Harragas : rencontre avec son réalisateur Merzak Allouache

Par le 26 octobre 2009

Dimanche après-midi ensoleillé à Montpellier, Hautcourant.com s’est assis à la terrasse d’un café en compagnie de Merzak Allouache (« Chouchou », « Bab El-Oued City ») venu présenter son petit dernier « Harragas » au Festival Cinemed . En fin d’interview, vous pourrez trouver une vidéo de son actrice, Lamia Boussekine, rencontrée dans les salons du Corum, quelques heures avant la projection du film.

Hautcourant : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre film ?

Merzak Allouache : C’est l’histoire de ces personnes qui quittent leur pays par instinct de survie en traversant la Mer Méditerranée à bord de bateaux de fortune. J’ai voulu faire ce film pour témoigner de ce phénomène qui voit chaque année quelques milliers de personnes périr.

HC : Pourquoi avoir fait un film sur les harragas ?

M.A : À chaque fois que j’entendais que tant de personnes sont mortes en tentant de traverser, cela m’attristait. Un jour, il y a eu comme un déclencheur et j’ai décidé d’en faire un film. J’ai rencontré de vrais harragas qui ont réussi à passer, d’autres qui se sont faits attraper. Je me suis beaucoup inspiré de ces personnes pour construire les personnages du film. Ils préfèrent prendre le risque de mourir en tentant d’atteindre les côtes espagnoles, cet Eldorado; que de rester dans leur pays et mettre fin à leurs jours. Cela peut paraître insensé mais c’est la réalité.

HC : Vous avez réalisé entre autres « Chouchou » avec Gad Elmaleh. Comment passe-t-on de la comédie au film plus dramatique ?

M.A : Vous savez dans mes films, il y a toujours des thèmes récurrents, à savoir l’émigration et l’intégration. « Chouchou » a beau être une comédie, ces idées y sont développées.

HC : Une partie du film a été tournée à Sète. Comment cela s’est passé ?

M.A : Très bien. Le film a pu se faire avec l’aide de la région Languedoc-Roussillon. Nous avons donc tourné en janvier les scènes de haute mer et quelques plans extérieurs sur la plage de Sète. Les conditions pour les acteurs n’étaient pas très favorables, il faisait froid, on tournait souvent de nuit.

HC : Combien de temps s’est-il écoulé entre l’idée de réaliser ce long-métrage et le produit fini, le « final cut » ?

M.A : Un peu moins de deux ans. J’ai d’abord rencontré de vrais harragas, lu des rapports de psychologues, de sociologues sur ce phénomène. Ensuite, l’écriture du scénario a été assez rapide. Il a aussi fallu chercher les financements. Sinon, le film a nécessité 4 semaines de tournage. Et nous sommes fiers de le présenter ici au festival de Montpellier.

BONUS : Hautcourant a également interrogé Lamia Boussekine, actrice dans « Harragas ». Elle nous livre ses impressions pour son premier long-métrage.

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