs du marché.
Une ambition mondiale
Pour atteindre cette finalité, une gouvernance a été mise en place avec un comité de personnes intéressées par la démarche mais aussi une cellule d’animation chargée de la communication. Toujours dans un souci d’équilibre entre les régions adhérentes à France Vin Bio, ce que note Richard Doughty : « On aura du mal à avoir la représentativité de toutes les régions, mais ce qu’on recherche, c’est quand même une diversité. » Mais l’ambition de France Vin Bio n’est pas de se limiter au marché national : « Le vin est un produit qui peut être consommé et qui doit être mis plus en valeur au niveau mondial », ajoute le dirigeant. Tout en mettant en avant les vertus de la viticulture biologique : « L’avantage de la viticulture biologique, c’est que c’est durable sans mettre en péril la santé des producteurs et des consommateurs. »
L’avenir de France Vin Bio comporte de nombreux enjeux tels que la communication auprès des consommateurs, l’observation des marchés, la compétitivité et l’offre répondant aux attentes des marchés français et internationaux. Il existe également une volonté d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de renforcer la communication nationale et de mettre en commun les bonnes idées développées dans les régions adhérentes pour envisager de les dupliquer. Anne-Lise Goujon, responsable de Bio Vin Solidaire, l’association régionale de l’Aquitaine, souhaite que les efforts collectifs permettent « une garantie sociale et environnementale ».
Structurer la filière
Diverses réflexions sont menées pour prévoir les scénarios envisagés afin de permettre aux professionnels de se développer dans les meilleures conditions à l’avenir. Thierry Duchenne, autre membre important de l’organisation France Vin Bio, souligne que « plusieurs dossiers d’études prospectives sont en cours sur la filière vin bio ». Les actions proposées sont de favoriser la concertation entre les régions viticoles, de poursuivre la structuration de la filière et de porter la voix des vignerons bio dans les instances nationales et internationales. Parmi les marchés à conquérir, France Vin Bio observe une évolution des mentalités dans tous les pays qui rencontrent des problèmes environnementaux car ils sont actuellement très demandeurs. Il y a des opportunités à saisir et des opérations sont menées dans ce sens chaque année sur les autres continents. À ce jour, 98% des parcelles de vin bio dans le monde se situent en Europe.
France Vin Bio s’investit encore davantage pour transmettre ses savoirs, ses compétences à ses voisins européens mais aussi à ses partenaires américains ou asiatiques. Ayant accompagné le développement français de la filière viticole bio, France Vin Bio a notamment participé aux négociations européennes ayant mis en place un cahier des charges de vinifications biologiques, entré en vigueur en 2012 et révisé en 2015. Maintenant que la dénomination « vin bio » a supplanté la mention « vin obtenu à partir de raisins issus de l’agriculture biologique », la multiplication des pistes d’actions (communication, diffusion et soutien technique, recherche et développement) doit être renforcée pour appuyer la dynamique des conversions et lever les défis techniques et économiques toujours présents qui caractérisent la filière.
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