Les journalistes défilent un à un devant son bureau. « Je voudrais programmer une rencontre avec Kheiron mercredi prochain». Stylo à la main, planning sous les yeux, en quelques instants, l’entretien est fixé. Gaby prend le temps de discuter malgré un rythme effréné. Souriante, simple et efficace. « Elle est incontournable », c’est un « maillon essentiel » explique Géraldine Laporte, la responsable de la programmation du festival.
L’aventure Cinemed commence il y a plus de 25 ans pour cette amoureuse du cinéma. Elle est la première salariée embauchée par le festival, jusque là organisé par ses bénévoles. Infirmière de métier, Gaby Pouget choisit de reprendre ses études pour devenir archéologue. Mais ses cours de cinéma viennent renforcer sa passion pour les salles obscures. Elle emprunte alors un parcours complétement différent : DEUG de cinema à la fac de Tolbiac, licence de cinéma à Michelet puis un doctorat cinéma à la Sorbonne.
Aujourd’hui, elle encadre les rencontres presse, les plannings et s’occupe de la logistique en compagnie de Dany de Seille. « Quand les horaires se précisent, je monte un document pour les gens de l’équipe et les journalistes. Je vois que Sameh Zoabi arrive à Montpellier le 20 octobre à 12h, son film passe à 20h30, et il repart le 21 au soir donc je le mets en rencontre presse le dimanche matin. Voilà, je jongle comme ça entre les arrivées, les départs de nos talents, de nos invités, les grilles horaires de Géraldine, Christophe Leparc… ». Une organisation qui n’est pas sans difficultés : « Certains journalistes peuvent nous dire « oui je viens », puis au dernier moment annuler. Je me souviens aussi d’un journaliste égyptien qui voulait qu’on le prenne en charge complétement pour se déplacer au Cinemed. »
Gaby Pouget, 61 ans, est également responsable de la bourse d’aide au développement qui offre à une quinzaine de réalisateurs long-métrage un soutien financier pour les encourager. «Cette initiative sert surtout à faire un éclairage sur un projet. Ce sont souvent des coups de cœur. Bien sûr, il faut faire un tour de la méditerranée et que le film soit bien réalisé. »
Parmi ses favoris de cette 40 ème édition, il y a Sibel de Cagla Zencirci qui a obtenu cette bourse il y a quelques années : « un très beau film qui a tenu ses promesses ». Elle est aussi sensible au documentaire de Laure Pradal Mimi qui suit une jeune fille handicapée pendant près de 16 ans : « J’ai trouvé ce documentaire extraordinaire ».
Malgré un carnet de contacts bien rempli et ses rencontres avec de nombreuses célébrités, Gaby Pouget reste humble. Elle garde une certaine distance par rapport au petit monde du 7e art: « Je n’enchaine pas les festivals, je ne travaille que pour Cinemed. C’est ponctuel dans l’année, il y a des périodes très creuses où je fais complétement autre chose. Ça équilibre bien ». Le reste du temps, elle est accompagnatrice de voyage, un univers loin des strass et des paillettes du cinema.
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