La scène lyonnaise découvre sa Mûse

Par le 18 novembre 2008

Petit groupe qui monte, Mû, incroyable métissage aux influences rock, jazz et hip-hop, se produit depuis le début de l’année avec générosité sur les scènes lyonnaises. Cécile Maître, vingt-trois ans, leader, au piano et au chant, accepte de répondre à nos questions sans concession. Entretien.

Quelle est l’actualité musicale de Mû ?
Nous venons d’enchaîner quelques concerts dans de petites salles lyonnaises. La prochaine date est prévue pour fin novembre au Boulevardier. En attendant, nous nous remettons un peu à la composition. Egalement, nous avons une démo cinq titres en fin de mixage qui devrait apparaître sur notre Myspace* d’ici quelques semaines. Il est encore trop tôt pour penser à un album complet ou à une quelconque entrée en label pour l’instant.

Mû, raconte-nous son histoire.
J’ai rencontré David (chant et beatbox) au printemps 2007 lors d’une soirée « bœuf »… pas l’animal, les concerts improvisés (rires) ! Après quelques essais pendant l’été, il m’a présenté Gus (basse), et notre trio était formé. Nous avons ensuite décidé d’un nom de groupe. Oui, Mû (sourire)… Un continent perdu dont nous racontons une petite histoire au début d’une chanson pendant les concerts… Mais aussi la mue, le changement de peau, pour nos différentes influences et styles ; ainsi que pleins d’autres significations sympathiques : Mû est le chevalier d’or du Bélier dans Les Chevaliers Du Zodiaque, bouddhiste et sage (rires)… Mû correspond à un état ultime de méditation… Et, c’est aussi le début de « Mûsique » !
Les premières compositions ont ainsi vu le jour à la rentrée 2007, pour un premier concert au Sirius en janvier 2008.

Justement, le Sirius… une institution à Lyon ! Pour ta première scène avec Mû, quelles étaient tes sensations face à un public averti ?
La montée sur scène est toujours un peu difficile, mais passé les deux premières chansons, il n’y a plus aucun stress, et je profite pleinement du moment… jusqu’à la fin du concert où je n’ai plus envie de partir car le public est plus chaud, plus présent qu’au début. C’est une sensation à vivre !

Ton groupe mêle des sons rock, jazz et hip-hop. N’est-ce pas quelque part des influences contradictoires ?
Ce mélange d’influences n’est pas voulu à la base. Il est arrivé spontanément de part nos influences très diverses. Disons que j’ai amené les sonorités jazz et trip – hop, David les rythmes hip-hop et rock avec le beatbox, et Gus des sons plus lourds issus du métal. On essaie au maximum de ne pas s’enfermer dans une façon de faire pour ne pas brider notre inspiration. Au final, le rendu général nous dit assez vite si ce « mix » colle ou pas !

Le téléchargement ne permet pas aux petits artistes de se développer. Quel est ton point de vue d’artiste face à ce fléau contemporain ?
Je pense justement le contraire ! Le téléchargement est favorable au développement des artistes encore méconnus. Nous mettons d’ailleurs notre démo en téléchargement libre sur notre Myspace. On a ainsi reçu des réactions du monde entier : quelques personnes nous ont parlé des Etats-Unis et d’Allemagne pour nous dire qu’ils appréciaient nos compositions ! C’est un bon moyen pour se faire connaître, et tout simplement de toucher les gens avec notre musique… Ce qui reste notre motivation principale avant de penser à vivre de notre passion. Et si on doit parler d’argent, je préfère de loin que les gens viennent nous voir en concert, plutôt que d’acheter notre album.

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à propos de l'auteur

Auteur : Mathieu Martiniere

Basé à Lyon, indépendant depuis 2011, Mathieu Martiniere travaille sur des enquêtes et des reportages au long cours pour des médias français ou européens, comme Mediapart, Slate, La Cité, Libé, La Tribune de Genève ou RFI. Il est le cofondateur en 2014 de We Report, un collectif international de journalistes indépendants, qui réalise des enquêtes long format et multimédia. Prix : Bourse Netzwerk Recherche 2015 de la fédération allemande des journalistes d’investigation, avec Robert Schmidt, pour son travail sur l’industrie du tabac. Prix international DevReporter 2015, avec Alberto Campi et Daphné Gastaldi, pour des reportages sur les Roms en Roumanie et Slovaquie. Contact : mathieu[@]wereport.fr // Twitter : @Mat_Marty