Une affaire de choix. S’il est impossible de passer à côté de la rentrée littéraire d’automne a moins d’être sourd, aveugle et illettré, les évènements de janvier ne s’organisent pas de la même façon. De la discrétion comme gage de qualité. Alain Monge, premier libraire chez Sauramps, nous explique ce qui caractérise ce phénomène méconnu.
Chaque année, les médias se focalisent sur les remises de prix: Goncourt, Nobel et Médicis font couler beaucoup d’encre. Ces événements majeurs conditionnent la rentrée d’automne et libèrent celle d’hiver. Un auteur susceptible de remporter un prix paraitra en septembre. Celui qui, par sa notoriété se vendra doucement et seul, sortira en janvier, voire dans le courant de l’année. A l’instar des « petits nouveaux ».
Des contraintes qui permettent une rentrée « moins formatée, plus libre et plus originale« . Ce vent de liberté accorde, traditionnellement, une grande place à la littérature étrangère et apportent chaque année, son lot de douces surprises. Numériquement, « près de 700 livres sont sortis en septembre, 600 en janvier« . Ce n’est pas la quantité qui fait la différence mais bien un choix d’ouvrages, tour à tour stratégique, beau et mesuré.
Marketing du livre. Des mots qui font trembler dans ce monde où on voudrait nous faire croire que rien n’est chiffré. Les rentrées littéraires résultent du travail et des choix faits par les éditeurs. « Il faut qu’ils occupent l’espace« , découvrir, aimer puis vendre. Tel est leur métier.
Certains livres se suffisent à eux-mêmes. Le dernier opus d’Olivier Adam fait déjà parler de lui dans tous les médias. Paru aux éditions de L’olivier, « Des vents contraires » permet à l’auteur de « Je vais bien, ne t’en fait pas » de revenir sur les côtes bretonnes qu’il affectionne tant. On y suit le parcours d’un écrivain qui perd l’inspiration après le départ inexpliqué de sa femme. Ou encore cette petite nouvelle, mise en évidence sur les tables de la librairie Sauramps: « Mon voisin » de Milena Agus, poids plume de quelques millimètres vendu 3 euros. Une petite douceur qui a coup sûr, fera recette. Une femme, sarde comme l’auteur, songe pendant ses chaudes après-midi, à la meilleure manière de se suicider. Et ce jusqu’à ce qu’elle découvre dans les yeux de son voisin, des raisons de mourir un peu moins vite…
Olivier Adam, « Des vents contraires », Ed. de l’olivier.
Milena Agus, « Mon voisin », Ed. Liana Levy.
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