Jean-Philippe Gaud grandit dans le Var. Sa mère, institutrice, est passionnée d’opéra, son père, commerçant, est passionné de cinéma. Dès son plus jeune âge il fréquente assidûment salles obscures et théâtres. Il a huit ans quand il sort émerveillé du Gaumont Comédie après avoir vu Star Wars. C’est l’évènement « traumatique ». La suite de son parcours en découlera de manière naturelle. Bac cinéma à Aix en Provence, 4 ans d’études à la Fémis, la prestigieuse école de cinéma, un premier court métrage en 1998, Mabrouk Moussa. Deux autres courts métrages suivront, Deux fraises Tagada! en 2001 puis Une journée sur Terre en 2002. Jean-Philippe Gaud s’essaie ensuite au documentaire avec Au quotidien en 2004 où il décrit la vie d’une école maternelle dans son quartier, le 18e arrondissement de Paris.
A Draguignan, il mettra en scène deux opéras, Le Barbier de Séville de Rossini, puis Paillasse de Leoncavallo. Puis ça sera l’aventure Téhéran, en 2009, avec son ami rencontré à la Fémis, Nader Takmil Homayoun. Le pari fou de faire un film sur l’Iran, en Iran. Il coécrit le scénario et fait le montage. Le film fera le tour du monde et recevra le prix de la Semaine de la Critique au festival de Venise.
L’étape suivante pour Jean-Philippe Gaud, c’est Tazzeka. Après un échec de financement par le circuit classique via le Centre National du Cinéma (CNC), les chaines et les distributeurs, une bourse Cinemed en 2012 et le prix Beaumarchais SACD qui seront une source d’encouragement, c’est finalement grâce à des financements privés que le film peut voir le jour. Il crée sa boite de production en 2015 pour ce projet. Tazzeka est une « comédie dramatique » qui parle de la réalité avec un ton léger et de l’espoir, comme dans un conte. C’est le postulat de départ de Jean-Philippe Gaud. Il choisit d’aborder le sujet de l’immigration mais sans dénoncer, à travers le parcours de son héros qu’il compare à un Candide. Il aime se glisser dans des cultures différentes de la sienne, pour apprendre mais aussi pour exprimer des choses qu’il ressent.
En fil rouge, la cuisine, comme vecteur, comme liant social. Jean-Philippe Gaud reconnaît être fan d’émission de cuisine à la télé. En se documentant sur les grand chefs, il remarque que le rapport à la grand-mère est un élément fondateur récurrent. Dans son film Elias tient sa passion pour la cuisine de son aïeule. Salé, sucré de Ang Lee, un de ses réalisateurs préférés, l’inspire pour le « filmage gourmand » de la cuisine. Autre source d’inspiration, le cinéma d’Abdellatif Kechiche et sa manière de filmer la vie. La suite ? Peut être un projet de série. En attendant, l’aventure Tazzeka ne fait que commencer, la toute première projection en public aura lieu dimanche 22 octobre dans le cadre du Cinemed.
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