Gerland comme Bordeaux ne l’a jamais vu

Par le 30 mars 2010

C’est ce soir à 20 heures 45. L’Olympique Lyonnais affronte les Girondins de Bordeaux en quart de finale aller de la Champions League. Pour les supporters lyonnais, il s’agit du match de l’année. Parti pris.

Pour ce grand match de Ligue des Champions, HautCourant tâte le pouls dans chacun des deux camps. Ici, l’œil de Lyon.

Les quarts de finale de la Champions League, l’Olympique Lyonnais connaît bien. Trop bien. 2004 contre Porto. 2005 contre le PSV Eindhoven. 2006 contre le Milan AC. Trois éliminations.

Pourtant, en neuf participations consécutives à la Champions League, Lyon a accroché la plupart des grandes équipes à son tableau de chasse. De Madrid à Séville, de Munich à Brême, de Milan à Florence, de Liverpool à Manchester, l’OL n’a vraiment plus rien à prouver en Europe. Uniquement à soi-même, en franchissant enfin ce mur des quarts de finale pour sa dixième année en C1.

Bordeaux aura les moyens d’inquiéter Lyon

Dans ce match aller, Lyon a l’impératif absolu de ne pas prendre de but. Miralem Pjanic l’a expliqué dans les colonnes de France Football. À l’issue de ce match, 1-0 vaudra mieux que 2-1. Et 2-0 vaudra mieux que 3-1. C’est pourquoi la composition de l’équipe lyonnaise est incertaine. La charnière centrale est la grande inconnue.

Cris en 2010, c’est un défenseur quasi-systématiquement incisif dans toutes ses interventions. Pas de problème de ce côté-là. C’est plutôt le choix du second défenseur central qui suscite les interrogations.

Ce weekend, la prestation réalisée par Mathieu Bodmer contre Grenoble a rassuré. Il a apporté sa grandeur et son sens de la relance. Mais il a aussi eu quelques moments d’étourderie et un peu de retard à l’allumage dans les duels. Bodmer manque de compétition. À sa place, Claude Puel pourrait aligner Jean-Alain Boumsong, Maxime Gonalons ou Jérémy Toulalan, qui ont plus de temps de jeu au compteur. Dans tous les cas le calcul est risqué, avec plusieurs variables à prendre en compte.

De toute façon, Bordeaux aura les moyens d’inquiéter Lyon, et même de faire très mal. Le danger viendra probablement, et de façon répétée, des coups de pieds arrêtés de Yoann Gourcuff déposés sur la tête d’un Ciani ou d’un Chamakh. Cette année, les coups francs sont la grande spécialité girondine. Et aussi le talon d’Achille rhodanien. Il faudra donc compter sur Hugo Lloris une fois de plus.

Difficile de se remettre d’une finale perdue

Pour l’attaque en revanche, Lyon a vraiment le choix et ça tombe bien, car il faudra marquer. Sidney Govou, Cesar Delgado et Lisandro Lopez ont été ménagés ce weekend. Nous les verrons donc a priori alignés en triangle sur la feuille de match. Côté banc, Michel Bastos, Bafé Gomis et Ederson sont en embuscade.

Au milieu, Miralem Pjanic et Kim Källström ont également soufflé ce weekend. Jérémy Toulalan est en pleine forme, et personne ne doute de sa capacité à enchaîner les matchs. Claude Puel peut aussi renouveler sa confiance à Jean II Makoun, auteur d’un but contre le Real en huitième de finale. Sans parler de Maxime Gonalons, qui grimpe peu à peu. Indéniablement, avec un effectif enfin au complet, l’entraîneur lyonnais a de vastes possibilités. Tout le contraire de Laurent Blanc qui n’a qu’un onze-type sous la main.

L’état de forme des Girondins sera une clé du match. Samedi, Laurent Blanc a créé la surprise en alignant d’entrée son équipe A contre Marseille en finale de la coupe de la Ligue. Au stade de France s’est joué un match extrêmement physique. Les Bordelais y ont nécessairement laissé des forces. Sans parler du moral, puisqu’ils ont perdu 3-1. Il n’est jamais évident de se remettre d’une finale perdue, surtout contre un rival direct dans la course au titre de Champion de France.

Gerland promet l’enfer aux Girondins

Mais prudence : les Bordelais ne vont pas laisser passer la Champions League pour une simple défaite en coupe de la Ligue. Lyon doit sortir le grand match.

Le public sera là pour le rappeler aux joueurs. Ce soir, Bordeaux va avoir l’occasion rare de découvrir Gerland. Le Gerland que les clubs français ne connaissent pas. Celui qui hausse le ton lorsque l’enjeu le mérite. Pour que les Lyonnais s’enflamment, il leur faut une situation particulièrement stimulante. Et le championnat de France a bien du mal à leur offrir. Ceux qui connaissent ses travées le savent : Gerland, c’est un stade et un public de Champions League.

Se qualifier pour le dernier carré de la C1, Lyon n’attend que ça depuis dix ans. Jean-Michel Aulas aussi, même s’il feint le contraire devant les micros. Lyon a l’expérience, le groupe, la rage et le public. La ville ne pense plus qu’à ça.

Alors ce soir, plus de sentiment fraternel. Gerland promet l’enfer aux Girondins.

 Voir l’œil de Bordeaux ici.

Delgado contre LiverpoolLisandro contre AnderlechtGovou contre Madrid

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à propos de l'auteur

Auteur : Igor Gauquelin

Un jour chez un préfet à discuter « d’affaires de la plus haute importance », le lendemain chez des tziganes à échanger sur leur pratique religieuse. Moi qui ai la curiosité et la bougeotte, c’est ça que j’aime dans ce métier. A Hautcourant.com, nous sommes tous des passionnés. Mais on nous rabâche sans arrêt que la presse est en crise et que notre avenir est incertain. Du coup, on a fini par se faire une raison: on sait qu’on ne croulera pas sous les dollars. Alors pour garder la persévérance, on se dit que c’est tant mieux. L’information ne doit pas aller des hautes sphères vers la base, mais bien de la base vers les hautes sphères. Lyonnais de cœur, j’ai fait science politique dans ma ville natale, avant de faire un saut de puce en Finlande pendant un an puis de venir chercher du soleil à Montpellier, comme les lyonnais en rêvent tous.